France 1920
A
la fin de la Première Guerre mondiale, la monnaie française s'est trouvée
à court de cuivre pour frapper ses pièces de petites monnaie. Ce
métal stratégique avait été utilisé pour fournir en douilles les
balles et les obus des vaillants poilus français.
La petite monnaie, la "mitraille" se fait rare. Comment faire
la-appoint ? L'inventeur Edouard Bouchaud-Peaceiq a une idée simple
et pratique : remplacer les pièces par des timbres-poste (neufs
bien sûr), en plaçant ceux-ci dans une capsule transparente. Et
en utilisant le dos pour de la publicité. Le brevet a été déposé
le 23 mars 1920 et son application rencontre un succès réel. Les
vignettes utilisées sont le plus souvent des types Semeuse à 5,
10 ou 25 c.
Ce n'est toutefois pas le première fois que des timbres-poste
pallient à la raréfaction des pièces. C'est en août 1862, lors
de la Guerre de Sécession, qu'apparaissent aux Etats-Unis les tout
premiers timbres-monnaie.
Cette
pénurie rendait le commerce journalier difficile et pour pouvoir
y pallier, tout un ensemble de moyens de remplacement se sont développés
:
- pièces métalliques en zinc, aluminium, fer
, nickel
- billets de nécessité
frappés et garantis par des maisons de commerce, des entreprises,
quand ce n'était pas par des villes ou des départements.
Cette
petite monnaie est dite " Pièces de nécessité
" des transports en commun de la région parisienne,
cafés, casinos, bals, maisons de tolérance. Le gouvernement
autorisa les chambres de commerce, les villes et les communes à
émettre des jetons-monnaie qui devaient être garantis
par le dépôt de billets de la Banque de France. Valeurs
: 5 c, 10 c, 25 c, 50 c, 1 F. Matières : papier fort, carton,
puis zinc, fer, aluminium, bronze d'aluminium, laiton, fer nickelé,
nickel-bronze, cuivre rouge-maillechort et plomb. Formes : rondes
ou carrées. Motifs (avers) : armoiries, paysages, travaux
des champs, bateaux.
Bien
entendu, les timbres-poste de faible valeur servirent aussi à cet
usage. Mais ils présentaient le défaut de se dégrader assez rapidement.
Il naquit alors l'idée de les protéger dans une pochette métallique
légère, dont la forme ronde rappelait celle des pièces, possédant
un couvercle translucide (mica) sous lequel le timbre était glissé.
Un brevet d'invention fut même déposé.
Beaucoup
de magasins, de commerces et de fabricants en firent confectionner
et se servirent du revers du boîtier à des fins publicitaires. (Voir
étude du Dr Pierre Broustine - Timbres--monnaie, pochettes--carnets--jetons,
France et colonies. [Paris], 1988)
Parmi
les nombreuses publicités, existent celles de confrères ou de commerçants
en rapport avec notre profession.
C'est
ainsi que l'on peut trouver différentes pièces :
-
Cabinet dentaire "américain", à Toulon
- Dentier Deluy, à Marseille
- Dentifrice de Botot, édité par le laboratoire de Blendapharm,
à Levallois-Perret - 2 textes publicitaires & 4 valeurs de timbres
(ici 5, 10 & 25 c.)
- Dentifrice des Bénédictines de Soulac.
Dans
d'autres domaines :
- Chaussures Berthelot, à Orléans - Apéritif
Gallus
D'après
l'excellent article de CANET,
in "Le Chirurgien-Dentiste de France"
n° 901/902, 3-10 septembre 1998
Site de timbres-monnaie :
http://membres.lycos.fr/timbresmonnaie/index.html
où l'on a la plaisir de découvrir les pièces suivantes
:
CHERET
- 1896
(84 x 60 cm)
in
Posters
of Health
Marine
Robert-Sterkendries
Ed. Therabel Pharma
Bruxelles
- 1996
D'autres pays ont également émis des
Timbres - Monnaies : Danemark
- Allemagne
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13/06/2018
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