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Timbre Poste Française n° 32 chez Y&T                                                

Note : Ancien protectorat français du Maroc
Timbre qui aurait pu voyager de Fez à Tanger


Créateur et graveur : Louis-Eugène Mouchon

Vente au public du : 1911   /  ?
Valeur faciale : 25 centimos écrit en arabe sur 25c.
Taille : 17 x 21         Dentelure : 14 x 131/2        Quantité : 150 timbres par feuille
Couleur : bleu et surcharge rouge
Imprimé en typographie
Affranchissement :  ?

 


DES HISTOIRES DE TIMBRES-POSTE
Les rakkas

1) Introduction

Notre récit se passe au Maroc ex-protectorat français (1)

Appelés à l’'époque "Rakkas" ou stricto sensu "l'’homme aux grandes enjambées", exerçaient leur métier de facteur pour les postes locales privées.

Ce dispositif élaboré par le Sultan Hassan 1er permettaient à 13 villes de communiquer ensembles par courriers privés ou administratifs. Il lui arrivait également de transporter des devises. (2)

Les bureaux de poste administrés  par les « al Amin » ou stricto sensu « Digne de foi » recevaient ces rakkas deux fois par semaines.  La première poste ainsi crée se situait à El Makhzen. (3)  Pour les villes côtières, 5% des taxes douanières étaient prélevées au niveau des transactions commerciales qui s’effectuaient dans les ports. Ce qui permettait d’assurer les cachets des Rakkas et des fonctionnaires. Pour les villes intérieures, 5% des taxes étaient prélevées sur les «Moustafadates», en clair les propriétés de l’Etat comme les souks hebdomadaires et les abattoirs.

 
Carte de complaisance certainement  envoyée à un philatéliste en
France. Elle nous intéresse car elle contient de nombreux timbres
utilisés du temps des rakkas
 


2) Contexte

Les opérations monétaires donnaient du « fil à retordre » aux administrateurs du Maroc car la monnaie fiduciaire n’existait pas. On trouvait donc 3 sortes de monnaies. (A)
  • Monnaie marocaine : L'hassani ou douro équivalent à 5 francs
  • Monnaie espagnole : Le douro espagnole ou pesetas équivalent à 4,50 francs                  
  • Monnaie française en francs mais au cours du change elle bénéficiait d’une plus value de 30%
De part ces difficultés les règlements monétaires entre bureaux s’effectuaient par sac de pièces d’argent transportés par des convoyeurs sûrs (les rakkas) et selon les quantités à dos de mulet. Pour différencier la valeur du courrier les postes recouraient aux surcharges.                   
Les estampilles sur les timbres étaient de formes rondes pour les lettres et octogonales pour les sac
s. C'’est en 1912 que le premier timbre officiel marocain a fait son apparition. Et en 1920, la poste marocaine a pu intégrer l'’Union postale universelle (U.P.U.).


3) Récit

Tiré du livre le « Timbre Poste » du 10 juin 1913 (Récit complet p. 80) Partie blanche

Il nous faut revenir ici sur le rôle des courriers ou rakkas.                      

Rakka habillé en mendiant pour déjouer
les pillards, il lui arrivait de parcourir
100km par jour
 
Les rakkas décrit par Djellal-el-S’ir sont des piétons indigènes qui assurent le transport des lettres de bureau à bureau, ils font en moyenne 4 kilomètres à l’heure (y compris le temps de repos), ils marchent
jour et nuit, suivant l’état du temps.

Pour aller de Fez à Tanger (272 kilom.) ils mettent généralement 72 heures, certains même, des exprès en cas d’urgence, arrivent à accomplir ce trajet en 60 heures. Ces voyages leur sont payés de 100 à 150 pesetas (70 à 120). (4) Les rakkas ne sont pas armés « il paraît même que cette absence de moyen défensif  est leur unique sauvegarde ».

On pense bien que les pillards ne s’arrêtent pas à ce caractère inoffensif et, quand ils le peuvent, ils maltraitent et dépouillent les malheureux rakkas, lorsqu’ils ne les envoient pas dans le paradis
de Mahomet. (5)

C’est surtout en hiver, par des chemins à peine ,
des routes difficiles, que le sort des rakkas est misérable. Cependant ces hommes sont des
serviteurs énergiques, honnêtes et dévoués, ils
meurent souvent tués par des éléments , ne s’arrêtant jamais devant un obstacle, n’ayant qu’une ambition, remettre à destination le courrier qui leur a été confié.
 
