Phil’Apprendre #13 : étapes de fabrication d’un timbre #2

PhilApprendre13ème numéro de Phil’Apprendre, nouvelle chronique exclusive de PHILAPOSTEL Bretagne. En lisant attentivement tous les articles de cette chronique, vous apprendrez tout (ou presque) sur votre loisir préféré et deviendrez à coup sûr un philatéliste averti !

Aujourd’hui, 2è numéro sur les diverses étapes de production d’un timbre-poste par Phil@poste :

Les épreuves

L’épreuve photographique ou Fotoessay

L’artiste ou l’administration demande parfois l’aide d’un photographe afin d’obtenir depuis la maquette un tirage noir et blanc à la taille du timbre. Suite à cette épreuve, la maquette peut être retouchée pour corriger des imperfections résultant de la réduction. Ce type d’épreuve est peu courante en France à la différence de l’Allemagne.

L’épreuve d’état

pa13_01La maquette est ensuite réduite à la taille du timbre. L’artiste grave alors le timbre sur une plaque d’acier doux, recouvert d’une couche de bromure d’argent et de cuivre. Cette plaque mesure en général 70 mm sur 80 mm. Le dessin est reproduit à l’envers.

En cours d’élaboration, l’artiste réalise plusieurs épreuves pour vérifier son travail, apporter des modifications… Ce sont les épreuves d’état. Les commentaires manuscrits de l’artiste permettent le cas échéant de suivre l’avancement de la gravure entre le premier et le dernier état qui se trouve pa13_02

être le plus souvent le second. Ces épreuves sont imprimés en noir. Ces impressions sont réalisées sur des papiers bristol plus ou moins épais, d’une dimension de 70 par 80 mm. Ces épreuves sont en principes imprimées directement par l’artiste lui-même sur sa propre presse à bras.

Une fois la gravure terminée, le poinçon est donné à l’imprimerie pour la finalisation du travail et le report sur rouleau.

Les épreuves d’état ne sont conservées que pour Monaco. Pour la France, Andorre, et les territoires français, ces épreuves ne sont plus conservées depuis 1959 : l’artiste est libre de les vendre.

L’épreuve d’inspection ou de présentation

pa13_03Ce sont les épreuves les plus rares pour les timbres imprimés en France. Ces épreuves sont imprimées en lot de 3 à 5 pièces par état. Ces épreuves permettent de vérifier l’absence de défaut. En cas de défaut, le poinçon est retouché, et une nouvelle série d’épreuves est retirée. Ces épreuves s’effectuent sur un bristol de luxe, de couleur sépia uniquement, et d’une taille de 70 par 80 mm. Avant 1966, ces épreuves sont facilement reconnaissables, du fait de la présence des marques de l’administration : les perforations diamant-croissant-diamant. L’absence de cette perforation caractéristique d’après 1966 fait qu’elles sont souvent confondues avec d’autres épreuves plus courantes.

L’épreuve d’artiste

Une fois le poinçon validé, il est effectué les épreuves d’artiste. Ces épreuves se font sur un papier Rives, Velin d’Arches ou Marais, d’une taille allant de 11*11,5 cm à 13*16 cm. Les impressions sont faites sur une presse à bras. Un filigrane peut être incrusté dans le papier.

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pa13_05En regardant attentivement une épreuve d’artiste de petits rectangles blancs apparaissent à l’emplacement des noms du graveur et du dessinateur. L’épreuve d’artiste est signée par ses concepteurs (dessinateur et graveur), et comme pour le timbre, la signature du dessinateur est à droite, celle du graveur à gauche. Depuis 1959, le nombre d’épreuves est très contrôlé et est limité entre 18 et 28. Depuis que l’ITVF (maintenant Phil@poste) est installée à Périgueux, le nombre est limité à 7 par couleurs utilisées (de 2 à 6) pour la France. Deux épreuves sont données au dessinateur, six au graveur. Dans le cas ou le dessinateur est le graveur, alors il en est remis huit à l’artiste. Les épreuves d’artiste sont en général monochromes, noir. Il arrive qu’il soit fait plusieurs épreuves dans différentes couleurs. Depuis 1964, les épreuves d’artiste sont soumises au cachet à sec de l’Imprimerie des Timbres-poste.

Il arrive que l’administration effectue une épreuve collective d’artiste, où on a regroupé deux, trois ou quatre timbres du même artiste. Une épreuve d’artiste collective résulte d’une commande soit de l’artiste soit d’un ministère pour une occasion particulière.

L’épreuve d’atelier

pa13_06Ces essais servent à faire quelques essais de couleur et sont similaires aux épreuves d’artiste mais non signées. A la différence de ces dernières, les épreuves d’atelier présentent les perforations de travail (diamant, croissant, diamant), jusqu’en 1956. Quelques exemplaires comportent des inscriptions manuscrites à l’attention du graveur titulaire pour d’ultime correction dans la gravure.

Ces épreuves sont tirées dans la limite d’une trentaine environ. Ces épreuves sont en général numérotées à la main et jamais imprimées en noir.

L’épreuve de couleur

pa13_07Elles servent à tester les couleurs choisies pour un timbre. L’atelier en imprime 5 pour chaque couleur utilisée. Elles sont faites à partir d’une gravure report du poinçon original. Ces épreuves sont accompagnées d’un nombre à 4 chiffres et d’une série de 2 ou 3 lettres. Le nombre indique la couleur utilisée, et la lettre, le fournisseur de la couleur.

Ces épreuves ont été arrêtées en 1956 au profit des essais de couleur. Cependant quelques imprimeurs s’en servent encore aujourd’hui comme Cartor pour Madagascar.

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pa13_09.

Contrairement aux épreuves produites par Phil@poste, il est relativement facile de trouver sur le marché des épreuves de couleur d’imprimeur privé reproduisant les timbres de pays en voie de développement comme le Yémen.

Au milieu des années 1990, la Poste proposa aux guichets des épreuves de couleur. Comme les épreuves de luxe, elles sont issues d’un poinçon différent que celui du timbre : ce sont des épreuves de luxe monochrome ou épreuves de couleur de complaisance.

Voir aussi notre article sur Yves Beaujard et les Taaf. A suivre …

Avec l’aimable autorisation de E. Poulouin, P. Courtiade, JM. Bonnard et V. Manta.

Des choses à ajouter, à préciser ? N’hésitez pas, laissez vos commentaires ! Et à bientôt sur Phil’Apprendre

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2 réflexions au sujet de « Phil’Apprendre #13 : étapes de fabrication d’un timbre #2 »

  1. Messieurs,
    Vous dites que l’épreuve de couleur est tirée à partir d’une gravure-report.
    En voici une issue du poinçon sur la rotary de 1955 ( le dessin ne passe pas ).

    Comment expliquer? Procédure alternative, procédure aléatoire ou panne de la machine report?

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