Chasses au Trésor

Alors que Paris organisait le 2 juillet une chasse au trésor, gros plan sur les magots qui restent à découvrir dans le monde. Avis aux amateurs : il y a de quoi faire !

tresor2Quelques 20 000 déchiffreurs de codes et d’énigmes âgés de 7 à 77 ans se sont aventurés le 2 juillet dans les rues de Paris pour la plus grande chasse au trésor de l’Hexagone. A gagner, des croisières sur la Seine ou des nuits en auberge de jeunesse. Mais pour mettre la main sur des magots il faut plutôt prendre le large. Notre globe regorge de dizaines de milliers de trésors engloutis.

« Le plus grand musée du monde dort au fond des mers. On dit que 40 % des richesses amassées par l’homme y demeurent. En trois siècles, de Christophe Colomb au comte de La Pérouse, plus de 50 000 voyages de navires ont été recensés. Parmi eux, 15 % ont coulé », décrypte le chasseur de trésors professionnel Erick Surcouf, arrière-arrière-arrière-petit-neveu du légendaire corsaire breton. Voici les plus belles pépites immergées ou enterrées qui restent à découvrir.

A la poursuite des diamants du « Soleil d’Orient »

soleilorientErick Surcouf croit savoir où repose le « Soleil d’Orient ». « Mais je ne vous le dirai pas, même sous la torture », prévient, hilare, celui qui rêve de retrouver le navire de commerce qui a sombré au large de Madagascar en 1681, victime d’une tempête.

Le majestueux vaisseau de la Compagnie française des Indes orientales, affrété par le roi de Siam, renfermait 75 caisses de présents destinés, notamment, à Louis XIV et au pape.

A l’intérieur, pierres précieuses, porcelaines de Chine et du Japon, services de table en or massif, vases luxueux, diamants, lettres royales rédigées sur des lames d’or…

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Une montagne d’or au bout du tunnel

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le général japonais Tomoyuki Yamashita aurait planqué dans des tunnels creusés sur l’île de Luçon aux Philippines entre 4 000 et 6 000 t d’or. Un fabuleux butin qui vaudrait des dizaines de milliards d’euros, pillé par les forces armées nippones lors, notamment, de l’invasion de la Mandchourie. L’ex-dictateur Marcos, au pouvoir de 1965 à 1986, a réquisitionné ses soldats pour passer au peigne fin la jungle et tenter de récupérer la montagne de métal précieux. En vain. Des petites mains ont, depuis, pris le relais. Résultat : les fouilles ont détérioré des sites archéologiques et même provoqué un éboulement qui a causé la mort de deux personnes.

Yamashita

Le général Yamashita, ici en Malaisie en 1942, aurait caché entre 4 000 et 6 000 t d’or aux Philippines pendant la guerre. (The Art Archive/Culver Pictures)

Quatre mercenaires et un butin

Pisco

Eglise de Pisco – Pérou

En 1859, 14 t de lingots d’or, de chandeliers, de bijoux cachés dans la crypte de l’église de Pisco au Pérou sont subtilisées par quatre anciens mercenaires de l’armée péruvienne qui se sont fait passer pour des paroissiens.

Le quatuor achemine la cargaison par bateau vers une île inhabitée de l’archipel des Tuamotu en Polynésie, l’enterrant sur place avant de mettre le cap plus au sud, histoire de brouiller les pistes. Les voleurs, tués ou emprisonnés, n’ont jamais pu revenir sur les lieux de la cachette de leur richesse.

Le trône de la reine englouti avec le roi des navires

Afonso

Afonso de Albuquerque

Revenant de Malacca en Malaisie, en route vers le Portugal, sa patrie, le commandant de marine Alfonso de Albuquerque dit Le Terrible ou Le Lion de la mer ne peut empêcher, en 1511, la perte du roi des caraques, le « Flor de la Mar », quelque part dans l’océan Indien. « Il y avait 200 caisses de diamants, quatre lions en or massif aux yeux, dents et griffes sertis de pierres précieuses », recense Erick Surcouf.

Sans oublier le trône de la reine de Malacca… de quoi aiguiser les appétits des plus ambitieux chasseurs d’épaves. L’un d’eux, un Américain expert en plongée sous-marine, y a investi des millions de dollars… pour des prunes !

Les pépites de Forrest font courir l’Amérique

Forrest_FennA côté, chercher une aiguille dans une botte de foin est un jeu d’enfant ! Un coffre abritant une vingtaine de kilos de pépites, de bijoux et de vieilles pièces de monnaie en or se cache quelque part au beau milieu des Rocheuses, la chaîne de montagnes traversant les Etats-Unis. Il appartiendra à celui qui le découvrira. Ce pactole, d’une valeur d’un bon million de dollars, n’a pas été oublié lors de la conquête du Far West mais volontairement dissimulé, en 2009, par le millionnaire octogénaire Forrest Fenn. Un homme d’affaires un brin sulfureux qui a fait fortune dans la collection de trésors des Indiens. Le businessman, ex-pilote de chasse durant la guerre du Viêt Nam, a de la suite dans les idées. Pour aider les prospecteurs à trouver le butin, il a distillé neuf indices dans un poème ajouté à son autobiographie. Un livre est devenu best-seller, évidemment en rupture de stock. Des dizaines de milliers de randonneurs, qui s’échangent leurs tuyaux sur des blogs dédiés, se sont déjà mis en chasse. Tous sont revenus bredouilles. Fenn, lui, a rempli son objectif : il voulait faire parler de lui et inciter les Américains affalés dans leur canapé à s’échapper de leur confort pour s’imprégner des merveilles de la nature.

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