Edgar Degas – YT1262 – 1960

… Où l’on découvre ce qui se cache dans un bâtonnet de pigments.

Fin du 19^e siècle. Edgar Degas est en route pour une vente aux enchères. L’artiste vit pourtant en ermite et rechigne à faire la moindre dépense… Mais un lot a attiré son attention : il a repéré des pastels d’un certain La Tour. Et pour lui, Degas ne compte pas ses sous !

Quentin de La Tour – YT1110 – 1957

En effet, depuis son plus jeune âge, Degas se passionne pour l’artiste du 18^e siècle, Quentin de La Tour, surnommé « le prince des pastellistes ». Ce sont en partie ses œuvres qui ont poussé le petit Edgar à se pencher sur la technique du pastel, alors oubliée et méprisée. Durant sa carrière, Degas s’en sert donc pour représenter des danseuses et de nombreuses femmes au bain.

Il faut dire que le pastel est parfait pour dépeindre des instants fugaces. Ces bâtonnets, principalement composés de pigments purs, permettent de faire vite.

Il n’y a pas besoin de séchage, et un simple doigt suffit pour travailler la matière. L’œuvre garde ensuite tout son éclat… même si elle est fragile et nécessite beaucoup de précautions.

Danseuse au bouquet, 1878, pastel sur papier marouflé sur toile – YT1653 – 1970

Mais Degas ne fait rien comme tout le monde. S’il copie les techniques de La Tour au début de sa carrière, il fait ensuite sa propre cuisine. Il expérimente des techniques mixtes, mélangeant le pastel avec de la détrempe (couleurs broyées à l’eau) ou de la peinture.

Il asperge aussi ses œuvres de vapeur d’eau : la poudre colorée redevient une pâte qu’il est possible de travailler à la brosse. L’inventif artiste fait ainsi varier les effets de matière.

Tous ces essais en valaient la peine : Degas a révolutionné le pastel et a participé à lui rendre ses lettres de noblesse. Digne successeur de l’artiste qu’il admirait tant, il est le prince des pastellistes du 19^e siècle !

Edgar Degas, Ballet, dit aussi L’Étoile, 1878, pastel sur papier marouflé sur toile – YT5131 – 2017

Source :  Artips