Vingt ans déjà que le Nibellois empile les tronçonneuses sur ses étagères, jusqu’à avoir édifié un vrai petit musée autour de la « grande coupeuse ».
Un rapide coup d’œil sur sa bucolique propriété de Nibelle suffit pour le dire : non, la cheminée (un insert pour dire vrai) de Christian Da Silva ne risque pas d’être à court de bois cet hiver. En son jardin que vient lécher la forêt d’Orléans, le tas de bois est roi. Il est partout. La tentation de débiter du stère à foison semble trop grande pour le quinquagénaire possédant une impressionnante collection de tronçonneuses. « J’en ai une centaine, dont une bonne trentaine de collection », comptabilise l’ancien menuisier, aujourd’hui employé au service voirie de la ville de Pithiviers. Et dont l’étonnante passion pour la coupeuse de bois ne date pas d’hier.
« Ça peut être vicelard ! »
La semaine dernière, alors qu’il actionne une antique machine des années 50 (une Dolmar type CP), on a pourtant tout loisir de constater qu’on est loin du chant mélodieux des oiseaux. Amour bruyant auquel aura fini par s’habituer son épouse Nicole, qui devait assister à la naissance de la collection, il y a 20 ans de cela. « Depuis, je récupère des modèles qui rentrent en collection ».
« Collection » signifiant d’avant 1978, quand les engins pourfendeurs de rondins n’avaient pas encore de freins de chaînes, ni de « silent blocs » (pièces de caoutchouc atténuant les vibrations). Bref, quand la sécurité du bûcheron et son confort de travail n’étaient pas encore d’actualité.
À l’intérieur donc, son bonheur constitué de pièces quasi-introuvables désormais. Citons notamment la deux-hommes (car il faut être deux pour s’en servir) PKK fabriquée à Courbevoie en 1947. Un monstre de 2,10 mètres pour 225 cm ³ et 40 kilos. Mais il y a aussi la Stihl type contrat sortie d’une usine allemande en 1959. Il aime aussi cette Américaine, une Remington (comme la carabine) de 1965. Autant de machines qui attisent la curiosité du badaud quand les sort (lire ci-dessous) celui qui adhère à l’association Les Vieux pistons du Gâtinais, spécialisée dans la voiture de collection, l’antique tracteur… Une tronçonneuse ne roule pourtant pas ? Oui mais « dès qu’il y a des pistons dans l’objet de sa collection, on est en droit d’intégrer le club ».
Les tronçonneuses ne roulent pas ?
Et d’expliquer aussi « qu’une tronçonneuse en état de marche peut doubler de prix ». Des prix qui ne s’envoleront cependant jamais très haut ( il estime sa deux-hommes PKK à 500 €), quand il parvient à ressusciter la formidable mécanique d’une machine.
S’il ne le fait pas pour l’argent, on l’aura compris, peut-être est-ce pour le bonheur simple de se retrouver dans son bout de bois à lui, juste derrière sa maison. Avec une tronçonneuse entre les mains, et un arbre au bois mort en face. « Ce ne sont pas juste des objets de collection, elles doivent pouvoir servir », aime-t-il répéter, au bord de l’immense forêt d’Orléans, cette tentatrice. Heureusement, le Nibellois peut étancher sa soif de coupe non loin de chez lui, en ce bois privé, devenu son terrain de jeu, l’origine de son chauffage domestique. Là où chantent ses tronçonneuses…
Article de La République du Centre – Photo David Creff
Et bien oui pourquoi pas. Quel est le nom de cette collection?
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Aucune idée : quelqu’un sait ?
Cela peut rentrer dans l’artisanophilie (collection non pas de tisanes 😉 mais d’outillage ancien)
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