Enchères. C’est une pratique ancestrale, qui est loin de s’étioler : les pièces de monnaie, on en collectionne par passion mais aussi pour réaliser un bon placement.
La numismatique passionne les collectionneurs depuis l’Antiquité. En France, pas moins de 80 000 mordus de pièces anciennes et modernes courent les bourses spécialisées et ratissent Internet, à la recherche de monnaies rares et singulières.
Certains ne collectionnent pas seulement pour le plaisir de posséder des reliques de l’Histoire. « Cela peut être un placement très judicieux. Des pièces en parfait état et éditées en série limitée voient leur cotation grimper au fil des années », explique Maître Jérôme Drège.
UN ARGUS NUMISMATIQUE
D’après le commissaire-priseur rouennais, les pièces les plus recherchées sont les monnaies antiques. Celles qui sont éditées pour des événements historiques marquants atteignent des prix impressionnants. « Fin 2017, un aureus romain en or à l’effigie de Jules César a été adjugé 175 000 € aux enchères. Cette pièce d’une grande rareté a été frappée en l’an 48 avant Jésus-Christ, après la bataille de Pharsale remportée par les troupes de César contre celles de Pompée. C’est durant cette période que Jules César aurait prononcé sa fameuse expression Veni, Vidi, Vici. » Autre pièce rarissime qui a affolé les enchères : un 10 louis d’or frappé en 1640 en hommage à Louis XIII a atteint la somme de 210 000 €.
Comment établit-on l’estimation des pièces de monnaie ? Pour Jérôme Drège, ce marché très pointu nécessite de recourir à un expert numismate. « Celui-ci détermine la valeur de la pièce, en tenant compte de plusieurs critères : la rareté, l’état de la monnaie, la finesse de la frappe mais également la provenance. Certaines monnaies issues de collections prestigieuses sont particulièrement convoitées. ».
L’état de la pièce est d’une grande importance. Une monnaie dont le relief s’est estompé ou dont les caractères sont illisibles ne vaut évidemment pas autant qu’une « fleur de coin », appellation désignant une pièce immaculée, sans rayure ni traces disgracieuses. Autant d’éléments dont un numismate débutant devra donc tenir compte pour être sûr de faire de bonnes affaires.
Aux apprentis-collectionneurs, les experts conseillent généralement d’étudier les différentes monnaies existantes : pièces antiques (gauloises, romaines, grecques, byzantines…), pièces datant de l’Ancien Régime ou monnaies modernes, éditées de la Révolution française jusqu’à nos jours. Forts de ces connaissances, on choisit alors l’époque et/ou la thématique – aviation, sport, christianisme… – que l’on souhaite collectionner. Enfin, il n’est pas superflu de jeter un œil à un argus numismatique avant d’investir dans des pièces, afin de connaître leur cotation.
Source : Paris-Normandie