C’est un pan de leur histoire que les Anglais préféreraient oublier. À la fin du XIXe siècle, les pays européens se livrent une concurrence féroce où chacun veut mettre en avant son savoir-faire industriel.
La France frappe un grand coup en 1889 lors de l’Exposition universelle de Paris en inaugurant la tour Eiffel.
Un monument de 312 mètres de haut, qui devient le bâtiment le plus élevé du monde, tout en fer puddlé (de l’anglais « to puddle » qui signifie « brasser », le puddlage est un ancien procédé d’affinage de la fonte).
« Londres peut le faire en plus grand »
Mais de l’autre côté de la Manche, cette réussite technologique fait des envieux. Sir Edward Watkin, membre du Parlement britannique et entrepreneur dans des compagnies de chemin de fer, avance l’idée de construire une tour encore plus grande en déclarant : « Tout ce que Paris peut faire, Londres peut le faire en plus grand ! »
Edward Watkin décide tout d’abord de proposer la construction à Gustave Eiffel, qui refuse. S’il acceptait, les Français « ne croiraient pas que je suis un aussi bon Français que je pense l’être », dit-il.
L’entrepreneur anglais lance alors un concours d’architecture en 1890. Au total, 68 projets de tours différentes sont envoyés de partout dans le monde, dont certains très exotiques.
Le projet gagnant, imaginé par les architectes et ingénieurs Stewart, MacLaren et Dunn, table sur un édifice de 366 mètres de haut et ressemble étrangement à la tour Eiffel. Rabaissé à 358 mètres au début de sa construction, ce projet de tour Watkin est censé accueillir à terme un théâtre, des magasins, un bain turc et un jardin d’hiver.
Après avoir posé les fondations du bâtiment en 1892 dans le futur parc Wembley, la société en charge des travaux, la Metropolitan Tower Company, se retrouve vite embourbée dans les problèmes. En cause, un site de construction marécageux et une architecture trop complexe. Lorsque le parc ouvre ses portes au public en 1894, la tour ne mesure pas plus de 47 mètres de haut et les travaux sont au point mort.
Les années passent mais la tour stagne. En 1899, la Metropolitan Tower Company se place en liquidation. Les travaux sont définitivement abandonnés et l’initiateur du projet, Sir Edward Watkin, décède en 1901. La « folie de Watkin » finit par être démolie à partir de 1904 à coups de bâtons de dynamite.
Le stade de Wembley, inauguré en 1923 lors de la British Empire Exhibition (l’Exposition impériale britannique), voit le jour sur les ruines de cette tour. À l’occasion de travaux de rénovation du stade en 2000, les fondations de la tour sont redécouvertes, comme si celle-ci souhaitait que son histoire ne soit pas oubliée …
Source : Ouest-France
Sans être chauvin, la plus belle c’est quand même la tour Eiffel.
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J’ignorai mais c’est super et cette complétion un peu dingue tout de même !
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