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19 novembre 2004

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Menthe poivrée

Nom(s) commun(s) : Menthe, menthol, menthe anglaise, menthe sauvage, sentebon.
Nom botanique :
Mentha x piperita, famille des labiées ou lamiacées.
Nom(s) anglais :
Peppermint.

Partie(s) utilisée(s) : Parties aériennes récoltées juste avant la floraison ; parties aériennes fleuries pour l'huile essentielle.
Habitat et origine :
On pense que la menthe poivrée est originaire du Moyen-Orient. Elle résulte d'une hybridation entre la menthe aquatique (Mentha aquatica) et la menthe verte (Mentha spicata). Généralement stérile, on la propage par ses stolons ou drageons (branches basses qui développent des racines au contact du sol). Il existe aujourd'hui plusieurs variétés de menthe poivrée qu'on cultive dans le monde entier

Indications

Efficacité possible

En usage interne - pour soulager les symptômes du syndrome du côlon irritable (huile essentielle) et ceux de la dyspepsie non ulcéreuse (combinaison d'huiles essentielles de menthe et de carvi); atténuer les spasmes du côlon au cours d'un lavement baryté (huile essentielle ajoutée à la suspension).
En usage externe (huile essentielle) -
soulager les maux de tête.

Efficacité incertaine

Huile essentielle - prévenir la nausée post-chirurgicale

Usage reconnu

Huile essentielle - en usage interne : pour soulager les symptômes du côlon irritable, du rhume et les problèmes digestifs mineurs ;
- en usage externe : pour traiter l'inflammation des voies respiratoires et de la muqueuse buccale, soulager les symptômes du rhume et de la toux, les douleurs rhumatismales, musculaires et névralgiques et les démangeaisons cutanées ;
Feuilles -
pour soulager les spasmes gastro-intestinaux et biliaires, les flatulences, la gastrite et l'entérite.

Usage traditionnel

Favoriser la digestion, soulager les nausées, calmer la douleur, traiter les infections respiratoires et gastro-intestinales, l'eczéma, et l'insuffisance hépatopancréatique.

Critères de classification

Posologie

Par voie interne

Troubles digestifs

  • Prendre de 3 à 4 tasses d'infusion par jour, entre les repas ou comme digestif (infuser, pendant 10 minutes, 1 c. à soupe de feuilles séchées dans 150 ml d'eau bouillante). Équivalent : de 2 à 4 gouttes d'huile essentielle, trois fois par jour ou de 2 ml à 3 ml de teinture (1:5 dans une base d'éthanol à 45%) , trois fois par jour.

Côlon irritable

  • Prendre de 0,2 ml à 0,4 ml trois fois par jour sous forme de comprimés ou de capsules entérosolubles (dont l'enrobage résiste aux acides gastriques, ce qui fait que la substance active n'est libérée que dans l'intestin). Prendre entre les repas.

Par voie externe

Attention. Ne pas utiliser l'huile essentielle en usage topique chez les enfants, notamment près du nez et des voies respiratoires, car elle peut provoquer des spasmes du larynx ou des bronches.

Infections respiratoires

  • Frictionner la poitrine, au besoin, avec une des préparations mentionnées ci-dessous. On peut aussi diffuser quelques gouttes d'huile essentielle dans la pièce à l'aide d'un diffuseur ou en verser quelques gouttes dans de l'eau très chaude et inhaler les effluves. Ou encore utiliser un onguent nasal.

Maux de tête

  • Masser le front et les tempes avec une des préparations mentionnées ci-dessous. Répéter aux 15 ou 30 minutes, au besoin.

Démangeaisons cutanées, douleurs rhumatismales, névralgiques ou musculaires

  • Frictionner la partie atteinte avec une des préparations mentionnées ci-dessous. Répéter au besoin.

Préparations topiques
- 2 ou 3 gouttes d'huile essentielle, pures ou diluées dans de l'eau tiède ou de l'huile végétale ;
- crème, huile ou onguent contenant de 5 % à 20 % d'huile essentielle ;
- teinture contenant de 5 % à 10 % d'huile essentielle.
- Pour les applications sur la muqueuse nasale : onguent nasal contenant de 1 % à 5 % d'huile essentielle.

Historique

On a trouvé des feuilles de menthe poivrée dans des pyramides égyptiennes datant du premier millénaire av. J.-C. Le nom de la plante provient de Minthe, une nymphe de la mythologie grecque que Proserpine, jalouse, transforma en fleur « poivrée ». Les Grecs et les Hébreux s'en parfumaient tandis que les Romains en mettaient dans leur vin et leurs sauces. Leurs femmes mâchaient une pâte renfermant de la menthe et du miel pour « masquer l'odeur du vin qu'elles boivent en cachette à l'époque où la loi punit de mort celles qui useraient d'un breuvage réservé aux hommes et aux dieux. »17

Elle devint populaire en Europe occidentale au XVIIIe siècle. De nos jours, l'huile essentielle est largement utilisée dans l'industrie alimentaire et on la retrouve comme ingrédient de nombreuses préparations pharmaceutiques : sirops et pastilles contre la toux et le rhume, lotions, onguents ou crèmes antiseptiques, anesthésiques locaux, etc. Les États-Unis sont les plus gros producteurs d'huile essentielle de menthe.

