Voici déjà le 7ème numéro de notre nouvelle chronique exclusive de PHILAPOSTEL Bretagne : Phil’Apprendre. En lisant attentivement tous les articles de cette chronique, vous apprendrez tout (ou presque) sur votre loisir préféré et deviendrez à coup sûr un philatéliste averti !
Après avoir défini les principaux termes philatéliques, je vous propose aujourd’hui la 2è partie d’un petit guide philatélique générique qui vous permettra de vous orienter vers votre collection favorite. Nous reviendrons en détail dans de prochains numéros sur certains éléments de cette présentation. Bonne lecture !
Timbre Neuf
En général, un timbre est dit neuf lorsqu’il n’a pas voyagé, qu’il a gardé sa gomme et qu’il n’est pas maculé par une oblitération. Ces timbres sont dits MNH ou Mint Never Hinged en anglais et notés ** dans les catalogues de cotation.
Le timbre neuf s’achète auprès d’une agence de l’administration postale du pays (La Poste en France, Correos en Espagne…) ou auprès d’un négociant abonné aux nouveautés du monde.
Vous pouvez aussi obtenir toutes les nouveautés en adhérant à PHILAPOSTEL Bretagne.
Il existe d’autres catégories du timbre neuf. Il se peut que la gomme soit altérée au verso, qu’une partie soit manquante. C’est une trace de charnière, petite languette de papier qui sert à fixer un timbre sur un album. Cette technique est abandonnée depuis les années 60 mais il reste de nombreux timbres de la sorte sur le marché.
Nous appellerons ces timbres : timbres neufs avec charnière ou trace de charnière (Mint Hinged ou *). Bien entendu, une dépréciation est à envisager.
Certains pays étrangers émettent des timbres avec gomme au verso mais oblitérés en coin au recto, dans un coin du timbre. Ces timbres sont destinées aux collectionneurs et se rencontrent dans des pochettes vendues aux touristes et dans certains supermarchés.
Ces timbres sont oblitérés par planches entières, mécaniquement, à la sortie des presses, puis débités et mis sous pochettes. Ils n’ont donc pas voyagé et sont appelés Timbres de complaisance.
Certains pays (Cuba, Mongolie, Guinée Equatoriale, …) sont friands de ce genre de timbres qui leur rapportent des devises. La grande majorité de ces timbres sort de l’imprimerie Oberthur de Rennes.
Enfin, La Poste française a émis dans les années 80-90 des timbres neufs avec un arc de cercle dans un coin du timbre. Ces timbres étaient distribuées à titre pédagogique aux école et fournies aux magazines pour promotion (pour que personne ne photocopient les timbres puis les utiliser sur le courrier).
Ces timbres ont pu se retrouver sur le marché. Ces timbres étant distribués aux écoles et aux associations à des fins pédagogiques, il ne saurait faire l’objet d’un commerce quelconque, et n’ont aucune valeur autre que pédagogique.
Timbre oblitéré
Généralement et le plus souvent, un timbre oblitéré (cancelled ou °) est un timbre annulé par le cachet de l’administration émettrice du timbre (oblitération du bureau de poste). Il a donc servi et ne possède plus de gomme. On les rencontre sur le courrier, ou on peut les acheter chez les négociants, sur les bourses multi-collections. Ces timbres ont voyagé, ils ont rempli leur fonction.
On peut rencontrer des timbres oblitérés avec de la gomme au verso. Ce sont soit des timbres oblitérés par complaisance pour le collectionneur, soit annulés par l’administration postale à des fin pédagogiques. (voir « timbre neuf » ci-dessus)
On peut également rencontrer des timbres sur lettre oblitérés par un cachet illustré. Ces timbres ont été oblitérés soit pendant une manifestation (bourse, exposition…), soit pendant la vente anticipée du timbre, il est alors oblitéré par l’administration postale d’un cachet dit Premier Jour (First Day Cover FDC en anglais). En France, un timbre est mis en vente anticipée dans un nombre de lieux restreint le week-end avant son émission (généralement un lieu représentatif du timbre et à Paris au Carré d’Encre, sauf pour la Fête du Timbre où une centaine de villes sont concernées). Le timbre est alors revêtu du cachet premier jour.
Alors : neuf ou oblitéré ?
Alors, faut-il mieux collectionner les timbres neufs ou oblitérés ? La question n’est pas si simple, puisqu’on a vu qu’il y avait plusieurs sortes de neufs et d’oblitérés. Et puis la réponse pourra être différente pour chacun. Voici quelques éléments pour vous guider :
Comme il n’y a pas d’oblitération, le dessin est visible dans sa totalité dans les timbres neufs, et donc le timbre plus joli.
Par contre, un timbre a une destinée : servir à l’affranchissement d’un objet postal. Le timbre oblitéré est donc l’état naturel d’un timbre, c’est d’ailleurs dans cet état qu’il était collectionné à l’origine. C’est donc presque une raison philosophique qui fait choisir le timbre oblitéré.
L’achat de timbre neuf est plus facile, en effet un timbre neuf est un timbre neuf. Il est simple de se procurer les nouveautés (la plupart des postes proposent des abonnements). C’est une marchandise standardisée, souvent proposée en années complètes par les négociants.
Autre considération à prendre en compte : les timbres neufs sont plus sensibles à la rouille (champignon microscopique se développant dans l’humidité et tachant les timbres). Du fait de la grosse différence de prix du neuf sans charnière, le regommage (falsification qui consiste à remplacer la gomme par une nouvelle gomme intacte) est une pratique frauduleuse qui n’est pas si rare : attention donc !
Par contre un timbre oblitéré se choisit : l’oblitération est une composante essentielle du timbre oblitéré. Il est difficile de composer des années complètes en oblitéré pour les nouveautés : certains timbres – les timbres à surtaxe par exemple – ne servent quasiment jamais sur courrier. Le philatéliste est plus ou moins exigent sur la qualité de l’oblitération, c’est donc une marchandise difficile pour le marchand, mais une recherche intéressante pour le collectionneur.
Le même timbre vaut généralement plus cher en neuf sans charnière ** qu’en oblitéré °. Ce n’est cependant pas toujours le cas. Donc le budget pour se constituer une collection en neuf est plus important qu’en oblitéré. La tendance actuelle est de collectionner les neufs sans charnière, ils s’achètent donc plus cher mais sont moins difficiles à revendre.
Sylvain
avec l’aimable autorisation, pour les textes des paragraphes « Timbre neuf » et « Timbre oblitéré » de N. Izorche, P. Courtiade, JM. Bonnard et V. Manta.
J’y ajoute les différentes marques de contrôle, manuelles ou par cachet, apposées lors d’un oubli
ou d’une quelconque erreur au passage à l’annulation. Ces marques d’annulation défiguraient
les timbres et en faisaient des oblitérés maltraités. Maintenant les timbres oubliés subissent
d’autres tortures : vagues et autres.
Quant aux lettres postées sans timbres, ou avec un poids supérieur au tarif, l’utilisation des
timbres-taxe est devenue un peu n’importe quoi.
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