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Témoins de pierre et de fer
Depuis la création du Jardin royal des plantes médicinales, au XVIIe
siècle, au Jardin du Roi, en 1739, puis au Jardin des Plantes, issu de
la Révolution française, le seul jardin botanique de Paris intra muros
a été foulé, pendant près de 4 siècles, par des générations de
promeneurs et de scientifiques... L'exploration du lieu ressemble à un
jeu de piste. Parterres et bâtiments évoquent la période pendant
laquelle ils ont été conçus et racontent toute l'aventure des sciences
naturelles. Les plus anciens témoins sont l'hôtel de Magny (construit
en 1650 en dehors des limites du jardin de l'époque et qui intègre le
site en 1787) et les oeuvres de l'architecte Edme Verniquet, comme la
gloriette de Buffon (1788) et l'amphithéâtre Verniquet, achevé sous la
Révolution, en 1794. C'est également à cette date que s'ouvrent la
ménagerie, la rotonde, édifiée à partir de 1804, et les fosses aux
ours, datant de 1805. L'architecture métallique, innovation à la fois
promue et décriée, précède d'un siècle les réalisations de Gustave
Eiffel. Elle est ici élégamment représentée, notamment par la Grande
Galerie de l'Évolution, inaugurée en 1889 sous le nom de galerie de
Zoologie... L'ensemble du Jardin et l'intérieur des murs d'enceinte
sont aujourd'hui classés monument historique.
À l'ombre des arbres et des grands hommes
Là, une statue de
Georges Louis Leclerc, comte de Buffon, fait face à la grande galerie
de l'Évolution. À l'opposé du jardin, c'est Jean-Baptiste Lamarck qui
tient la vedette. C'est Antoine Laurent de Jussieu qui vous accueille
sous le péristyle de la galerie de Minéralogie, tandis le grand
chimiste Michel-Eugène Chevreul est installé près de l'hôtel de
Magny... Tous ces grands hommes du Muséum règnent désormais sur un
patrimoine végétal exceptionnel qui, à lui seul, justifie une promenade
(arbres historiques, carrés de la perspective, jardin alpin,
roseraie...), et sur des curiosités, comme la butte du labyrinthe,
constituée de détritus et de gravats calcaires, au début du XIVe
siècle. Ce sol très sec fut d'abord couvert de vignes, jusque vers
1670, puis favorisa les végétations méditerranéennes : on y trouve
encore les 2 érables de Crète, plantés en 1702 par l'un des pères de la
botanique, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) !
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