Notre ami Robert Fontaine (voir son site HistoPhilaBreizh) nous propose de nous plonger sur l’étymologie des villes de Rennes et Vannes … qui n’ont pas toujours aimé les « nn », à travers des courriers et leurs marques postales.
Rennes ou Renes
La graphie du nom « Rennes » apparut au XIIIe siècle avec les appellations Renes et Rennes, (Cours de Rennes en 1294).
La marque manuscrite « de Rennes » dura 15 ans et cessa d’être employée quand apparut un cachet linéaire de 19×5 mm. La caractéristique de cette empreinte est l’orthographe du nom de la ville, écrit avec un seul « N »
Pourquoi cette graphie ? Il semble bien qu’il s’agisse seulement d’une négligence qui ne choquait alors personne. Toujours est-il que l’on retrouve la même coquille sur une carte de 1695, on a même trouvé en archives un document dans lequel RENNES est écrit avec 2 « N » dans le corps du texte et avec un seul « N » dans le titre …
(Source : Histoire postale de la capitale de la Bretagne de François San Geroteo et du Général C. Bernadas)
Vannes ou Vanes
Vannes apparaît sous le nom latin de Benetis dans le document administratif romain Notitia dignitatum datant de 424. Le nom de Vannes provient du peuple des Vénètes qui eurent comme capitale Darioritum, nom antique de la ville pendant la période gallo-romaine. Le nom de Vénètes est commun à plusieurs peuples antiques dont l’un habitait le sud de l’Aremorica (celtique Veneti).
Au cours du Moyen Âge, Venetis devient Vennes, par accentuation sur la première syllabe qui entraîne la disparition du « T ». Cette forme va subsister jusqu’au XVIIIe siècle, où les deux formes sont utilisées conjointement dans les écrits de l’époque. Durant cette période, le nom de la ville est également mentionné sous différentes formes : Veneda (en 818), Guéned ou Guenette, Vanes (vers 1300)
Attestations anciennes (extrait) : 1263 : Vennes, 1288 : Venes, 1300 : Vanes, 1311 : Vennes, 1332 : Vannes
Jean II, duc de Bretagne, confirme la dotation de cent livres de rente faite par son père Jean Ier à l’abbaye de Prières, ces cent livres de rente seront levées sur les moulins, halles et fermes de Muzillac. Mission de la Réformation-7 mai 1288
A tous ceux qui cestes présentes lettres voirront et orront Jehan, duc de Bretaigne, comte de Richemont, salut en nostre Seigneur. Comme nostre cher seigneur nostre père, dont Dieu ait l’asme, à son abbaïe de Prières, de l’ordre de Cistiaux, de l’évesquie de Vanes, de laquel il fut le principal fondeour et en laquelle il eslust sa sépulture, ait donné cent livres de rente, oultre les autres donaisons et les fondements qu’il avoit assigné à la dicte abbaïe par devant et pour ce que les religions qui sont establis …)
(Source : extrait du cartulaire pour servir à l’Histoire des pays qui forment ce département du Morbihan)
Entre Vanes et Renes : Plormel
Témoins que Louis XII fit entendre dans le procès qu’il souſtint pour faire rompre ſon mariage avec Jehanne de France :
Ordonnance de la Reine Anne portant defenſe aux Juges Eccleſiaſtiques de connoitre des cauſes & actions réelles d’heritages. Une par la grace de Dieu Royne de France, A Ducheſſe de Bretagne, Comteſſe de Montfort, de Richemont, d’Eſtampes & de Vertus, à nos Seneſchaux, Allouez, Baillifs, Prévoſts, Procureurs de Rennes, Nantes, Plormel, Vannes, Cornouaille, Treguer, Leon,
(Source : Mémoire pour servir de preuve à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne-tome III)
Pour les despens Mons. Johan de Maurre,venant de Nantes à Plormel, et pour menuz despens par luy et par les autres chevaliers de l’ostel Monseigneur à Plormel pour 3 jours, vin, bûche, ostelage et autres chouses
(Source : Recueil d’actes inédits des Ducs et Princes de Bretagne)
Et même au 20e siècle, en 1914, nous retrouvons Plormel sur une CPA malgré la situation de l’éditeur Tigeot qui est de Ploërmel, ainsi qu’une erreur sur le nom de Lamennais
Très bon article !
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