Phil’Apprendre #46 : les timbres monnaie

Attention : la réunion mensuelle d’aujourd’hui lundi 20 aura lieu en salle Montesquieu et non Voltaire

PhilApprendreAvec ce nouveau numéro de Phil’ApprendrePHILAPOSTEL Bretagne vous permet de tout savoir sur  cette catégorie spéciale de timbres poste que sont les timbres-monnaie. Bonne lecture !

A de nombreuses reprises dans l’histoire la monnaie vint à manquer, notamment pendant et juste après les épisodes de guerre.

Ces périodes de pénuries donnèrent lieu à l’émission de monnaie de substitution temporaire plus ou moins légale mais créée par besoin ou nécessité d’où l’appellation générale de monnaie de nécessité.

TimbreMonnaie1_Louis_Biret,_timbre_de_5_centimes

Timbre-monnaie français : à l’avers, un timbre français de 5 centimes type Semeuse de Roty; au revers, une publicité Établissements Louis Biret (1920).

Le timbre-monnaie constitue une branche rare de la monnaie de nécessité et peu de collectionneurs s’y intéressent. C’est sur le site Collectiondemonnaie que vous trouverez l’information la plus récente dans ce domaine méconnu (Merci à François Hède pour son autorisation).

Un timbre-monnaie est donc un timbre-poste utilisé comme monnaie de nécessité, c’est-à-dire pour le paiement de biens et services autres que l’affranchissement postal, quand la monnaie officielle vient à manquer.

TimbreMonnaie4_JohnGault

Les timbres-monnaie apparurent pour la première fois aux États-Unis pendant la guerre de Sécession, inventés par John Gault qui déposa un brevet le  et qui furent utilisés jusqu’en 1876 (exemple ci-dessus).

En France, mais aussi en Belgique, c’est au début des années 1920 que le procédé se développa. En effet, outre la thésaurisation des métaux précieux, la Première Guerre mondiale avait été une grosse consommatrice de métaux stratégiques et les pièces de monnaie en cuivre et nickel vinrent à manquer. Des municipalités, des chambres de commerce et des commerçants firent alors frapper des monnaies de nécessité ; certaines entreprises commerciales fabriquèrent aussi des monnaies de substitution utilisant des timbres glissés à l’intérieur d’un support assurant leur publicité.

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Les timbres furent d’abord contenus dans de petites pochettes translucides de cellophane fermées par une étiquette publicitaire (voir ci-dessus), mais ces timbres en sachets souples se révélèrent trop fragiles. Apparurent également d’autres timbres cousus sur du carton comme dans l’exemple ci-dessous.

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Il fut alors inventé un procédé pour fabriquer des timbres-monnaie à fermoir et à support métallique. Un brevet d’invention fut d’ailleurs déposé par Édouard Bouchaud-Praceiq à l’Office national de la propriété industrielle le  sous le nom de Fallait-Y-Penser (FYP).

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Timbre monnaie émis par la Société Générale, brevet FYP.

Le jeton se présentait sous la forme d’un petit boîtier rond enchâssant le timbre-poste entre un disque métallique et un feuillet transparent de mica, de cellophane ou de rhodoïd, le tout étant scellé par un fermoir métallique. Le disque métallique portait sur l’une de ses faces une publicité soit sans couleur et en relief (aluminium ou fer-blanc estampé), soit en plusieurs couleurs à plat mais sans relief (fer-blanc imprimé).

Les premiers timbres-monnaie apparurent au second trimestre de l’année 1920. Les tirages, sauf ceux du Crédit lyonnais, étaient très faibles mais ne pouvaient être inférieurs à 1 000 pièces pour des raisons de coût de fabrication. Ils ne furent jamais reconnus ni par le Trésor public, ni par la Poste, et ils furent mis en circulation à l’instigation de firmes privées comme moyen publicitaire en même temps que monnaie de substitution afin de remplacer les pièces divisionnaires disparues ou thésaurisées.

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Autre présentation sous forme de carnet des Grands Magasins du Louvre – Petit format
1 franc (4 x 25 centimes) ; Dimensions fermé 56 x 67 mm ouvert 112 x 67 mm

Les timbres-monnaie disparurent en 1924 lorsque la petite monnaie métallique fut à nouveau disponible en quantité suffisante.

A l’étranger, c’est en Allemagne qu’eut lieu la production la plus importante, la France ayant également été prolifique, et dans une moindre mesure l’Autriche, l’Espagne, l’Italie et la Russie ont eu des production significatives.

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Bien d’autres pays ont fait appel de façon plus ou moins anecdotique aux timbres-monnaie. Le Danemark est un peu à part car sur le plan quantitatif il est peut-être le principal émetteur, mais il s’agissait essentiellement de petits sachets contenant un timbre d’une øre, même si des capsules ont aussi été utilisées à une échelle plus réduite.

Sources : Wikipedia, collectiondemonnaie.net

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