Recherches

La communauté scientifique reconnaît de plus en plus que la menthe poivrée présente des caractéristiques qui vont bien au-delà de la petite infusion de menthe qu'on prend après un repas pour aider la digestion.1Certains de ses usages thérapeutiques sont relativement bien documentés, la plante ayant donné de bons résultats au cours d'essais cliniques.

La Commission E et l'ESCOP reconnaissent plusieurs effets thérapeutiques à la menthe : soulagement des spasmes gastro-intestinaux et biliaires, des troubles digestifs mineurs, des symptômes du côlon irritable, des symptômes du rhume et, en application topique, soulagement des maux de tête, du rhume, de certaines irritations cutanées et des douleurs musculaires ou rhumatismales.

Dyspepsie : deux études cliniques regroupant près de 160 patients souffrant de dyspepsie fonctionnelle (non ulcéreuse) ont montré qu'une préparation renfermant 90 mg d'essence de menthe poivrée et 50 mg d'essence de carvi pouvait soulager les douleurs abdominales chez environ 95 % des patients traités et qu'elle procurait des effets comparables à la cisapride, médicament classique utilisé pour traiter cette affection.2,3

Côlon irritable : au cours des années 1980, des cliniciens ont pensé mettre à profit les propriétés antispasmodiques de la menthe poivrée pour soigner les douleurs de leurs patients atteints du syndrome du côlon irritable. Il semble que cette propriété soit liée au fait que l'huile essentielle joue un rôle dans le blocage de l'influx du calcium vers les muscles, empêchant ainsi les spasmes, mais il est possible qu'il y ait également d'autres mécanismes en jeu.4 Afin de s'assurer que l'huile essentielle de menthe puisse bien jouer son rôle dans le côlon et non pas dans l'estomac, les chercheurs ont utilisé des comprimés ou capsules dotés d'un enrobage qui résiste aux acides gastriques et qui ne relâche l'huile de menthe que dans les intestins.5 L'examen des résultats d'une méta-analyse de cinq études cliniques à double insu contre placebo semble indiquer que l'intervention est efficace, mais les auteurs concluent que certaines faiblesses méthodologiques interdisent encore de conclure, hors de tout doute raisonnable, à l'efficacité de l'huile menthe pour soulager les symptômes de cette affection.6

Maux de tête : au cours de deux essais cliniques à double insu, une équipe de chercheurs allemands a montré que l'huile essentielle était efficace pour soulager les maux de tête liés à la tension nerveuse.7,8 La plus récente de ces deux études montre que le fait de frictionner les tempes avec une solution alcoolique renfermant 10 % d'essence est aussi efficace qu'une dose de 1 000 mg d'acétaminophène. Les chercheurs en ont conclu que l'huile essentielle de menthe constituait une solution de rechange économique aux analgésiques classiques.

Nausée post-chirurgicale : un chercheur britannique estime avoir trouvé, dans l'huile essentielle, une solution économique et efficace pour combattre les nausées consécutives aux interventions chirurgicales.9

Spasmes provoqués : une équipe de chercheurs britanniques a montré qu'il était tout aussi efficace, et plus économique, d'utiliser l'huile essentielle dans la suspension rectale plutôt qu'un antispasmodique classique qu'on doit administrer par intraveineuse, pour diminuer les spasmes du côlon qui se produisent au cours d'un lavement baryté.15

Précautions

Attention

  • En cas de calculs biliaires, de grossesse ou d'allaitement consulter un médecin avant d'employer la plante. Les femmes enceintes devraient limiter leur consommation de menthe en feuilles et d'huile essentielle à de petites quantités. Prise en grande quantité, l'huile essentielle peut déclencher les menstruations.

Contre-indications

  • Chez les jeunes enfants, l'huile essentielle,
    - en usage interne, est contre-indiquée pour les bébés de moins de 30 mois.
    - en application topique près des voies respiratoires, est à éviter chez les enfants de moins de quatre ans car elle peut déclencher des spasmes du larynx ou des bronches et provoquer un étouffement temporaire.
  • L'huile essentielle est contre-indiquée par voie interne en cas d'obstruction des voies biliaires, d'inflammation de la vésicule biliaire, en cas de dommages hépatiques graves.

Effets secondaires

  • La prise de comprimés non entérosolubles peut causer, à l'occasion, des brûlures d'estomac, spécialement chez les personnes souffrant de reflux oesophagien. De rares cas d'allergie cutanée à la menthe ont été rapportés.

