Miro timbré ?

Miro2En 1974, petite révolution dans le monde de la philatélie : Miro crée une œuvre spécialement pour un timbre. L’artiste répond aux questions de France Inter :

C’est la plus petite œuvre que nous aurons jamais reçue : avec ses quelques centimètres carrés, ce timbre poste a été conçu spécialement par l’artiste Joan Miro pour La Poste en 1974.
Il est le premier de la « série artistique » lancée par les PTT à l’époque, et qui deviendront une des plus grandes galeries d’art de France en modèle réduit : chaque timbre de cette série a eu un tirage bien supérieur à la moyenne, avec plusieurs centaines de milliers d’exemplaires.

D’habitude, quand les œuvres d’artistes sont des produits cher, voire « de luxe ». Vous ne complexez pas d’être « juste » un timbre ?

Si vous parlez de valeur marchande, peut-être qu’effectivement, je vaux moins que d’autres – et encore, ma maquette originale pourrait s’arracher pour une bonne somme. Mais il y a quelque chose qui compense : je pense que peu d’œuvres de Joan ont été autant vues que moi. La Poste avait émis un tirage colossal des timbres de sa série artistique, plus que n’importe quelle série de timbres. J’ai circulé sur plus de 6.800.000 enveloppes différentes !

Et donc vous êtes un VRAI timbre ? Pas une représentation ?

Miro3Ah, vous abordez une question épineuse. Alors si votre question est de savoir si je suis une œuvre d’art qui représente un timbre, la réponse est non : je suis bel et bien une œuvre d’art qui a pour support un timbre, qu’on peut coller sur une enveloppe et poster dans une boîte aux lettres.
Mais le terme de « représentation » n’est pas complètement insensé, car, vous imaginez, Joan n’a pas peint à même le timbre. Il en a fait une maquette, qui a ensuite été reproduit sur des centaines de milliers de timbres. Donc au fond, je suis un timbre qui représente une œuvre !

T’es pas un peu barré, timbre Miro ?

Aussi barrée qu’une œuvre de Miró, si vous voulez ! Mais vous savez, l’abstraction de Joan avait une bonne raison : il pensait une peinture libre avant tout, qui ne soit prise dans aucune règle contraignante. Ça explique que ses tableaux aient l’air parfois si fous !

Faut être un peu timbré pour poser des questions à un timbre, non ?
a-t-il un timbre de voix particulier ? J’aime beaucoup les beaux timbres, l’art postal…
malheureusemt ce n’est plus tellement pratiqué, ni pratique (vignettes, prêt à poster…)

Il faut être timbré pour parler avec n’importe quelle œuvre d’art de toute façon ! Quant à mon timbre, il correspond plutôt à mon gabarit, vous imaginez bien ! Écoutez plutôt mon interview pour vous en rendre compte !
Vous n’avez pas tort cela dit : les heures de gloire de l’art postal sont bien passées. Mais tout espoir n’est pas perdu, vous savez ! Tenez, un exemple : en 2006, un artiste belge a transmis une image scannée de l’une de ses œuvres par e-mail à un de ses amis artistes, Ramzi Turki. Et celui-ci l’a envoyée à tout son carnet d’adresses, en appelant à des réponses, des interactions, il en a reçu plus de 200. C’est en quelque sorte un art postal nouvelle génération !

Miro1

Il existe la version tarifs lents ? ne pas oublier que Miro est cata-lent oui bon …on s’amuse comme on peut …

Ha ha ha, elle est bien bonne ! Blague à part, j’étais un timbre pas exactement comme les autres. Je coûtais deux francs, là où les timbres standard l’année de mon émission coûtaient 60 centimes. Quant aux tarifs lents (qui s’appelaient à l’époque « plis non urgents »), ils étaient à 30 centimes. Alors avec moi et mon petit oiseau, les envois étaient du genre rapides (et acceptaient des poids plus importants).

Source : France Inter

Une réflexion au sujet de « Miro timbré ? »

Votre commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.