Le train, comme toutes les inventions importantes, a joué et joue encore un rôle primordial dans l’histoire de la poste et du transport du courrier. Alors que durant des siècles, le seul moyen de transport était à pied ou à cheval, cette nouvelle invention va révolutionner le service postal permettant ainsi son essor aussi bien par sa rapidité que par le volume transporté.
L’histoire des chemins de fer en France commença en 1837 avec la construction de la première ligne de transport des voyageurs.
Le premier pays à utiliser le train pour le transport du courrier est son inventeur à savoir l’Angleterre en 1838 sur la ligne Londres-Birmingham, puis la Belgique suivra deux ans plus tard.
Le premier à émettre l’idée d’utiliser le train pour le transport du courrier en France était l’Alsacien François Donat-Blumstein, inspecteur des postes à Strasbourg depuis 1832. Il déclarera « L’institution de la poste aux chevaux repose aujourd’hui sur une organisation usée. L’établissement des chemins de fer et bateaux à vapeur finira par l’anéantir totalement si le gouvernement ne relève pas cette institution admirable et utile« . L’avenir lui donnera raison.
En France, il faudra attendre 1841 pour que François Donat-Blumstein propose un premier essai de transport de courrier sur la toute récente ligne ferroviaire reliant Strasbourg à Colmar. Il obtiendra l’autorisation de l’administration postale l’année suivante pour effectuer un essai sur la ligne Strasbourg-Bâle, le résultat sera un véritable succès. Il réussit à convaincre alors Antoine Cote, le directeur général des Postes, hésitant avant cette expérience.
Le 20 août 1843, un essai de transport de courrier sera réalisé sur la ligne Paris-Rouen inaugurée le 3 mai de la même année par le roi de France Louis-Philippe. Toujours sur la ligne Paris-Rouen, il sera décidé le 28 janvier 1845 de la mise en place de la première ligne et pour cela, le premier wagon postal sera mis en service.
Le premier bureau postal ambulant naîtra donc sous les conseils de François Donat-Blumstein, le temps de transport est alors utilisé pour trier le courrier. Dès le 1er août 1945, deux services journaliers sont assurés, le premier part de Rouen à 1 heure du matin et arrive à Paris à 5 heures. Le second pari de Paris à 19 h 30 et arrive à Rouen à 23 h 30. Les échanges de courrier se font entre les bureaux de poste de Paris, Rouen et toutes les gares intermédiaires ou le train s’arrête : Poissy, Meulan, Mantes-La-Jolie, Bonnières, Vernon, Gaillon, Saint-Pierre-du-Vauvray et Pont-de-l’Arche.
Trois types de wagons différents sont utilisés :
- Le wagon-poste est un wagon servant au tri ambulant avec des casiers et des tablettes de tri et de petites plates-formes servant aux échanges des sacs lors des arrêts dans les gares.
- Le wagon plat appelé aussi allège est une plate-forme pouvant contenir jusqu’à 700 sacs de courrier.
- Le wagon mixte composé d’une plate-forme sur la moitié de sa longueur et d’un petit centre de tri sur l’autre moitié.
La première voiture postale de 1845 s’appelait « service des dépêches », elle ressemblait aux diligences de l’époque, avec les mêmes couleurs rouge et ocre jaune. En 1846, plusieurs autres lignes postales sont ouvertes : Paris-Valenciennes, Paris-Tours et Strasbourg-Mulhouse.
Le service ambulant sera mis en place sur l’ensemble des neufs lignes du réseau ferré en 1854 en utilisant 59 wagons et 500 employés. Les wagons sont alors très rudimentaires, sans fenêtre et mal éclairés par des lampes à huile de colza et non chauffés par crainte d’incendie (en 1848, le chauffage des premiers wagons provenait d’un calorifère).
La brigade était composée d’une dizaine de postiers devant trier 500 lettres par quart d’heure avec une marge d’erreur de tri de 1 % soit pas de plus de 5 lettres. Il faudra attendre 1924 et plusieurs accidents gravissimes pour que la direction des Postes décide de fabriquer des wagons métalliques. Les wagons en bois étaient hermétiques et non stables donc souvent fatales en cas de déraillement. Celui du 4 novembre 1913 à Melun fut à l’origine de nombreux morts parmi les personnel des postes.
L’essor de la poste ferroviaire est si important que les maîtres des postes sont très inquiets pour l’avenir de la poste aux chevaux. En effet en 1859 le fameux « livre de poste », dont la première édition remonte à 1708 et qui comportait la carte de toutes les routes postales française ainsi que des relais, n’a pas été édité !
Les maîtres des postes, regroupés autour d’Adolphe Dailly, leur représentant Parisien, vont se défendre en interpellant le gouvernement et les Français. Une intervention du gouvernement sera à l’origine d’une lettre envoyée le 30 janvier 1859 de Paris par Adolphe Dailly, à tous ces confrères en soulignant la difficulté à laquelle ils étaient confrontés ! Il faut savoir qu’il y avait 9 061 kilomètres de ligne de chemin de fer en 1859 contre 3 872 en 1852, elles avaient plus que doublées en sept ans.
Le service ambulant restera en service jusqu’en 1995, les postiers étaient appelés des « ambulants » mais aussi « les seigneurs de la Poste« . Le service des ambulants, ne pourra résister au tri automatique, et tout comme les malles-poste tira donc sa dernière révérence.
Source : Histoirepostale.com
bonjour,
pour info le pli de Laneuville en Hez pour St Just en Chaussée n’est pas un pli avec oblitération ambulant.
cordialement
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