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments

  • La prise simultanée de menthe poivrée et d'un supplément de fer pourrait nuire à l'absorption normale du deuxième.16

Avec des médicaments

  • Les antiacides et les médicaments utilisés pour traiter les ulcères gastriques peuvent avoir pour effet de faire se dissoudre les comprimés ou capsules entérosolubles dans l'estomac plutôt que dans l'intestin. Prendre les comprimés de menthe au moins deux heures après ou avant ces médicaments.

Sur les tablettes

On trouve la menthe poivrée sous de multiples formes dans le commerce : feuilles séchées pour les tisanes, huile essentielle pure ou dans des pastilles, des teintures, des préparations topiques à base d'huile essentielle (onguent, lotions, crèmes) et des comprimés ou capsules (généralement entérosolubles).

 

Recherche et rédaction : Paulette Vanier et Pierre Lefrançois

 

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Bibliographie

Blumenthal M. (Ed). The Complete Commission E Monographs : Peppermint Leaf + Peppermint Oil. American Botanical Council, Boston, 1998.
Chevallier A. Encyclopédie des plantes médicinales. Sélection Readers Digest, Montreal, 1997.
ESCOP Monographs on the Medicinal Uses of Plants Drugs. Menthae piperitae aetheroleum.
Centre for Complementary Health Studies, University of Exeter, United Kingdom, 1997.
Franchomme P. L'Aromathérapie exactement. Jollois. Limoges. 1990
HealthNotes Online. The Natural Pharmacy. Herbal remedies : Peppermint. [Consulté le 5 avril 2002]. www.gnc.com
Jellin JM, Gregory P, Batz F, Hitchens K, et al. Natural Medicines Comprehensive Database. Therapeutic Research. Stockton, CA. Peppermint Leaf + Peppermint Oil. [Consulté le 5 avril 2002]. www.naturaldatabase.com
Phytotherapies.org. Monographs : Mentha x piperita. Herbworks Corporation. Australie. [Consulté le 3 avril 2002]. www.phytotherapies.org
The Natural Pharmacist. TNP.com. Encyclopedia: Herbs and Supplements : Peppermint. [Consulté le 5 avril 2002]. www.tnp.com
The Review of Natural Products - Peppermint
. DerMarderosian A. et al. Facts and Comparisons, St. Louis (Missouri), 1990.

Notes

1. Spirling LI, Daniels IR. Botanical perspectives on health peppermint: more than just an after-dinner mint.J R Soc Health 2001 Mar;121(1):62-3.
2. May B, Kuntz HD, Kieser M, Kohler S. Efficacy of a fixed peppermint oil/caraway oil combination in non-ulcer dyspepsia.Arzneimittelforschung 1996 Dec;46(12):1149-53.
3. Madisch A, Heydenreich CJ, Wieland V, Hufnagel R, Hotz J. Treatment of functional dyspepsia with a fixed peppermint oil and caraway oil combination preparation as compared to cisapride. A multicenter, reference-controlled double-blind equivalence study.Arzneimittelforschung 1999 Nov;49(11):925-32.
4. Hawthorn M, Ferrante J, Luchowski E, Rutledge A, Wei XY, Triggle DJ. The actions of peppermint oil and menthol on calcium channel dependent processes in intestinal, neuronal and cardiac preparations.Aliment Pharmacol Ther 1988 Apr;2(2):101-18.
5. Liu JH, Chen GH, Yeh HZ, Huang CK, Poon SK. Enteric-coated peppermint-oil capsules in the treatment of irritable bowel syndrome: a prospective, randomized trial.J Gastroenterol 1997 Dec;32(6):765-8.
6. Pittler MH, Ernst E. Peppermint oil for irritable bowel syndrome: a critical review and metaanalysis.Am J Gastroenterol 1998 Jul;93(7):1131-5.
7. Gobel H, Schmidt G, Soyka D. Effect of peppermint and eucalyptus oil preparations on neurophysiological and experimental algesimetric headache parameters.Cephalalgia 1994 Jun;14(3):228-34; discussion 182.
8. Gobel H, Fresenius J, Heinze A, Dworschak M, Soyka D. [Effectiveness of Oleum menthae piperitae and paracetamol in therapy of headache of the tension type] [Article en allemand, résumé en anglais] Nervenarzt 1996. Aug;67(8):672-81.
9. Tate S. Peppermint oil: a treatment for postoperative nausea.J Adv Nurs 1997 Sep;26(3):543-9.
15. Sparks MJ, O'Sullivan P, Herrington AA, Morcos SK. Does peppermint oil relieve spasm during barium enema?Br J Radiol 1995 Aug;68(812):841-3.
16. Hurrell RF, Reddy M, Cook JD. Inhibition of non-haem iron absorption in man by polyphenolic-containing beverages.Br J Nutr 1999 Apr;81(4):289-95.
17. Menthe poivrée. http://home.nordnet.fr

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