Multicollection #19 : clavissophilie

19ème numéro de « Multicollection » où nous faisons un focus sur une collection particulière, avec son nom quelquefois bizarre, sa description, ses principes de classement ou de référencement, quelques chiffres et liens utiles, … Bien entendu, tous vos commentaires sont les bienvenus, que ce soit pour nous dire que vous êtes un fervent adepte de la collection présentée, ou pour nous donner des compléments d’information : à vos plumes !

Clavissophilie

Vous ne voyez pas de quoi je veux parler ? Pourtant, même si vous ne les collectionnez pas, vous en avez toujours dans vos poches et vous en servez plusieurs fois par jour. Allez, je vous aide : cela s’appelle aussi clavophilie. Non ? Toujours pas ? Je vous donne la clé du mystère ?

Quoi ? La clavissophilie ou clavophilie est l’art de collectionner … les clés. Le terme provient du mot latin clavis qui signifie tout simplement clé. Cette pratique concerne essentiellement la collection de clés anciennes et forgées à la main. C’est-à-dire des clés qui ont du caractère, de celles que l’on pourrait considérer être des œuvres d’art.


Depuis quand ?
 De tout temps les humains ont voulu protéger leurs biens. Et pour que les dispositifs qu’ils inventaient demeurent sécuritaires, ils ont dû évoluer. L’homme de Cro-Magnon bloquait l’entrée de sa caverne avec une grosse roche. D’autres après lui l’ont fait avec des noeuds de corde compliqués. La première serrure qui ressemble à celles qu’on utilise encore aujourd’hui remonte aux Égyptiens . Aujourd’hui , la sécurité continue de reposer sur une clé et une serrure, mais aussi, et peut-être surtout, sur une caméra et un téléphone intelligent.

Qui ? La clavissophilie reste une collection confidentielle, et leurs collectionneurs sont très peu nombreux, et souvent issus des métiers de la serrurerie, comme par exemple le canadien Robert Robillard dont vous pourrez lire l’histoire.

Combien ? Dans la mesure ou les clés anciennes et systèmes de serrures ont rarement été réalisés avec des métaux nobles comme l’or ou l’argent , voire même le bronze, le prix d’une clé en métal ancienne ne dépasse quasiment jamais quelques euros ou quelques dizaines d’euros, sauf pour les plus anciennes ou les plus remarquables. Il n’est donc pas indispensable d’avoir un portefeuille bien garni pour commencer une collection de clefs et devenir clavophile. Certaines pièces se trouvent dans les brocantes et autres vide-greniers où il est possible de trouver des clés anciennes en bon état.
Par contre, les plus fortunés des clavissophiles peuvent dépenser plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’euros pour acquérir des clés de collection. Ainsi, un passe-partout en fer forgé du château de Saint-Cloud s’est vendue 5500€ lors d’une vente aux enchères, et une autre clef est même partie pour 7000€ au cours de la séance.

Voici pour terminer quelques clés anciennes insolites qui je l’espère vous surprendront autant que j’ai pu l’être :

Voici une clé-bague. Des modèles de ce genre ont été retrouvés en Grèce…Ces bagues servaient de sceaux comme indication de propriété. Les Romains en scellaient les bouchons de leurs jarres de vin et d’huile.
On portait aussi les sceaux au doigt, sur le chaton de la bague s’il était gravé dans la pierre, ou comme partie intégrante de la bague s’il était en métal.
La Dame Romaine en scellait son coffret à bijoux… Et la bague devint clef : On passa de l’apposition du sceau en sus de la fermeture à clef, et donc à la bague avec clef !

Voici maintenant ci-contre une clé-poignard, servant à la fois de clé et d’arme de défense.

Et puis ci-dessous, le panneton d’une clef en gros plan, avec le panneton en forme de « S », il en existe avec d’autres lettres ainsi qu’avec des chiffres…

Et pour le plaisir des yeux, un dernier assortiment :

En savoir + ?
– le Maître des clefs d’où sont issues plusieurs photos ci-dessus
– quelques clés anciennes originales

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