Après l’article d’hier sur la franchise militaire, continuons notre devoir de mémoire de la Grande Guerre avec le numéro de mars de « L’Echo de la Timbrologie » où sont mis en valeur les exploits des pigeons voyageurs pendant la guerre de 1914-1918 :
[…] Laurent Albaret s’intéresse à la colombophilie militaire, qui renvoie à l’utilisation des pigeons voyageurs durant les conflits, en particulier la première guerre mondiale.
Laurent Albaret rappelle que ce volatile « gagne ses lettres de noblesse en France lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 ». Ils servent alors à transporter des dépêches entre Paris assiégée et le gouvernement replié à Tours. Le temps passe et en 1895, le ministère de la guerre diffuse un manuel technique de la colombophilie militaire. 1914-1918: « au premier semestre 1915, la colombophilie aux armées se met en place, avec des colombiers mobiles à l’arrière et des colombiers légers sur le front ».
Les pigeons assurent les liaisons entre le front et l’arrière. Les messages sont des « colombogrammes », selon les termes officiels, des messages fixés sur papier pelure, protégés dans des tubes en plume d’oie fixés à l’aile du pigeon, puis en aluminium, fixés à sa patte en 1917. A l’armistice, « sont dénombrés 30.000 pigeons militaires et 350 colombiers mobiles chez les alliés. A Lille, l’armée française érige un monument en hommage aux sacrifices des colombophiles militaires et aux quelque 20.000 volatiles tués ou perdus au combat » !
Histoire dans l’histoire, en juin 1916, le fort de Vaux est encerclé par les Allemands. Un dernier pigeon – surnommé « Vaillant » – part avec un ultime message avant que le fort ne tombe. « Immatriculé N)787-15, le pigeon arrivé presque mourant recevra une fois rétabli la bague d’honneur aux couleurs de la Légion d’honneur et sera cité à l’ordre de la Nation ».
L’article est illustré de nombreuses photos et cartes postales… mais pas de colombogrammes.
Source : Le Monde