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Le photographe fou
De nombreuses villes comme Yorkshire disposent d’entreprises photographiques produisant des cartes postales et l’un des plus célèbres était de loin Edgar Leonard Scrivens de Doncaster.
Entre 1909 et le milieu des années 1930, il a photographié quasiment chaque rue et événement dans presque toutes les villes et villages situés dans un rayon de 40 miles (Ndlr : 65 km) de sa ville natale. Il s’est également aventuré aussi loin que le nord du Derbyshire, au nord du Lincolnshire, au nord du Nottinghamshire, ainsi que la côte est nord jusqu’à Whitby.
L’inventaire des vues topographiques de Scrivens est maintenant effectué, et se traduit par une valeur marchande non négligeable, certaines ayant changé de mains pour plus de 60 £ chacune (Ndlr : 75€). Ses photographies ont une clarté exceptionnelle, sont magnifiquement composées et emplies de détails accessoires. Non seulement il a capturé l’ancienne splendeur rurale de certains villages, mais a enregistré leur évolution comme lors des tentaculaires communautés minières du Sud et West Yorkshire.
Une numérotation méticuleuse
Scrivens est né en 1883 et a obtenu son premier appareil photo quand il était encore écolier. Il a travaillé en tant que photographe de presse avant de créer une entreprise photographique à Doncaster en 1909.
Tout en commençant à produire des cartes postales, portant toutes ses initiales ELS, il a fait évoluer un système de numérotation méticuleux. Par exemple sur une carte numérotée 1-46, le premier chiffre se réfère à la localité (ici Doncaster), et le second chiffre indique que la carte postale est la 46e de la série dédiée à cette localité. Scrivens a photographié en tout plus de 250 localités avec une moyenne de 100 cartes dans chaque série.
Dans les années 1920 et 1930, il a reproduit des zones déjà enregistrées plus tôt dans sa carrière, et a ajoutaé la lettre «G» ou «V» en fonction de la période du nouveau cliché.
Un développement florissant
Scrivens a produit des cartes postales d’événements, depuis des visites royales jusqu’à la réunion de l’aviation Doncaster de 1909 ou le creusement de la première pelletée de terre à Rossington Colliery (Ndlr : nouvelle mine de charbon). Il voyageait souvent à bord d’une voiture à moteur Morgan à trois roues, plus tard remplacée par un véhicule à quatre roues. Ce véhicule est souvent présent dans ses compositions.
Dans les années 1920, le développement de la carte postale – et de son imprimerie – est florissant. Les cartes postales sont vendues dans une variété de points de vente, y compris les bureaux de poste, les marchands de journaux et papetiers.
Scrivens n’avait pratiquement aucun autre intérêt en dehors de la photographie et donnait souvent des conférences sur le sujet aux clubs et sociétés photographiques locales.
Des témoignages perdus
L’activité de la carte postale a été sévèrement restreinte au cours de la Seconde Guerre mondiale, car les employés ont été mobilisés et le matériel photographique était rare. En dépit de cela, Scrivens travaillait de longues heures pour couvrir l’absence de son personnel.
Quand il est mort en 1950 et que son entreprise a été vendue, personne n’a pris la peine de sauver les milliers de négatifs sur plaque de verre soigneusement déposés dans une chambre à l’étage de l’imprimerie. Personne n’aura su apprécier leur valeur ou l’énorme travail que Scrivens avait fourni dans l’enregistrement de tous les développements au cours des 40 années précédentes.
Mais ses cartes postales existent toujours et témoignent de sa capacité et les réalisations exceptionnelles.
En savoir + sur Scrivens (in english)
Traduit du Yorkshire Post
A la destruction des archives, une partie de la mémoire de la Grande Bretagne a disparue.
C’est triste !
Bonne journée tout de même
Gérard
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