Multicollection #07 : Arctophilie

7ème numéro de « Multicollection » où nous faisons un focus sur une collection particulière, avec son nom quelquefois bizarre, sa description, ses principes de classement ou de référencement, quelques chiffres et liens utiles, … Bien entendu, tous vos commentaires sont les bienvenus, que ce soit pour nous dire que vous êtes un fervent adepte de la collection présentée, ou pour nous donner des compléments d’information : à vos plumes !

Arctophilie

Vous ne voyez pas de quoi je veux parler ? Alors je vous aide un peu : vous avez toutes et tous possédé au moins un exemplaire de cette collection … Toujours pas ?

Quoi ? L’ Arctophilie est l’art de collectionner … les ours en peluche ! Un peu d’étymologie : ce mot vient du grec ancien arctos qui veut dire ours. Il désigne donc dans son sens premier celui qui aime les ours, mais l’usage moderne l’a rattaché plus spécifiquement aux ours en peluche.

   

Depuis quand ? Margarete Steiff avait commencé à produire des animaux en peluche dès 1880, avec les restes de tissus de l’usine de son oncle Steiff. En 1902, elle est convaincue par son neveu Richard Steiff, employé dans son entreprise, de créer un ours en peluche, qui selon lui aurait une popularité similaire chez les garçons et chez les filles.

Réplique du 1er ours en peluche Steiff

Elle fabriqua un prototype en peluche de mohair, qu’elle exposa à la Foire de Printemps du jouet à Leipzig en 1903. L’entreprise Steiff eut un succès énorme pour l’époque. Les commandes affluèrent, notamment une d’Amérique, où un riche acheteur nommé Hermann Berg en demanda plus de 3 000 exemplaires, ce qui contribua largement à la popularité des peluches Steiff. Son ours en peluche fétiche fut alors appelé « Friend Petzy ». En 1907, la fabrication des ours en peluche dépassa le million. Aujourd’hui, quelques ours des premières années de la famille Steiff subsistent. Ils sont reconnaissables par un bouton de métal dans l’oreille gauche. Le premier ours en peluche était donc allemand.

Aux Etats-Unis, C’est en 1903 qu’apparaît le nom célèbre de l’ours en peluche : Teddy Bear. Ce nom lui vient du président des États-Unis Theodore Roosevelt, qui était surnommé « Teddy » et qui était un grand amateur de chasse. Une anecdote raconte qu’un incident survint lors d’une chasse à l’ours dans le Mississippi : des chasseurs acculèrent un ourson afin de satisfaire les cartouches du président, qui était bredouille depuis plusieurs jours. Roosevelt, outré, jugeant l’acte anti-sportif, refusa de tuer l’animal.

En France, M. Pintel, qui était alors fabricant de jouets bourrés ou mécaniques, finit par mettre un ours dans sa collection en 1921. Il ressemble en beaucoup de points à l’ours allemand, sauf pour la fameuse bosse dans le dos qu’il ne reproduit pas, et une légère différence dans la manière de coudre le nez. Les ours Pintel arborent également un sourire ou une grimace : c’est l’élaboration de l’expression. Une autre entreprise, FADAP, sera très vite en concurrence avec les jouets Pintel en 1925… À l’époque, ce sont les deux producteurs d’ours en mohair les plus connus en France. Aujourd’hui on en trouve de toutes les couleurs et de toutes les formes.

ours-pinces-216x300 snop dans pelucheQui ? Il existe différentes associations d’arctophiles. En France, la plus importante est Les Amis de Gueule de Miel, qui organise chaque année son salon de l’ours à Paris.

Et savez-vous que les ours eux-même sont fédérés au SNOP (Syndicat National des ours en Peluche) ? Ils en profitent pour émettre des revendications des plus naturelles : Stop au tirage d’oreilles (cause nationale 2012 !), un mètre carré par ours, ou encore la retraite à 20 ans !

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Combien ? Les ours en peluche évoquent souvent la nostalgie de l’enfance. Beaucoup d’adultes gardent précieusement leur « Teddy Bear ». Mais il y a un moment très spécial pour certains d’entre nous, celui ou l’on achète un deuxième  ours pour tenir compagnie au nôtre, puis un troisième, un quatrième. Alors on devient, sans même s’en rendre compte, collectionneur.

Carte postale de 1910Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’arctophilie, bien que peu connue, est selon Wikipédia la troisième collection la plus répandue au monde, après la philatélie et la numismatique, eh oui !

Où ? Qu’ils soient appelés Nounours en France, Teddy Bear chez les anglo-saxons, ou encore Toutou au Québec, les ours en peluche sont présents partout dans le Monde … et les arctophiles aussi. Ils sont particulièrement actifs en Allemagne, aux Etats-Unis, au Danemark et en France.

Le premier musée consacré à l’ours en peluche – le Teddy Bear Museum – a vu le jour en 1984 à Petersfield, en Angleterre. En France, le Musée Ours & Poupées à Lens-Lestang dans la Drôme vous en présente plus d’un millier.

Vitrine nounours

Comment ? Les collectionneurs présentent leurs nounours dans des vitrines, mis en valeur sur des tissus ou décors. Il n’existe pas de catalogue de cotation des ours en peluche, mais la valeur d’un ours en peluche varie selon deux critères : son âge et son état. Voici quelques indications sur la valeur de votre future collection :
L'exposition du Musée de la Poupée de Paris– les premiers ours Steiff (1902-1910), avec bouton métal à l’oreille ou étiquette Knopf im Ohr, et yeux en boutons de bottines, se vendent et s’achètent entre 2.000 et 5.000€?
– les ours en peluche anciens (Pintel, FADAP, Alfa-Paris, JPM, Blanchet…), toujours en mohair mais quelquefois avec des yeux de verre, valent entre 100 et + de 1.000€
– les ours récents s’échangent pour 5€ sur les vide-greniers
– les plus difficiles à évaluer sont ceux des années 50-60, les plus nombreux, qui peuvent varier de 10 à + de 1.000 €

En savoir + ?
– le site du SNOP
– les Amis de Gueule De Miel
– le Teddy Bear Museum
– le blog très complet Oursement vôtre avec des nouvelles, des interviews, cartes postales, vidéos, les aventures de quat’pattes, quiz, fonds d’écran, mots croisés etc …
– Wikipédia Ours en peluche
– la Revue Ours & Poupées
– le Guide du collectionneur des ours en peluche (voir photo ci-dessous)

Une réflexion au sujet de « Multicollection #07 : Arctophilie »

  1. J’avoue, j’en suis dingue. Si je n’étais pas allergique à la poussière, je pense que j’en aurais plus et j’aurais certainement une belle collection. Comme quoi l’asthme peut rendre raisonnable…

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