Détruite par un bombardement de l’aviation allemande en 1937, à la demande des franquistes, Guernica y Luno, ville du pays basque espagnol s’est vue attribuer une notoriété picturale par  Pablo Picasso.  La même année, le gouvernement républicain de Francisco Gallo Caballero lui demande de créer une œuvre pour décorer le pavillon espagnol de l’Exposition internationale de Paris de 1937. Ainsi naît Guernica.

De mai à juin, Picasso traduit dans une fresque de 349 sur 776 cm son horreur et sa colère devant la violence fasciste et la guerre en général. C’est à Paris, au 7, rue des Grands Augustins où Picasso a son atelier de 1936 à 1945 que naît cette œuvre qui est précédée de 45 études préliminaires. L’œuvre de couleur noire et blanche avec des nuances de gris, réalisée au classique format du triptyque est de facture cubiste. On peut y voir représentée la colombe de la paix dont les ailes brisées évoque la paix assassinée. L’ensemble trouve son inspiration entre autres dans Le Massacre des Innocents de Nicolas Poussin.

Après l’Exposition internationale de Paris, l’œuvre est présentée dans plusieurs pays européens. Pendant une quarantaine d’années, elle reste au MoMa de New-York.

Elle revient en Espagne en 1981, après la chute du franquisme, pour être exposée au Prado pendant 10 ans.

Guernica  est maintenant au musée Reina Sofia de Madrid.

Pablo Picasso, né à Malaga  en 1881, mort à Mougins en 1973, est inhumé dans le Parc du château de Vauvenargues, au pied de la Montagne Sainte-Victoire.

Il a produit plus de 50 000 œuvres (peintures, dessins, céramique, etc.) et Guernica est une ses réalisations majeures. Picasso en parle en disant que « cette peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l’ennemi »… « J’ [y] exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l’Espagne dans un océan de douleur et de mort ».

Robert Deroy – PHILAPOSTEL