Le club cartophile de Marseille réunit les amateurs de cartes postales depuis 1983. Son fondateur, Jean-Claude Bouze, en avait plus de 100 000. Voici plus de détails.
Ils aiment les cartes postales depuis leur tendre enfance et sont devenus de fins collectionneurs.Albert Leibovitch, président du club cartophile marseillais et Gérard Baudin, secrétaire, collectionnent les cartes postales de Marseille, de Provence et d’ailleurs.
Le fondateur du club avait 100.000 cartes postales
« C’était un marché porteur à cette période », raconte Albert Leibovitch, évoquant la fondation du club en février 1983. Les cartes postales se vendaient comme des petits pains. « Il y a toute une génération de commerçants qui ont vécu grâce à ce marché », précise-t-il.
C’est d’ailleurs le cas du fondateur défunt, Jean-Claude Bouze, ancien commerçant et collectionneur. Il a possédé une collection de plus de 100.000 cartes postales. « Il en avait au moins 40.000 sur Marseille, certains membres du club en ont entre 8 et 10 000″, rapporte Gérard Baudin.
La collection a depuis été dispersée entre la ville de Marseille, le fils du fondateur Olivier Bouze et divers acheteurs aux enchères.
Les deux amis du club cartophile marseillais déplorent cette dispersion. « C’est dommage qu’une collection soit dispersée et ne reste pas accessible au public », regrette Gérard Baudin. Eux collectionnent plusieurs centaines de cartes postales, mais ils ne font pas dans la quantité.
« On essaie de faire parler les cartes postales »
Le but de leur association ? « Regrouper tous les collectionneurs et promouvoir l’esprit de recherche des choses du passé », répond le président du club.
Ce qui les passionne, c’est de redécouvrir l’histoire en analysant les illustrations qui se trouvent au recto des petites cartes que l’on s’envoie, mais aussi des correspondances échangées. « On essaie de faire parler les cartes postales », explique Albert Leibovitch.
L’essor de ce petit bout de carton illustré remonte à la fin du 19ème siècle. La carte postale illustrée a été créée en 1873. À Marseille, Dominique Piazza a inventé la carte illustrée par photographie en 1891.
Ils ont pu retrouver des photos de Marseille du début du 20ème siècle, sur les anciens transports de la ville comme le tramway, les trains, ou bien encore des photos de vieux métiers dans les petites rues.
« Les photographes du début du 20ème siècle ont tout photographié, ils ont rendu un service énorme à postérité, il capturaient les églises, monuments, mais aussi la vie quotidienne des gens. »
La carte postale, l’équivalent du texto dans les années 1900
Les correspondances aussi témoignent d’une période donnée. « Il y a certaines correspondances où l’on peut lire ‘J’arrive cet après-midi’« , sourit Gérard Baudin. « C’était l’équivalent du texto dans les années 1900-1920 », plaisante Albert Leibovitch.
Selon eux, il est possible qu’il y ait eu plus de trois distributions par jour réalisées par La Poste afin de distribuer le courrier au plus vite. « Enfant, je me souviens que le facteur passait le matin et l’après-midi« , raconte le président du club. Maintenant, il faut attendre deux jours environ.
Une passion partagée depuis le plus jeune âge
Elles sont le témoin d’une période donnée. C’est d’ailleurs par la photo que le président du club s’est intéressé aux cartes postales. « J’ai toujours aimé la photographie », admet-il.
Gérard Baudin, lui, collectionnait déjà des photos d’artistes en cartes postales. Trente ans plus tard, rebelote. « Quand je me suis installé en Provence, j’ai trouvé un magasin de cartes postales, j’en ai acheté 30, puis 40, jusqu’à 200 cartes », narre le secrétaire de l’association.
Il se passionne surtout pour Frédéric Mistral. « C’est une folie, une rencontre, une occasion », résume-t-il.
Le prix moyen d’une carte postale varie entre 5 et 50 euros
Parlons peu, parlons prix. Combien coûte une carte postale de collection ? « Le prix moyen varie entre 5 et 50 euros », indique Gérard Baudin.
Toutefois, il est possible de trouver des cartes postales exceptionnelles et rares qui valent jusqu’à 10 000 euros. « C’est une infime minorité », prévient Albert Leibovitch.
« Il y a quelques années, une vente aux enchères a eu lieu, une carte postale écrite par Picasso envoyée à un ami artiste, elle a été vendue à plus de 200 000 euros, un expert parisien et ami m’assure que c’est un faux. »
Source : Actu.fr