Les timbres ne sont pas toujours répertoriés dans leur ordre chronologique d’émission dans les divers catalogues, ces derniers préférant les ordonner par série puis par valeurs. Voici un petit rappel chronologique de l’émission des sept premiers timbres français, les Cérès :
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Le 1er timbre émis en France est le 20 centimes noir (n°3 du catalogue Yvert et tellier) émis le 1er janvier 1849 sous la IIè République. La seule famille de graveurs de la Monnaie de Paris à l’époque, les Barre, a réalisé tous les timbres français de cette époque. Il correspond au tarif d’affranchissement des lettres de moins de 7,5 grammes. Il a été imprimé jour et nuit pendant un mois et demi, afin de pouvoir approvisionner l’ensemble des bureaux de poste (Tirage : env. 42 millions).
Le 2ème est aussi le plus rare et le plus cher des timbres français, le fameux 1 franc vermillon (n°7 du catalogue Yvert et Tellier). Emis également le 1er janvier 1849, sa première utilisation connue date du lendemain, 2 janvier 1849. Mais rapidement on constate que l’encre vermillon attaque le cuivre des panneaux, et sa production s’arrêtera au bout d’une semaine, le 8 janvier, ce qui en fait sa rareté. De plus, sa couleur s’approchait trop de celle, orange, du 40 centimes. Tirage de 500.000 exemplaires dont 122.000 seront détruits. Le tarif d’un franc est celui utilisé pour une lettre entre 15 et 100g.
Le 3ème est le 1 franc carmin (n°6 du catalogue Yvert et Tellier), plus courant, et qui remplacera dès le 9 janvier 1849 le précédent avec cette nouvelle couleur d’encre carmin. Il apparaît probablement pour les premières fois dans les bureaux d’Ille-et-Vilaine et de l’Indre. Cinq tirages de ce timbre seront effectuées, pour un total d’environ 2 millions d’exemplaires. Outre son utilisation en métropole et en Algérie, le 1 franc carmin a aussi été utilisé à titre expérimental dans certains territoires d’Outremer (Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion) entre 1851 et 1853.
Le 1er timbre non émis est le 40 centimes bleu. Prévu initialement pour couvrir l’affranchissement des lettres entre 7,5 et 15 grammes, sa production débute dès janvier 1849 et il doit être livré en février.
Or, pendant ce temps, on s’aperçoit que la valeur noire sur le timbre de 20c de même couleur, est très peu lisible, et l’Administration des postes décide de le remplacer dès que possible par un nouveau 20 centimes … bleu cette fois (vous suivez toujours ? 😉 ). Le 40c sera donc orange.
Le 4ème est donc le 40 centimes orange (n°5 du catalogue Yvert et Tellier) émis le 3 février 1850. Le tirage, environ 4,1 millions de timbres, a commencé dès avril 1849, mais l’émission est retardée le temps de rappeler les 1f vermillon, de couleur trop proche de l’orange. Le 40 centimes orange est un timbre qui aura une longue histoire : en effet, les planches d’impression de 1849 – 1853 seront réutilisées en 1870 dans Paris assiégé par les armées prussiennes, puis par la IIIe République entre 1871 et 1874. Parallèlement, entre 1871 et 1875, des timbres de 40c orange non dentelés seront utilisés dans les Colonies sous administration française, ces derniers sont souvent confondus avec les tirages de 1850.
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Le 5ème est le 25 centimes bleu (n°4 du catalogue Yvert et Tellier), émis le 1er juillet 1850, à la suite de la modification du tarif des lettres (Tirage supérieur à 45 millions d’exemplaires).
Il remplace à cet usage le 20 centimes noir. Son émission rend finalement inutile … le stock de 20 centimes bleu imprimé en avril 1849 et qui sera finalement détruit en juillet 1851.
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Le 6ème est le 15 centimes vert (n°2 du catalogue Yvert et Tellier) émis le 29 juillet 1850. Son émission était prévue pour le 1er juillet 1850, mais ces timbres-poste seront imprimés et livrés avec retard, la plus ancienne date d’utilisation connue à ce jour est le 29 juillet 1850.
Ce timbre avec une valeur de 15 centimes est de couleur verte sur papier vert clair teinté dans la masse. Il est vendu uniquement à Paris pour affranchir les lettres de moins de 15 grammes postées dans et à destination de la capitale (tarif spécifique). Il est rare sur lettres pour l’étranger et exceptionnel en province.
Le 7ème enfin est le 10 centimes bistre (n°1 du catalogue Yvert et Tellier) émis le 8 septembre 1850 (plus ancienne date d’usage connue à ce jour). Il permet de généraliser l’usage du timbre pour les lettres de moins de 7,5 grammes à destination du même arrondissement postal et de moins de 15 grammes circulant dans la même ville, ainsi que de constituer davantage de combinaison de tarifs. Le tirage total est d’environ 17 millions d’exemplaires.
Et comme pour les timbres à 40 centimes et 20 centimes, des tirages dentelés avec les mêmes planches d’impression ont été réalisés en octobre 1870 dans Paris assiégé, puis sous la IIIeRépublique jusqu’en septembre 1871. Puis en 1871 et 1872, des tirages spéciaux non dentelés ont été réalisés pour les colonies françaises, en bistre brun, comme pour le premier tirage de 1850. Les confusions entre ces deux tirages sont nombreuses, et les cotations sont très différentes.
Sylvain, d’après une idée de Timbres du Monde
Article très intéressant et qui m’apprend des données que je ne connaissais pas, Merci, à garder, comme quoi on en apprend tous les jours.
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