Non émis pour cause de défaite militaire

En janvier 1940, les administrations postales françaises et anglaises décident de l’émission d’un timbre commun, représentant les effigies du roi George VI et du président de la République Albert Lebrun. Objectif : célébrer l’union des deux pays face à l’Allemagne. L’émission du timbre est prévue pour le 1er septembre 1940 et sa durée de validité pour toute la guerre.

Timbre_franco_anglais_1940

C’est seulement la seconde fois, en France, que des personnalités vivantes sont représentées sur un timbre (la première ayant été les timbres à l’effigie de Napoléon III, sous le Second Empire). Derrière les deux personnages figurent d’une part un vaisseau, symbole de la maîtrise des mers, d’autre part une femme à la charrue, symbole du dur labeur que s’imposent les mères, les épouses et les filles de combattants.

Mais la guerre tourne au désastre pour la France. Le 16 juin, le Conseil des Ministres repousse le projet d’une union franco-anglaise. Paul Reynaud démissionne de la présidence du Conseil et Pétain le remplace. Le 17 juin 1940, le projet d’émission du timbre est définitivement abandonné.

Sources : Le patrimoine du timbre-poste français, Flohic éditions, 1998 ; Historia.fr


inscrit au Hit-Parade de www.philatelistes.net

2 réflexions au sujet de « Non émis pour cause de défaite militaire »

  1. Comme les esprits se rencontrent ! J’ai justement évoqué le projet d’union franco-anglaise et l’ai illustré par deux maquettes de timbres dans mes cours de mardi et mercredi cette semaine. Voici en résumé ce que j’ai dit.
    Jean Monnet, qui présidait à Londres depuis décembre 1939, le comité chargé de coordonner l’effort d’armement, propose une union franco-anglaise pour la durée de la guerre à Winston Churchill.
    Le 16 juin 1940, la Chambre des communes propose officiellement cette union, dont le général de Gaulle, sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, présent à Londres transmet le projet à Paul Reynaud, chef du Gouvernement français. Mais le 17 juin, Paul Reynaud est remplacé à la tête du Gouvernement français par le maréchal Pétain, qui enterre le projet et demande l’armistice.
    Simultanément, l’émission, projetée depuis le début de la guerre, d’un timbre commun est prévue pour le 1er septembre 1940. Les maquettes sont prêtes et les premières épreuves imprimées le 13 juin, mais la demande d’armistice du 17 juin 1940 conduit à l’abandon du projet.
    J’étais en train de préparer un article détaillé sur le sujet ( que j’ai étudié de près à partir des fonds du Musée Postal de Londres) lorsque j’ai découvert cet excellent billet de Philapostel

    J’aime

Votre commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.