La
banane
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Joseph-Marie BOVE, biochimiste de formation, membre de l'Académie des
sciences et ex-directeur de l'INRA (Institut National de la recherche
Agronomique - France), père du syndicaliste agricole
français José BOVE, a déclaré au journal Newsweek, le 5 février 2000,
pour expliquer tout l'intérêt scientifique et humanitaire de la recherche
transgénique ; " Prenez
le cas des bananes. Dans certains pays africains, où les gens n'ont
pas toujours assez d'argent pour acheter du dentifrice, pourquoi ne
mangeraient-ils pas des bananes transgéniques qui préviendraient les
caries ? "
VRAI
ou FAUX ????
(in Le Figaro Magazine - 07.04.2001)
Article de Presse - 16.01.2003
Mutation
La banane, espèce en voie de disparition
LAURENCE DARDENNE
Johanna de Tessières
Et avec quoi allons-nous faire les panades du bébé
si, dans dix ans, il n'y a plus de bananes dans les rayons du supermarché?
Parce qu'elle manque de diversité génétique pour
combattre les maladies, la banane serait menacée de disparition.
`Ecrire qu'il n'y aura plus de bananes endéans les dix ans est
une légère exagération, nuance le Belge Emile Frison,
responsable du réseau international pour l'amélioration
de la banane et de la banane plantain (INIBAP) de Montpellier, dont
un article vient de paraître dans le New Scientist, il n'empêche
qu'un certain nombre de maladies causent actuellement des dégâts
très importants aux bananes, et en particulier une maladie qui
aurait le potentiel de détruire la variété qui
est utilisée dans 99 pc de la production pour les exportations,
en l'occurrence la Cavendish.´
Cette variété est effectivement sensible
à une nouvelle souche d'une maladie découverte en Asie.
Or si cette souche devait se propager en Amérique Latine et aux
Caraïbes où est produite la grande majorité de la
banane d'exportation, elle pourrait en une dizaine voire une quinzaine
d'années détruire complètement les Cavendish.
`Il ne s'agit pas d'une spéculation fantaisiste,
poursuit ce spécialiste, Ceci est basé sur une expérience
qui date d'il y a cinquante ans. A l'époque, la banane d'exportation
qui s'appelait Gros Michel fut victime de la maladie de Panama, qui
a causé sa disparition. C'est ainsi qu'elle a été
remplacée par la Cavendish qui était résistante
mais qui aujourd'hui est à son tour attaquée par une nouvelle
souche de ce champignon.´
Pour éviter la transmission de maladies, des
mesures de quarantaine ont été prises. Mais il conviendra
en outre d'envisager des réponses à la maladie des raies
noires qui cause aujourd'hui jusqu'à 50pc de réduction
des rendements, principalement dans les pays où la banane est
utilisée pour la consommation locale.
Pendant des milliers d'années, les bananes cultivées
n'ont pas eu de recombinaison sexuée. Fixées au point
de vue génétique, elles n'ont pas la possibilité
de s'adapter à de nouvelles conditions ou d'affronter de nouvelles
maladies, comme le font les plantes à reproduction par graines.
Pour les variétés totalement stériles
comme les Cavendish, il n'y a pas d'autre option que la transformation
génétique. Au cours de la dernière décennie,
des programmes d'amélioration ont été mis en place,
produisant des bananiers avec des gènes de résistance
aux principales maladies. La Belgique a été l'un des premiers
pays à soutenir financièrement des efforts de recherche
dans le domaine de la banane. C'est d'ailleurs à la KUL que se
trouve la collection mondiale de la banane.
© La Libre Belgique
2003