Suite de la nouvelle saga exclusive de PHILAPOSTEL Bretagne sur les billets français libellés en francs. Merci à l’avance de vos commentaires, compléments d’information etc …
Les billets du XXè siècle
1940 : le 50 francs Jacques Cœur
Histoire
Ce billet appartient
à la série des billets polychromes composé en taille douce avec une thématique centrée sur un personnage historique et une région, le tout étant susceptible de renforcer, comme pour le 20 francs Bayard, la cohésion nationale. Le 100 francs Sully appartient à cette même série thématique, laquelle dominera dans les choix iconographiques des futurs billets français jusqu’au passage à l’euro.
Il fut imprimé de juin 1940 à mai 1942. Il fut retiré de la circulation et privé de son cours légal le 4 juin 1945. Le tirage total fut 445 000 000 de billets.
Description
C’est le peintre Lucien Jonas qui exécute les dessins tandis que la gravure est signée Camille Beltrand. Les tons dominants sont le rouge et le gris.
Au recto : à gauche, le buste de Jacques Cœur représenté en pourpoint bleu, écrivant à la plume d’oie. Sur son bureau, un coffret en ivoire ornementé, un encrier, avec en fond, la façade du Palais situé à Bourges. De chaque côté, une colonne soutenant un chapiteau. Sur la frise du bas, l’inscription en vieux français et dans une typographie manuscrite : « À cœurs vaillans riens impossible ».
Au verso : à droite, une paysanne en habits traditionnels berrichons filant une quenouille, avec en fond, au premier plan, des moutons puis des vaches en pâturage. En arrière fond, une vue découpée de la ville de Bourges. De chaque côté de la vignette, se trouve une colonne soutenant un chapiteau.
Le filigrane, inscrit dans une forme de cœur, représente la tête de profil d’une berrichonne en coiffe. Ses dimensions sont de 145 × 90 mm.
Remarques
- Le projet d’étude pour ce nouveau billet fut initié en 1939 : il s’agissait alors de mobiliser les Français face à la menace de guerre.
- Le Berry ne fut pas choisi par hasard par les autorités monétaires eu égard au contexte : illustrer la région la plus au centre renvoyait nécessairement aux armées, généralement stationnées là pour des raisons stratégiques.
- Ce billet peut sembler une énigme en raison de son côté « provocateur » et au regard des circonstances : en mai 1940, quand Pétain accouche de l’État français, le billet n’est pas en circulation, il ne le sera que sept mois plus tard.
1940 : le 1.000 francs Commerce et Industrie
Historique
Ce billet polychrome se raccroche au courant allégorique. Il fut très peu imprimé, fin 1940 et début 1941, puis en juillet 1944, et de fait aura peu circulé : un peu moins d’une année.
Il est retiré de la circulation et privé de son cours légal le 4 juin 1945. Le tirage total s’élève à 120 000 000 d’exemplaires.
Description
Ce billet est l’œuvre du peintre Henry Cheffer et fut gravé par Camille Beltrand (R°) et Ernest-Pierre Deloche (V°). Les tons dominants sont bleu-rose-vert, ton pastel.
Au recto : se faisant face dans deux cartouches ronds deux têtes de femmes couronnées de feuillage symbolisant l’Agriculture, le tout cerné par un encadrement de feuillage, fleurs et fruits.
Au verso : allégories du Travail et du Commerce avec à gauche un forgeron sur fond d’usines en activité et à droite Mercure, Dieu du commerce et des voyageurs, devant des navires marchands.
Le filigrane montre une tête de femme couronnée de fleurs. Les dimensions sont de 195 mm x 118 mm.
1941 : le 10 francs Mineur
Historique
Ce billet émerge dans le contexte de l’Occupation allemande. Le Conseil général de la Banque de France voulait développer une gamme évoquant les métiers et les régions, une thématique qui suscita quelques polémiques dans la presse de l’époque (voir le 5 francs Berger).
Dans une première ébauche présentée en 1939 au Conseil général par Jonas, on voyait au recto un soldat portant fusil sur l’épaule.
Même s’il évoque le travail et la famille, deux thèmes chers à Pétain, ce billet trouva cependant grâce auprès du Gouvernement formé à la Libération puisqu’il fut imprimé jusqu’en 1949 et retiré de la circulation en 1951. Il fut privé de cours légal le 1er janvier 1963 pour un tirage total de 515 000 000 d’exemplaires.
Description
Il a été peint en polychromie par l’un des spécialistes de l’iconographie minière, Lucien Jonas, et gravé par Camille Beltrand et Ernest-Pierre Deloche.
Au recto, dans des teintes à dominante marron et grise, l’on voit à gauche le portrait d’un mineur casqué portant un piolet sur l’épaule et, dans le fond, un paysage de coron, entouré de deux statues de mineurs en pieds. Au verso, dans des teintes à dominante jaune, verte et bleu, l’on voit à droite une paysanne mère de famille couverte d’un foulard blanc et portant son enfant d’un côté et une binette de l’autre, sur fond de clocher et paysage champêtre où passent deux bœufs de trait portant le joug.
La région évoquée est la Lorraine : le filigrane blanc montre en effet le portrait de la Jeanne d’Arc casquée. Les dimensions sont de 118 mm x 75 mm.
A suivre …