Non, ce n’est pas une fable oubliée de La Fontaine. Cela ressemblerait plutôt à une énigme de Da Vinci Code … mais remontons en 2014 où Robin Gwynn, néo-zélandais de 75 ans de Hawke’s Bay, achète pour 3.300 NZ$ (1.950€ tout de même) un album de timbres du XIXè siècle lors d’une vente aux enchères à Auckland.
C’était l’album le plus vieux qu’il avait vu en Nouvelle-Zélande. Au cours des six mois qui ont suivi, il a épluché l’album et référencé les timbres de page en page, exception faite d’une douzaine qu’il ne pouvait identifier.
Finalement, après de nouvelles recherches poussées, il ne lui restait plus que deux énigmes à résoudre, à priori des timbres de Russie.
Toujours curieux, il a emmené les objets à Londres lors d’un voyage de recherche en 2015, car son séjour lui permettait de visiter le Stampex de Londres, le plus grand salon philatélique du Royaume-Uni.
Lors du salon, il montre les timbres à Dominic Savastano, de la société Spink & Son. « Vous pouvez dire à partir du langage corporel si quelqu’un est excité », a déclaré Gwynn.
Il entendit alors le mot « Tiflis », échangé en marmonnant derrière le comptoir, mais à ce moment-là ce mot ne signifiait rien pour lui. Il le sait désormais, Tiflis était le nom avant 1936 de Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Et c’est justement là que le premier timbre russe a été officiellement publié, en 1857, pour transporter le courrier local entre la ville et Kodzhory à proximité, où se trouvait la résidence d’été du représentant du tsar.
Et seuls cinq exemplaires connus existaient avant que Gwynn ne se soit présenté. Trois avaient fait partie de la collection de Fabergé dispersée à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’un était à l’Institut Smithsonian américain, et le dernier était au musée de Berlin.
Le timbre de Gwynn fut alors envoyé à New York pour vérification, et une réponse lui fut adressée : le timbre était un faux.
Puis, en 2016, Gwynn reçut une offre inattendue de 5.000 £ (5.600€) pour son timbre, de la part de quelqu’un qui savait que c’était un faux. Gwynn flaira l’arnaque, reprit ses recherches sur son album, et prouva qu’il n’y avait pas un seul faux dans l’album entier.
En juillet 2016, il retourne alors à Londres, à la Royal Philatelic Society, armé du timbre, de la page d’album d’où il provenait, du certificat de « faux timbre » et de sa propre contre-preuve.
Le timbre fut alors soumis à des comparaisons sous agrandissement avec les photographies des cinq exemples connus, et à New York, le Smithsonian a accepté de comparer physiquement son exemplaire avec celui-ci.
Au final, les experts ont convenu que le timbre de Gwynn correspondait aux exemplaires authentiques connus, et était donc authentique « à tous égards ». Il fut mis en vente chez Spink & Son en octobre dernier et s’est vendu 165.000 £ (environ 186.000€) aux enchères.
Ce timbre est considéré comme le plus rare et le plus cher jamais découvert en Nouvelle-Zélande, et quatre mois après la vente, Gwynn déclara: « Je ne peux toujours pas le croire. »
Belle histoire, n’est ce pas ? Lachez vos commentaires !
En conclusion, il ne faut pas faire confiance a la première expertise.
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Heureux néo zélandais qui a voyagé avec son album sous le bras.
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