Suite de la nouvelle saga exclusive de PHILAPOSTEL Bretagne sur les billets français libellés en francs. Merci à l’avance de vos commentaires, compléments d’information etc …
Les billets « bleu » (suite)
1874 : le 20 francs bleu-bistre
Histoire
Ce billet appartient à la « série bleu céleste » inaugurée par la Banque de France en 1862 afin de lutter contre la contrefaçon, notamment du fait que l’évolution des procédés de photogravure rendait facilement imitables les billets imprimés en noir et conduit à l’impression de billets en deux couleurs. La Banque recourt aux conseils du célèbre chimiste Marcelin Berthelot qui aide à mettre au point l’emploi simultané de deux couleurs. Après maintes hésitations, c’est la couleur bistre qui est retenue. Le graphisme du billet s’inspire du monnayage grec. Autre innovation, très moderne pour l’époque : une gravure a été imprimée à l’encre incolore, composée de motifs ornementaux et comportant la légende « La Loi punit le contrefacteur », invisible à l’état normal, mais susceptible de se révéler sous l’action d’une forte chaleur.
Ce billet, imprimé seulement en sept millésimes, ne circule pas avant juillet 1914, d’une part à cause de problèmes techniques (vers 1880 le bleu céleste est imitable par les faussaires) et d’autre part, il entrait en concurrence avec la pièce de 20 francs en or : il est à noter que le 5 août, après l’entrée en guerre, le Gouvernement suspend la convertibilité en or des billets. Ce modèle de coupure, en termes de numismatique, est considéré comme rare.
Il commence à être retiré de la circulation le 1er octobre 1917 avant d’être définitivement privé de son cours légal le 31 décembre 1933 après un tirage de 29.050.000 exemplaires.
Description
Il s’agit d’un billet imprimé en monotype bleu foncé dont le recto présente un fond tramé bistre, une numérotation et la somme en noir. Il existe une autre variante aux motifs identiques, mais plus foncée, avec la somme en bleu, créée le 2 janvier 1906 et appelée le « 20 francs type 1905 ».
Le dessin a été réalisé par le peintre français Camille Chazal, déjà auteur du 5 francs Zodiaque, gravé par Charles Maurand (1874) puis par Dujardin.
Au recto sont représentés Mercure et Cérès assis sur fond bistre de médailles et au verso, l’on retrouve en médaillon les têtes des mêmes divinités. Le filigrane blanc représente une tête de femme de profil avec les mots « Banque de France » écrits en dessous.
1882 : le 100 francs bleu
Le billet a été dessiné par le peintre Paul Baudry (son nom apparaît au recto en bas à gauche et au verso en haut sous les branches de l’arbre) et gravé par Jules Robert.
Le recto représente deux femmes assises figurant l’Industrie et le Commerce encadrées par deux vasques respectivement intitulées Navigation et Agriculture, lesquelles sont surmontées des espaces filigranés.
Le verso montre au centre un couple de femmes figurant comme l’indique la légende « la Sagesse [qui] fixe la Fortune », encadrés par deux colonnes puis deux angelots arborant des ancres marines.
Les filigranes, dessinés par Jules-Clément Chaplain, situés dans la partie supérieure, représentent chacun une tête mythologique (Mercure et Cérès), l’une en filigrane clair, l’autre en filigrane ombré. Son format est de 180 mm x 112 mm.
1884 : le 50 francs bleu
Il est dessiné par le peintre Daniel-Dupuis et Georges Duval ; la gravure est de Jules Robert. Les vignettes sont ovales et portent au recto deux têtes de femmes surmontées d’angelots et au verso deux femmes assises se tenant la main symbolisant l’Agriculture et l’Industrie.
Imprimé à l’encre bleue sur un papier légèrement teinté en chamois, il possède une tête de femme de profil comme filigrane. Ses dimensions sont de 178 × 123 mm.
En novembre 1884, de faux billets du type 50 francs bleu (de 1864) sont signalés dans le sud de la France, du côté de Toulouse. Cette découverte accéléra le processus de lancement de la nouvelle vignette.