Les « Légendaires », ils en sont timbrés.
Les héros créés par Patrick Sobral s’affichent désormais sur des timbres-poste. Une consécration pour une série que les gamins adorent.
L’année prochaine, ils seront les vedettes de la première chaîne de télévision, dans une version dessin animé. Aujourd’hui, le quintet culte des « Légendaires » vient d’accéder au cercle très fermé des héros de BD choisis pour illustrer les timbres postaux.
L’occasion pour nous de sonder les cours de récréation pour comprendre pourquoi les personnages de Patrick Sobral (les garçons Danaël, Gryf, Razzia et les filles Shimy et Jadina) enthousiasment les 7-12 ans. Nées il y a dix ans, les aventures de ces superhéros, déclinées sur 19 albums et 2 séries dérivées (« les Origines » et « Parodia »), se sont écoulées à 6 millions d’exemplaires. Les raisons d’un tel succès.
Un univers magique
Bienvenue dans un monde imaginaire, celui d’Alysia, entre univers fantastique et médiéval. Au fil des aventures des cinq personnages, le lecteur croise des sorciers maléfiques, des elfes, des trolls, des hommes-poissons ou des hommes-singes, des monstres et des démons. « C’est ce côté fantastique que j’aime. Plus que le côté combat », résume Phillonille, 12 ans. « Leurs aventures n’ont rien de commun avec les autres BD. C’est un monde totalement magique. Moi, par exemple, j’adore les elfes », confie Louise, 13 ans.
Comme un manga
Même si son style flirte avec les comics américains, Patrick Sobral ne nie pas s’être beaucoup inspiré de la BD japonaise pour créer ses personnages. Au point de voir souvent les « Légendaires » qualifiés de « manfra » (manga à la française). « Le manga, c’est ce que je préfère et j’en lis beaucoup, explique Romain, 10 ans. Les héros des Légendaires ressemblent à des héros japonais comme Naruto et ça me plaît. »
Les héros, c’est nous
Comme tous les habitants d’Alysia, les cinq Légendaires ont été transformés en enfants par un maléfice. Tout en gardant leurs superpouvoirs. « Forcément, on peut s’identifier plus facilement à eux, analyse Louise. Peut-être que s’il s’agissait d’adultes, on trouverait leurs histoires trop normales. » « Parfois, je me mets un peu à leur place en me disant que j’aimerais avoir les mêmes pouvoirs. Même si je ne suis pas sûre que je serais aussi courageuse », avoue Phillonille.
À la récré, tout le monde en parle
Les « Légendaires » sont aussi un bon sujet de discussions et de jeux dans les cours de récréation. « On en parle beaucoup avec les copains. On se vante d’avoir lu le dernier album en premier. On reprend les personnages et une histoire, on invente la nôtre et on y joue », raconte Romain. « Toutes mes copines de l’école en primaire étaient comme moi : fans. On en parlait tout le temps », confirme Louise.
Le plein de suspense
Comme tout bon auteur de série, Patrick Sobral sait, d’épisode en épisode, entretenir le suspense et donner envie de lire la suite… « Le dernier se terminait bizarrement, estime Phillonille. Du coup, j’ai vraiment envie de lire le prochain pour comprendre. » « J’ai commencé à le lire à 7 ans je crois. J’ai 13 ans aujourd’hui, calcule Louise. Mais je sais que je lirais la série jusqu’au bout. J’ai envie de savoir comment tout cela fini. » Car fin il y aura : Patrick Sobral n’ira pas au-delà du 25e tome. Ce qui laisse tout de même aux enfants quelques belles heures de lecture devant eux.
Après Astérix, Tintin, Titeuf…
Entre la Poste et la BD, c’est une vieille histoire d’amour. Depuis une vingtaine d’années, les timbres à l’effigie des personnages de papier célèbres se sont multipliés. En 1999, Astérix est l’un des premiers à avoir droit à cet honneur à l’occasion de la Journée du timbre. Tintin, célébré en Belgique par une vignette dès 1979, sera consacré en 2000. Devant le succès rencontré auprès du public et des collectionneurs, les parutions s’enchaînent. D’abord Gaston Lagaffe, puis Boule et Bill et enfin Lucky Luke seront immortalisés en l’espace de trois ans. Depuis, le Marsupilami, Blake et Mortimer, Spirou et Fantasio les ont rejoints. Autant dire des monuments ! Parmi les BD plus récentes, seules trois ont eu le droit d’orner les courriers : le chien Cubitus, né en 1968, le Chat de Geluck, inventé en 1983, et Titeuf, créé par Zep en 1993. Au total, seuls une douzaine de héros se sont vu timbrés depuis les années 2000. C’est dire si les Légendaires peuvent se flatter de ces lettres de noblesse…
Source : LeParisien