… Où l’on rencontre une femme qui manie la planche aussi bien que la plume.
Début 1922. Le colonel Archibald Christie s’apprête à débuter une grande tournée aux quatre coins de l’Empire britannique. Le but ? Promouvoir la future exposition coloniale organisée par le gouvernement.
Pour ce long déplacement, il est accompagné de sa femme, une certaine Agatha… qui n’en est qu’au tout début de sa carrière littéraire.
Première étape du voyage : l’Afrique du Sud. C’est là, près de la ville du Cap, que les époux Christie s’initient à un sport alors peu connu en Europe… Il s’agit de se laisser glisser sur les vagues, à plat ventre sur une longue planche de bois.
La jeune écrivaine est emballée par la découverte, comme elle le raconte dans ses lettres : « la nage est un peu insipide après le surf ! Nous allons acheter des planches légères et incurvées (…) et maîtriser cet art. »
Quelques mois plus tard, voici Agatha et Archie à Hawaï. Les choses sérieuses commencent, car ils sont désormais dans le berceau du « surf ». Ici, pas question de rester allongé sur sa planche ! Depuis des siècles, les habitants de cet archipel du Pacifique pratiquent la glisse debout – ce qui demande une adresse particulière.
D’ailleurs, le surf à Hawaï n’est à l’origine pas uniquement un loisir, mais aussi une activité sociale et spirituelle très codifiée. Avant l’annexion de l’archipel par les États-Unis, l’élite hawaïenne avait ainsi droit non seulement aux planches plus longues et faites de bois rares, mais aussi aux meilleurs endroits pour prendre les vagues…
Après quelques obstacles – coups de soleil, pieds écorchés par les coraux et autres – Agatha Christie, que l’on imagine plus volontiers le nez dans ses livres, a fait partie des premiers Anglais à surfer debout ! Probablement sans se douter que ce sport allait bientôt conquérir tous les continents…
Source : Artips