Souhaitant rencontrer Napoléon III pour lui présenter des projets industriels et commerciaux, le Genevois Jean-Henri Dunant se trouve à Solférino le 24 juin 1849 et assiste à la bataille opposant les troupes franco-piémontaises à celles de l’Autriche.
Il est alors le témoin de scènes de carnage qui le bouleversent et le conduisent à écrire un livre, Un souvenir de Solférino, où il relate les atrocités auxquelles il a été confronté et l’immense émotion ressentie.
Cet épisode est un déclic pour lui et avec Moynier, autre Genevois, président de la Société d’utilité publique de la ville, il décide de créer un organisme de secours aux blessés en cas de guerre.
Un Comité des Cinq composé de Jean-Henri Dunant, des docteurs Louis Appia et Théodore Maunoir, de Gustave Moynier et du général Guillaume Henri Dufour se constitue.
C’est le point de départ du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui organise en 1863, la première conférence internationale à Genève.
Dans le protocole d’accord signé à l’issue de cette conférence, il est entre autres prévu que le personnel soignant et le matériel de secours puissent être distingués par un emblème.
Après discussions, la proposition du général Dufour est retenue : l’emblème de la Croix-Rouge sera une croix de couleur rouge sur fond blanc, identique à l’emblème de la nation helvétique mais aux couleurs inversées (1).
Ce choix est acté dans le texte de la première convention de Genève signée en 1864 par 16 États.
Considéré comme une guerre sainte, le conflit russo-turc de 1876 conduit les Ottomans à considérer la croix rouge comme un symbole religieux.
Ainsi, naît le croissant rouge (2) dont il existe deux versions. Ouvert vers la gauche pour le Pakistan, les États musulmans de la Russie ou la Tunisie, il est orienté à droite pour les autres pays musulmans. Le croissant rouge est reconnu par le CICR en 1907.
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La Croix – Rouge iranienne adopte le Lion-et-Soleil-Rouge (3) en 1929.
Cet emblème est abandonné en 1980 pour adopter le croissant rouge.
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En 1930, une société de secours utilise en Palestine le Magen David Adom, le Bouclier Rouge de David (4).
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Mais bien qu’Israël ait signé la convention de 1949, cet État refuse tout emblème existant alors.
Ce qui entraîne la non reconnaissance du Bouclier Rouge de David par le CICR. Mais il continue d’être utilisé par la Croix-Rouge israélienne.
La croix rouge est considérée comme un symbole chrétien par certains et le croissant rouge comme un symbole musulman par d’autres. Dans certains pays comme le Kazakhstan et l’Érythrée, les deux symboles sont associés.
En 2005, Israël adopte un nouveau signe distinctif, le cristal rouge (5, emblème de droite).
Il est reconnu par le CICR en 2007. Il se veut dénué de toute connotation politique ou religieuse. Ce n’est pas un emblème de remplacement mais plutôt une option additionnelle.
Le cristal est symbole de pureté et de transparence. Il évoque l’eau, source de vie.
Robert DEROY – PHILAPOSTEL
Que ce sois chrétien ou musulman l’important c’est la fonction, sauver des personnes
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