Le saviez-vous ? Saint-Lô était au Moyen-âge un grand centre industriel et disposait entre autres d’un atelier de Monnaie. Le 4 juin prochain, une journée y est consacrée à l’histoire de l’atelier monétaire.
Pourquoi un atelier de monnaie ?
Saint-Lô a connu une aventure historique et économique extraordinaire, à travers son atelier monétaire particulièrement actif du règne de Jean le Bon (1350) jusqu’au début de celui de Louis XIV (1643).
Avant le 6e siècle déjà, à l’époque mérovingienne, une monnaie est frappée à Briovère (ancien nom de Saint-Lô). Il s’agit de 2/3 de sou d’or, un Triens.
En 1275, le Roi de France Philippe III le Hardi accorde à la ville le droit de battre monnaie. En 1351, sous Jean le Bon, l’atelier est attesté. Nous sommes au début de la Guerre de Cent Ans. L’insécurité des campagnes empêche de se rendre à Rouen. Il faut un nouvel atelier royal de monnaie et Saint-Lô est alors un centre industriel important. Des centaines de milliers de pièces y seront frappées.
Fin 14e-début 15e siècles, Saint-Lô connait sa plus grande prospérité. Elle a près de 9 000 habitants et de gros besoins monétaires expliquent l’importance de son atelier. En 1418, Saint-Lô est occupé par Henri V d’Angleterre. L’occupation anglaise va durer 32 ans. En 1450, Saint-Lô redevient un atelier royal du Roi de France. A partir de 1659, la Monnaie de Saint-Lô cesse peu à peu d’exister, au profit de celle de Caen.
Comment y fabrique-t-on les pièces ?
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La matière première : lingots, anciennes monnaies, vaisselle, orfèvrerie… est fondue dans des fours. Les feuilles ou lames sont ensuite martelées.
On y découpe des flans (de la taille des pièces) avec de grands ciseaux. Les flans étaient ensuite frappés au marteau, à l’aide de coins.
Un échantillon est envoyé à Paris pour le jugement ou vérification.
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Qui y travaille, combien étaient-ils ?
Plusieurs femmes travaillaient dans ces ateliers de province : les tailleresses. Elles avaient un statut rare dans la société du Moyen-âge.
Autour du maître de l’atelier, on trouvait aussi : l’essayeur ; le tailleur-graveur ; les recuiteurs(ses) qui recuisent les flans avant la frappe ; les ajusteurs, et les maîtres monnayeurs qui frappent les flans. Mais aussi des gardes (officiers de contrôle), un procureur du roi, un greffier et des sergents. Tous jouissent de privilèges, dont le port de l’épée.
Pratique. Samedi 4 juin, de 10 h à 18 h, journée consacrée à l’histoire de l’atelier monétaire de Saint-Lô, au musée des beaux-arts. Renseignements :secretariat.sahm@gmail.com
Textes et photos : Côté Manche
Ce doit être très sympa la visite a ce musée des beaux-arts
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C’était la Bretagne et seule cette province leur semblait capable de rivaliser avec la beauté sauvage de leurs îles.
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