Fils
                        d'un médecin protestant, Pierre Curie ne fréquente
                        d'abord ni école ni lycée. Ses parents,
                        son frère puis un professeur ami de la famille
                        se chargent de son instruction. Il rejoint finalement
                        la Sorbonne où il passe sa licence de physique à l'âge
                        de dix-huit ans. En 1880, il observe en collaboration
                        avec son frère un phénomène important
                        baptisé "piézo-électricité" selon
                        lequel une pression exercée sur un cristal de
                        quartz crée un potentiel électrique. En
                        1882, Pierre Curie est nommé chef de travaux à l'Ecole
                        de physique et de chimie industrielle de Paris. Il travaille
                        d'abord sur la symétrie et les répétitions
                        dans les milieux cristallins puis s'intéresse
                        au magnétisme. Dans sa thèse sur les
                        Propriétés magnétiques des corps à diverses
                        températures, il énonce la loi de Curie
                        et définit le point de Curie, température
                        au-delà de laquelle certains matériaux
                        perdent leurs propriétés magnétiques.
                        Ces travaux lui valent une chaire à l'Ecole de
                        physique et de chimie en 1895.
                    La
                        même année, Pierre Curie épouse Marie
                        Sklodowska, une jeune polonaise venue poursuivre ses études
                        scientifiques à la Sorbonne en 1892. Ayant obtenu
                        sa licence de physique deux ans plus tard, Marie Curie
                        est reçue à l'agrégation des sciences
                        physiques en 1896. Elle s'intéresse alors de près
                        aux récentes découvertes de Wilhelm
                        Roentgen sur les rayons X et d'Henri
                        Becquerel qui a découvert la radioactivité en
                        1896. Elle choisit comme sujet de thèse l'Etude
                        des rayons uraniques. Elle observe les rayonnements
                        du pechblende, minerai d'uranium, et découvre
                        que ceux-ci sont plus intenses que ceux de l'uranium
                        lui-même. Pierre Curie décide alors de mettre
                        fin à ses recherches sur le magnétisme
                        pour soutenir sa femme dans l'étude de ce phénomène.
                        En 1898, ils publient leurs premiers
                        résultats
                        et annoncent la découverte de deux nouveaux radioéléments :
                        le polonium et le radium. Les époux Curie passent
                        les quatre années suivantes dans leur laboratoire
                        de fortune. Leur but : extraire suffisamment de
                        radium pour en déterminer la masse atomique. C'est
                        chose faite en 1902 ; Marie présente le résultat
                        dans sa thèse de doctorat en 1903 et reçoit
                        la même année le prix Nobel de physique
                        qu'elle partage avec son mari et Henri Becquerel. Elle
                        est la première femme à recevoir un tel
                        prix. En 1904, Pierre Curie obtient une chaire de physique à la
                        Sorbonne et est admis en 1905 à l'Académie
                        des sciences. Mais en 1906, il meurt brutalement, écrasé par
                        un camion.
                     Marie
                        se retrouve seule avec ses deux filles, Irène
                        et Eve. Elle remplace Pierre à son poste de la
                        Sorbonne et poursuit l'œuvre commune. En 1911,
                        elle obtient le prix Nobel de chimie pour ses travaux
                        sur le radium et ses composés et devient ainsi
                        le premier scientifique à avoir reçu deux
                        prix Nobel. Pendant la Première Guerre Mondiale,
                        elle dirige les services radiologiques de l'armée.
                        En 1921, elle participe à la création de
                        la Fondation Curie, département des applications
                        médicales de l'Institut du radium, fondé dès
                        1914. Mais les expositions répétées
                        aux rayonnements du radium qu'elle subit depuis des années
                        ont finalement raison de sa santé. Marie Curie
                        décèdera d'une anémie dans un sanatorium
                      de Sancellemoz en 1934.