Les caquins bretons victimes du racisme

Le mot « caquin » vient du breton, kakouz. C’était une insulte répandue sous l’Ancien Régime à l’égard d’une catégorie d’habitants qui exerçaient fréquemment le métier de cordier. On les présentait comme les descendants des lépreux, et c’est à ce titre qu’ils étaient exclus de la communauté. La marginalisation des caquins était même inscrite dans le droit, puisqu’en 1425, le duc Jean V de Bretagne avait adopté une mesure leur interdisant de faire du commerce, et les obligeant à vivre dans des lieux séparés. De génération en génération, ils étaient parqués dans des quartiers spéciaux, souvent d’anciennes léproseries, parfois appelées « caquineries », ou dans des hameaux isolés.

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Cette ségrégation était tellement ancrée dans la conscience collective qu’en 1647, à Saint Brieuc, un défunt enterré au cimetière paroissial fut déterré par la populace, car il était « de la race des caquins ».

Ce racisme populaire à l’égard des caquins provoqua parfois de véritables émeutes. La plus connue est celle qui se produisit à Pluvigner (une commune du Morbihan) en 1687-1688. C’est l’époque où les caquins commençèrent à contester le sort qui leur était fait, en implorant les autorités ecclésiastiques pour qu’on les traite comme les autres paroissiens.

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Pluvigner (Morbihan) vers 1905

La famille d’un défunt ayant demandé au curé de lui accorder une sépulture dans le cimetière de la commune, les protestations se multiplièrent. La grand messe fut interrompue par un menuisier qui réclamait l’installation d’une clôture au bas de l’église, afin de séparer les caquins des autres paroissiens. Puis le convoi funèbre fut attaqué, les porteurs du corps et de la croix furent blessés. Des femmes du bourg déplacèrent le cadavre sur un chemin en dehors du village où il resta trois jours, à demi dévoré par les chiens (…) La suite en écoutant le podcast de Radiofrance.

En savoir + sur les caquins :

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Une réflexion au sujet de « Les caquins bretons victimes du racisme »

  1. Article très intéressant, en bas Léon on retrouve des traces de l existence de lieux ayant hébergé des lepreux:Kilimerien,village de lépreux, à l,ouest de Brest. Mis à part, ils trouveront leur salut et leur intégration grâce à l,école de la République.

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