Notre ami Robert Fontaine (voir son site HistoPhilaBreizh) nous propose de nous plonger sur l’étymologie de cette commune de Loire Atlantique (anciennement Loire Inférieure), à travers des courriers et leurs marques postales.
Le nom de la localité de Châteaubriant est d’abord attesté sous les formes Castellum
Brienti au XIe siècle, Castro Brientii en 1265, Chateaubrient en 1348, Chasteaubrient en 1353, Chateaubriand en 1379, Castrum Briencii en 1453, Chasteaubriand en 1576, Chasteaubriant en 1664.
La commune tient son nom de Brient, le seigneur qui a fondé le château au XIe siècle. Une telle origine est assez courante en France, et d’autres villes apparues à la même époque portent aussi le nom de leur premier seigneur. Ici ce fut le comte BRIENT Ier, fils d’Eudon, comte de Penthièvre, frère du duc de Bretagne Alain V, qui fit élever un château sur les ruines de l’ancienne forteresse, et jeter les premiers fondements de la ville qu’il appela, de son nom, Châteaubriant.
Au Moyen Âge, les textes sont surtout écrits en latin, et Brient est traduit Brientii ou Brieni, et le nom Castrum Brieni ou Castrum Brientii apparaît dès 1050. L’écriture avec le t l’emporte alors.
En 1266, la première mention en français laisse apparaître le nom du baron Geffrey de Cheteau Brient. La graphie Chasteau Brient est la plus utilisée à l’époque.
Au XVe siècle le « e » de Brient se mue en « a », la terminaison en « t » ou « d » dépend des auteurs. Au XVIIe siècle le « s » cède progressivement la place à l’accent circonflexe, transformation achevée au siècle suivant, alors que le « d » de fin l’emporte. La tendance s’inverse au XIXe siècle, le « t » s’impose en fin de mot et remplace le « d » ; au cours du même siècle, l’accent circonflexe a tendance à disparaître.
Voici quelques extraits de journaux qui montrent différentes écritures du nom de cette commune :
Suite du Mémoire Généalogique sur la Maison du Puy-du-Fou (il s’agit, dans cet article, de la branche des Château-Briand) : « … Philippe de Château-Briand,Seigneur des Roches-Baritaud Comte de Grassay étant veuf de Hardouine de Champagné épousa, en secondes noces, Gilberte du Puy-du-Fou, fille de René, 1erdu nom, & de Catherine de la Rochefoucault. Gabriël de Château-Briand Seigneur des Roches-Baritaud, Conseiller du Roi en ses Conseils, Maréchal de ses Camps & Armées … » (Source : AFFICHES DE POITOU n°22 du Jeûdi 31 Mai 1781)
Le 23, Monfieur & Monfèigneur Comte d’Artois se font rendus, en cérémonie, à l’Assemblée des Notables, à l’heure que le Roi avoit indiquée. Les Princes du Sang s’y font également rendus chacun de leur côté. Le Comte Chales d’Hautefeuille, le Baron de Saint-Marsault, le Baron de Saint-Marlault-Chatelaillon & le Chevalier de Châteaubrillant, qui, précédemment, avoient eu l’honneur d’être présentés au Roi, ont eut le 19 celui de monter dans les voitures de Sa Majesté et de la suivre à la chasse. (Source : GAZETTE DE FRANCE n°17 du Mardi, 27 Février 1787)
De Versailles le 14 mars 1787 : En annonçant, dans la Gazette du 27 Février, les personnes qui eurent cet honneur, le 19 du même mois, il s’est gIiffé une erreur de nom, il faut lire le Chevalier de Chateaubriand, & non de Châteaubrillant. (Source : GAZETTE DE FRANCE n°22 du Vendredi,16 mars 1787)
Et si la marque postale « CHAT BRILLANT » (voir 1er courrier ci-dessus du 15 Germinal An 3) représente la marque de la Poste, le nom de « Chateaubriand » a déjà été adopté par les services de l’Armée … à la même époque.
Voici pour terminer deux autres courriers :