Sylvie, fan des timbres classiques et courants du Monde, nous propose aujourd’hui l’histoire d’un pli qu’elle a acquis dernièrement.
Voici une petite enveloppe qui semble bien banale .Mais à regarder de plus près … on remarque plusieurs choses :
Tout d’abord les deux premiers timbres, des « Moissonneuse » de 1960 (YT1231) sont surchargés « E.A. » (Etat Algérien, surcharge utilisée sur des timbres français avant que l’Algérie n’émette ses premiers timbres). Ces timbres français surchargés seront retirés de la vente le 31 octobre 1962. De plus, on peut voir qu’une de ces deux surcharges est inversée.
En fait, il faut savoir que ces surcharges n’étaient pas appliquées par une machine mais par un tampon à main. Il existe donc de nombreuses variétés en surcharges : doubles, renversées, verticales etc… comme le montrent les exemples suivants :
Deuxième point ensuite : le cachet de la poste d’Alger porte la date du 4 juillet 1962. Or ce 4 juillet est ni plus ni moins que le dernier jour de l’Algérie française puisque l’indépendance de l’Algérie a été proclamée le 5 juillet 1962 !
On peut d’ailleurs se demander pourquoi une telle enveloppe a été affranchie avec de tels timbres … puisque le 4 juillet l’Algérie n’était pas encore indépendante ! A noter que le troisième timbre, les « Armoiries d’Oran » (YT1230A), n’est quant à lui pas surchargé. Le tarif de 0.25 francs est bien respecté pour une lettre d’Algérie vers la France.
Troisième point enfin : le lieu « Rocher noir » qui apparait sur le cachet est l’ancien nom de Boumerdès, commune située à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Alger.
Or fin , lors de la période transitoire (passage de la souveraineté française à la souveraineté algérienne) c’est à Rocher Noir que s’installe l’Exécutif provisoire présidé par Abderrahmane Farès. Cela vaut à la localité d’être désignée comme la capitale politico-administrative de l’Algérie ; on parle aussi de la République éphémère de Rocher Noir.
Pas mal finalement pour une banale enveloppe, non ?
Un peu d’histoire: » Le 1er juillet 1962, un référendum d’autodétermination est organisé en Algérie autour de cette question : «Voulez-vous que l’Algérie devienne un Etat indépendant coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 ?» Le «oui», évidemment, triompha avec 99,72% des voix.
Dans la foulée des Accords d’Evian, un Exécutif provisoire sera formé quelques jours après la proclamation du cessez-le-feu. Basé à Rocher Noir (actuelle Boumerdès) et dirigé par Abderrahmane Farès, il aura principalement pour mission de gérer les affaires courantes, d’organiser le référendum d’autodétermination ainsi que les élections de l’Assemblée constituante.
Un de nos fidèles lecteurs attire notre attention sur ce genre de pli : « Cette enveloppe d’Algérie « respire » la fabrication. Je peux me tromper mais elle ne me semble pas catholique.
Les surcharges étaient effectivement mises manuellement mais avec des barrettes en caoutchouc, donc je ne vois pas bien une surcharge inversée sur ces deux timbres qui se tiennent.
L’étoile (après la levée) aussi dans le TAD ne m’inspire pas.
Il faut être très vigilant avec ce genre de surcharges. »
J’aimeJ’aime
Oui cela semble une fabrication à visée philatélique, mais semble néanmoins d’époque !
J’aimeJ’aime