1920 : année olympique #2

Après les « griffes Tram » et le ballon monté « Ville d’Orléans » nos amis belges du CRPJ (Cercle Royal Philatélique de Jemeppe sur Meuse, près de Liège) nous proposent une étude très complète sur les jeux olympiques d’Anvers de 1920. En voici la 2e partie :

L’émission de la série JO en 1920 (suite)

Les marges des feuilles portent diverses inscriptions :
– le nom de la firme « American Bank Note Company » (dans la couleur du timbre)
– le n° de commande (F-6248) (dans la couleur du timbre)
– un numéro de planche gravé à l’envers (A1 et A2 pour les timbres de 5c. et 10c., d’A1 à A4 pour le timbre de 15c.) (dans la couleur du timbre).

Ces trois mentions ont été imprimées aux Etats-Unis, en même temps que les timbres. Par contre, l’empreinte « DEPÔT 1920 », en noir que l’on trouve dans la marge des feuilles était apposée lors de l’entrée des timbres au Dépôt de Bruxelles.

Inscription partielle de l’imprimeur dans la couleur du timbre.

Par ailleurs, 100 séries de ces timbres furent imprimés non dentelés que la firme américaine livra en même temps que le reste de la commande.

Enfin, les trois valeurs furent imprimées sur feuillet ministériel après avoir été recouvert d’un ‘voile’ composé de lignes horizontales et verticales toujours afin d’éviter tout usage frauduleux par la suite. Ces feuillets furent tirés à 18 exemplaires, tous numérotés de 1 à 18. Ci-dessous le 10 centimes portant le chiffre 9.

La firme américaine a conservé quelques feuilles des timbres imprimés appelées « file copies ». Afin d’éviter que celles-ci ne soient mises en circulation, tous les exemplaires ont été perforés dans le coin inférieur droit et surchargés « SPECIMEN » (en rouge).

Malgré l’importance de l’événement et son retentissement en Belgique, la série n’a pas eu le succès escompté. La surtaxe à payer, alors que les plaies de cette Guerre étaient toujours bien présentes a sans doute rebuté bon nombre d’acheteurs. Conjugué au fait que ces vignettes n’étaient pas valables pour l’affranchissement vers l’étranger (l’UPU interdisait les surtaxes pour le courrier international), le stock restant est immense.

23.(VIII).1920 : cette carte postale est affranchie à l’aide d’un 5 centimes sans valeur d’affranchissement et d’un 10 centimes type « Roi Casqué » qui, lui, est tout à fait valable et représente le tarif exact pour cette destination (Hongrie). Les timbres sont annulés avec l’oblitération spéciale bilingue « ANTWERPEN – ANVERS / VIIe OLYMPIADES » utilisée seulement pour la durée des JO.

La série surchargée de 1921

On l’a vu, le ministre avait décidément fort mal estimé les chiffres de vente de la série. Il restait donc au Dépôt du Timbre une énorme quantité d’invendus. Qu’allait-on en faire ? Les détruire aurait été un énorme gaspillage !

Après une modification des tarifs postaux (l’envoi d’une lettre en service intérieur passe de 15 à 20 centimes le 1 novembre 1920), il est donc décidé de surcharger la série au nouveau tarif de 20 centimes (lettres simples pour l’intérieur) et de supprimer la surtaxe. Ainsi, espère-t-on se débarrasser d’un stock bien encombrant.

Les timbres surchargés sont tous de la même valeur (20 centimes) et donc utilisables pour affranchir les lettres ordinaires, depuis leur date d’émission jusqu’au 15 novembre 1923, date du nouveau changement de tarif.

Un arrêté ministériel du 10 février 1921 annonce donc que ce stock sera surchargé 20 centimes. Il reste approximativement près de 8 millions d’exemplaires de chaque valeur.

Et il va falloir faire preuve d’imagination pour biffer à l’aide d’une seule surcharge toutes les mentions devenues obsolètes :
– une barre horizontale pour masquer le texte « pour les mutilés » ;
– la nouvelle valeur « 20c.» ;
– des croix afin de biffer l’ancienne valeur.
– la surtaxe de 5 centimes sera aussi annulée par une barre horizontale.

C’est le congrès de l’U.P.U. (Union Postale Universelle) de Madrid, organisé la même année, qui va considérablement aider notre Poste belge.

Les « surchargés » furent mis en circulation dès le 5 mars 1921 (YT184 à 186), avec un Ordre Spécial qui rappelle que ces surchargés ne doivent être utilisés qu’en Service Intérieur. Mais un nouvel Ordre Spécial n° 47 du 16 avril 1921 stipule : « Le Congrès de Madrid ayant supprimé la disposition en vertu de laquelle les timbres commémoratifs ne peuvent être utilisés dans les relations internationales, il convient de ne pas taxer les envois pour l’étranger qui seraient munis de figurines « Jeux Olympiques » surchargés 20 centimes ».

Carte postale expédiée de Courtrai (Kortrijk) le (14).III.1921 à destination Tourcoing et taxée en France à 30 centimes.

La période durant laquelle ces timbres n’étaient pas valables pour l’étranger n’a donc duré que cinq semaines et quelques jours. Le courrier, taxé ou non posté (retour à l’envoyeur), vers l’étranger durant cette courte période est relativement rare.

Carte postale envoyée d’Aywaille le 16.III.1921 à destination de Manchester (Angleterre). Taxée 40 centimes, le timbre n°186 (JO surchargé) n’étant pas valable pour l’étranger.

A suivre …

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