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Le képi et la casquette sont devenus une passion pour le capitaine de gendarmerie vierzonnais, commandant en second de la brigade de Vierzon. Un hobby qui est né il y a trente ans. « Cela a commencé quasiment avec mon entrée en gendarmerie », se souvient-il.
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« Derrière chaque coiffe, il y a une rencontre »
« Un jour, quelqu’un m’a ramené du Canada un insigne et une casquette de la gendarmerie royale », raconte le gendarme. « J’ai trouvé ça joli… De fil en aiguille, j’ai eu l’occasion de croiser des policiers du monde entier, qui m’ont permis de me procurer des pièces. »
Cette collection insolite est avant tout une histoire de rencontres. « Derrière chaque coiffe, il y a quelqu’un. » Essentiellement des confrères gendarmes ou policiers, avec qui il a sympathisé, échangé, et qui lui ont procuré une, voire plusieurs coiffes. Comme ce shérif du Michigan, rencontré par hasard il y a vingt ans, et devenu un ami. Le collectionneur ne dépense guère pour enrichir son fonds. « Je procède surtout à des échanges. »
Les voyages du capitaine ont contribué à multiplier ce type de rencontres… et bien sûr à enrichir sa collection. Lorsque par exemple, il est parti pour des missions de contrôle et de formation en Bosnie, en 1999, et au Congo, en 2004, dans le cadre de l’International Police Task Force , force de police internationale de l’Onu.
Casquettes, képis, casques, chapeaux, chapkas… De quelques couvre-chefs, la collection s’est amplifiée, pour avoisiner aujourd’hui les cinq cents pièces, pour la plupart contemporaines, des années 1970 à aujourd’hui. « J’ai commencé avec des pièces de gendarmerie, puis j’ai étendu aux polices, armées et douanes », explique le capitaine. « Je ne les compte plus ! »
Népal, Indonésie, Portugal, Syrie, Azerbaïdjan, Argentine, Allemagne… Un vrai cours de géographie ! Certaines pièces proviennent même de pays… qui ont disparu, comme la RDA. Et, bien sûr, la gendarmerie française n’est pas oubliée. Elle se taille même la part du lion. « Je possède des képis de tous les grades de la gendarmerie départementale, du gendarme adjoint jusqu’au général. »
Parmi les plus belles pièces de sa collection figure par exemple un shako de la Garde républicaine française. Ou encore le Stetson du shérif du Michigan. Certaines ont une dimension affective, comme le képi de son oncle, qui fut général de l’armée de l’air française. Mais sa coiffe préférée reste sans aucun doute le casque caractéristique de Bobby britannique. Il possède une dizaine de pièces de ce couvre-chef, pourtant difficile à dénicher.
« Ne pas être prisonnier de sa collection »
Il n’y a pas que le képi dans la vie du collectionneur. Le gendarme possède aussi une trentaine de tenues complètes de militaires. Sans parler des insignes en tissus de forces de l’ordre de cent soixante-dix pays. Ou encore les insignes métalliques de la gendarmerie française. Là encore, la collection est pléthorique : il les possède tous, du premier à aujourd’hui.
Pour autant, la recherche des pièces qui lui manquent ne constitue pas une préoccupation. Au contraire. « Je ne fais jamais de forcing. C’est l’opportunité qui prime. Il suffit d’être patient. Il ne faut pas non plus être prisonnier de sa collection ! »
Ce qui ne l’empêche pas d’écrire à une force de police d’un pays étranger. La méthode s’est déjà avérée payante. « J’avais écrit au superintendant d’un commissariat écossais. Il ne m’a pas répondu et ma lettre est restée trois ans dans son bureau. Mais lorsqu’il a pris sa retraite, il a retrouvé ma lettre dans son tiroir, et m’a envoyé sa casquette. » Patrice Aucher aussi donne des pièces. « Certains des képis que j’ai échangés se trouvent aujourd’hui dans des musées ! »
En bon collectionneur aimant collectionner, Patrice Aucher collectionne également les insignes militaires et les plaques d’immatriculation des États-Unis, tandis que son épouse Nathalie collectionne les grés Denbac (contraction de Dénert et Balichon) de Vierzon, du siècle dernier.
Sources : LeBerry.fr, l’Echo du Berry