Pour ce nouveau numéro sur les nouveautés numismatiques, nous irons chez deux de nos voisins : la Belgique avec une pièce de deux euros pour les enfants disparus, et la Grande-Bretagne pour le premier billet en plastique.
Belgique : 2€ pour Liam
Liam Van den Branden n’avait que deux ans en 1996, quand il a disparu alors qu’il jouait dans le jardin de sa grand-mère. Pour sensibiliser le public au sort des enfants disparus, Bruxelles a mis en circulation, le 25 mai dernier, un million de pièces de deux euros à son effigie.
À l’origine de l’initiative, l’association Child Focus Belgique, a déclaré au Parisien : « C’est une forme d’hommage en même temps qu’un appel à la mobilisation« . Ainsi, le grand public a-t-il été invité à publier une photo sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #CoinsOfHope, chaque fois qu’une pièce passera d’un porte-monnaie à un autre.
Il a fallu près de deux ans de négociations avec le Ministère des Finances belge et les autres pays de l’Union Européenne. Le roi Philippe de Belgique – qui cède sa place sur ce million de pièces – a également dû donner son accord.
D’abord distribuées par les magasins Lidl, partenaires de l’opération, les pièces seront utilisées exactement de la même manière que toutes les autres pièces de 2 €.
Grande-Bretagne : du sang et des larmes sur un billet en plastique !
« Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur », pourront lire les Britanniques sur le futur billet de 5 livres sterling qui sera mis en circulation en septembre.
A l’effigie de Winston Churchill, le billet portera l’une des plus fameuses citations de l’ancien Premier Ministre britannique, prononcée devant le Parlement, en 1940, au début de la Deuxième Guerre Mondiale. Un symbole de la lutte du peuple britannique contre l’Allemagne nazie en Europe. En arrière-plan du billet, on peut voir le Parlement de Westminster et Big Ben, dont l’horloge affiche 15h, soit l’heure approximative à laquelle il a fait son fameux discours.
Pour la première fois, ce billet sera imprimé en polymère, et non plus en pâte de chiffon de coton. Une matière réputée « plus propre, plus sûr et plus solide », selon Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre. Le polymère « peut résister à la cendre d’un cigare », dont Churchill, qui fut aussi prix Nobel de littérature en 1953, était un grand amateur. Le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou le Mexique ont eux-aussi, adopté des billets en plastique. Indéchirables, ils durent six fois plus longtemps que ceux en papier. Ils supporteraient même un passage en machine à laver.
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Le nouveau billet est aussi 15 % plus petit que l’actuel billet de 5 livres, à l’effigie de la réformatrice du XIXème siècle, Elisabeth Fry. Sa disparition programmée avait créé une polémique (voir notre article les femmes sur les billets). Pourquoi, en dehors du visage de la reine Elizabeth représenté au recto de tous les billets et pièces pour symboliser la monarchie, les visages féminins sont-ils si absents de la monnaie britannique ?
Une pétition a même circulé. Gagné ! Le prochain de billet de 10 livres, en circulation en 2017, sera à l’effigie de la romancière Jane Austen, à qui l’on doit notamment « Orgueil et préjugés ».
Source : Ouest-France