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Étiquettes de fromage, canards en plastique, pots à yaourt… Si, si, ils sont l’objet de collections toute plus folles les unes que les autres. Mais connaissez-vous le nom de ces hommes ou femmes soumis à ces fascinations étranges et dévorantes?
La fleur est l’absente de tout bouquet disait Mallarmé. Perdu derrière son utilité, l’objet du quotidien a disparu. Le crayon s’est effacé sous son tracé, le couteau s’est dérobé face à la viande coupée et la cigarette s’est consumée sous l’effet de la nicotine qui a embrumé les poumons. Plus préoccupé par le résultat que les moyens pour y arriver, le quotidien a assassiné l’objet.
Pourtant, derrière le papier toilette que l’on jette après utilisation et le cure-dents que l’on écrase sans considération se cachent de véritables objets d’art. Totems pour certains, la robe bleue et les courbes ondulées des bouteilles en plastique n’ont en effet pas fini de faire chavirer le cœur des buticulaplasticulophiles.
Tout comme les coquilles d’huître qui ont su faire se pâmer Zezette dans Le père Noël est une ordure, étiquettes de fond de chapeaux, pipes et poupées représentent pour beaucoup des gris-gris et des amulettes inestimables.
Dentiscalpistes (collectionneurs de cure-dents), émétoaérosagophiles (collectionneurs de sac à vomi non utilisé), obituarophiles (collectionneurs de faire-part de décès) sont autant d’adeptes et amoureux de cette passion dévorante que l’on appelle la collection.