Pendant l’isolement de Fez, lors de la dernière révolte, des intrépides rakkas employaient toutes sortes de ruses pour traverser les rebelles, déguisés en mendiants ils partaient la nuit ; mais souvent les ruses étaient déjouées et ils périssaient au milieu des tortures pour avoir été trouvés porteurs de missives suspectes. (6)


Quelques temps après le protectorat français établissait des routes et des télégraphes dans huit grandes villes et constitua l’Office chérifien. Autant du côté Marocain que Français cette dernière mise à jour des postes se passa tout en douceur, chacun voulant y mettre de la bonne volonté.
 
 
(A) Des négociants réalisèrent des bénéfices considérables en achetant des timbres français surchargés et en les envoyant ensuite en France.

(1) Le terme officiel était protectorat mais ex-colonie ou protectorat cela ne changait pas grand chose, dans les deux cas le gouvernement se considérait comme souvenain.
(2) Au Maroc 2 pays se partageaient le Royaume (La France et l’Espagne)
(3) le-makhzen-sa-nature-ses-origines-sa-forme-actuelle
(4) Peut-être avez-vous une idée de la valeur actuelle et réelle d’une telle somme. J’aurai aimé savoir si pour l’époque ils étaient payés normalement ou sous-payés. Merci.
(5) Peut-être que l’expression est mauvaise, aussi comme je ne veux blesser personne n’hésitez pas à m’informer, je la changerai. (Notez que ce n’est pas la mienne mais celle du livre) Merci.

(6) Les rakkas stoppèrent leur activités vers les années 1915/voir un peu plus
 
Sur cette lettre nous observons un cachet militaire, une oblitération de
Tanger et une marque postale " Postes Chérifienne(s)".

Nous pouvons donc en déduire (puisque l'oblitération de départ est
remplacée par une marque postale) que ce courrier a
été donné directement par le commandant au rakka qui apposa
lui-même cette "griffe" pour annuler le timbre.

 
 

Fausse oblitération
de l'époque

Surcharge et flèche

Surcharge en Arabe et en français

 


 
 Lettre recommandée



4) Conclusion
 

Nouvelle dans un journal français

Notre rakka sur la photo arbore un magnifique sourire, que
de souvenir dans son esprit et son coeur il doit avoir,
Espérons que leurs actions puissent rester aussi dans les nôtres.

Nos catalogues accordent une valeur aux timbres, quelles valeurs doit-on accorder à leurs actes ?
Si vous possédez un timbre du Maroc de l'époque, prenez-en
bien soin, peut-être à t'il été porté par un rakka. 

Des hommes fiers de leur métier, prêt à tout pour
l'accomplir, imaginons toutes les épreuves qu'ils ont
traversé dans leurs montagnes.

Ce récit peut nous "remettre sur les rails", car s'il
est vrai que la Poste se dégrade, nous ne devons nullement
sous estimer nos facteurs et factrices qui par tous les
temps visitent notre boîte aux lettres pour apporter notre courrier et cela parfois au détriment de leur santé.



PATJOA

visiteurs depuis le 20/082013
 



Jeu. 30 Jan. 2014

 
Commentaire de patrick83

bonjour.
petite rectification...le Maroc n'est pas une ex...colonie française mais un protectorat français...
bon courage.
pat.
MERCI Patrick83 (je vais modifier mais cela ne fait pas une grande différence)

Mar. 14 Jan. 2014

 
Commentaire de moqueplet

voilà encore une belle leçon d'histoire....passe une douce journée
MERCI Moqueplet Patjoa

Sam. 21 Dec. 2013

 
Commentaire de tiot

salut
sympa ton article qui met à l'honneur les rakkas
bonen journée

Jeu. 19 Dec. 2013

 
Commentaire de moqueplet

comme toujours une bien belle histoire sur ces timbres qui viennent d'ailleurs....passe un excellent jeudi



 
 
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