Longtemps symbole de l’activité industrielle du port, le pont Transbordeur fut une réelle prouesse technique, nécessaire au franchissement de la Loire.

Le premier pylône du pont Transbordeur (Quai de la Fosse) – novembre 1902. | COLLECTION LES CARTOPHILES DU PAYS NANTAIS

Dès la fin du XIX^e siècle, l’accès de la Fosse à la Prairie-au-Duc était problématique. C’est à partir de ce constat qu’ont été étudiées les solutions pour le franchissement du fleuve. Eu égard aux difficultés inhérentes à l’exploitation de la Loire, le pont à transbordeur fut la solution retenue.

La conception de l’ouvrage fut confiée à Ferdinand Arnodin. Cet élève d’Eiffel s’était illustré en participant à l’édification des ponts transbordeurs de Bilbao (Espagne) et de Rouen, en Normandie. L’exploitation de l’ouvrage fut concédée pour quatre-vingts années, à Ferdinand Arnodin.

En 1902 (date de la carte postale ci-dessus) démarrent les travaux de l’ouvrage. Nous sommes, sur ce cliché, à l’emplacement de l’actuel pont Anne-de-Bretagne. Le pylône donne une idée de l’ampleur du chantier : deux pylônes de 75 mètres de haut, un tablier métallique culminant à 50 mètres au-dessus du quai, sont caractéristiques, la nacelle est suspendue au tablier par des câbles. C’est cette nacelle équipée de trottoirs, de bancs et d’une cabine première classe au-dessus de laquelle on voit la cabine du wattman, qui assure le transfert d’une rive à l’autre.

Outil indispensable

Le pont transbordeur dessert les entreprises du secteur : ateliers et chantiers de Bretagne, chantiers Dubigeon et fonderie Voruz. Cette innovation devient donc très rapidement un outil indispensable au transport des travailleurs de ces entreprises phares de la ville de Nantes.

Ce pont deviendra une image emblématique de Nantes. Dans l’entre-deux-guerres, il est symbole du prestige du port de Nantes et de son activité. On le verra, ensuite, dans les films de Demy, où il aura le rôle prestigieux d’identification de la ville.

Fragilisé par les bombardements de 1943, en baisse de fréquentation forte après les travaux de comblements de la Loire, le pont Transbordeur cessera son œuvre le 1^er janvier 1955, et sera détruit à partir de mai 1958.

L’œil averti peut voir, aujourd’hui, les vestiges de ce pont aux pieds du pont Anne-de-Bretagne, où subsistent les plots de béton et les armatures métalliques des pylônes.

Le pont Anne de Bretagne

Source : OuestFrance