Souvent méprisés et considérés comme de la « sous-littérature », les romans populaires font malgré tout partie du patrimoine littéraire français. Un Dieppois, Jean-Paul Gomel, les collectionne depuis plusieurs années. Il en possède près de 32.000, stockés dans sa maison, qu’il lit patiemment, avec parfois la découverte de vrais petites « pépites »…
Une histoire avec une chronologie simple, des personnages bien identifiés, assez binaires, des bons sentiments, une intrigue qui prime sur les considérations de style : voilà quelques une des caractéristiques du roman populaire. Selon les spécialistes, cette expression aurait été employée pour la première fois en 1843 dans la presse socialiste pour évoquer le roman d’Eugène Sue, « Les Mystères de Paris ».
Le roman populaire connut son âge d’or de 1830 à 1900 avec les progrès de l’alphabétisation et le développement de la presse à grand tirage. Des éditeurs spécialisés voient alors le jour : Rouff, Fayard avec la collection « Le Livre Populaire », Tallandier, Ferenczi, La Bonne Presse… Le déclin s’amorce après 1920. Les lecteurs sont « saturés » de feuilletons et le cinéma vient détrôner les histoires sur papier. Après la seconde Guerre Mondiale, le genre s’étoffe avec l’apparition de romans policiers (comme la collection Série Noire), d’aventures, d’espionnage ou de science-fiction.