À une seule condition…

Où l’on découvre un contrat avec beaucoup de petites lignes en bas.

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Albrecht Dürer – YT2090 – 1980

Juillet 1902. C’est la stupéfaction dans le monde artistique. Le dernier frère de la famille Dutuit, qui vient de mourir, a légué ses collections à la ville de Paris. Un don inattendu de la part de celui qui a passé ses dernières années à Rome… mais qui ne vient pas sans quelques conditions !

À Paris, la nouvelle surprend et ravit les conservateurs de musées. Les Dutuit, rendus richissimes grâce à leur père, ont passé leur vie à rassembler des œuvres extraordinaires. Mais le joyau de leur collection, ce sont surtout 12 000 gravures de la main de grands maîtres, de Dürer à Goya. 

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Rembrandt – YT1135 – 1957

Le frère aîné, Eugène, avait d’ailleurs une passion pour Rembrandt, découvert à vingt ans lors d’un voyage aux Pays-Bas. Ce collectionneur compulsif s’était ainsi débrouillé pour acquérir plus de 350 estampes de l’artiste.

Ses préférées ? Les plus belles et les plus rares, bien sûr ! Jésus guérissant les malades (dit La Pièce aux cent florins) a ainsi appartenu à plusieurs personnages célèbres, comme Vivant Denon, le premier directeur du Louvre, avant d’atterrir chez les Dutuit.

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Le Petit Palais et le pont Alexandre III – YT PA28 – 1949

Mais, alors, quelles sont les conditions de ce legs extraordinaire ? Le dernier frère souhaite simplement que sa collection soit présentée dans un lieu dédié et gratuit, le tout… sous six mois, sous peine qu’elle parte ailleurs. Les conservateurs se démènent donc pour trouver un écrin aux œuvres. Et heureusement, ils ont le bâtiment parfait : le Petit Palais, récemment construit, dont les salles sont encore presque vides. C’est donc là que s’installe la collection Dutuit, pile dans les temps !

Mais ce n’est pas tout. Selon le testament, Paris doit remplir une dernière condition : entretenir le tombeau familial des Dutuit, une tâche dont la ville s’acquitte sans faillir encore aujourd’hui ! Après tout, le legs inespéré, qui lui a permis de fonder son musée du Petit Palais, en vaut largement la peine…

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Francisco de Goya, Les Ménines, 1778-1785, estampe

Rembrandt, Dürer, Goya, Toulouse-Lautrec… Les plus belles estampes du Petit Palais sortent de leurs réserves ! Des précieuses feuilles de la collection Dutuit aux acquisitions récentes des conservateurs du musée, elles montrent l’incroyable créativité des artistes qui se sont faits graveurs.

Pour les admirer, direction l’exposition Trésors en noir et blanc qui dévoile leurs secrets à travers une sélection d’environ 200 œuvres triées sur le volet. Un voyage du 15e au 20e siècle à ne pas manquer et qui aura lieu jusqu’au 14 janvier 2024 !

Source : Artips

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