Nous devons au bon roi Henri IV non seulement la poule au pot le dimanche mais aussi la poste telle que nous la connaissons. C’est un service public ou, comme on le nomme actuellement, le service universel postal car le roi, en « postalisant » les routes royales, a rendu le prix du service le même aussi bien pour le laboureur que pour le seigneur ou le recteur de la paroisse.
Jusqu’à la moitié du XIXe siècle, les routes sont peu sûres car il y a, comme l’écrivent les contes, les bandits de grands chemins et les espions des pays « peu amis » qui enlèvent le courrier, fonctionnaires et lettres pour connaître les informations envoyées d’un service d’État à l’autre. Nous ne sommes point en reste car la France a aussi des espions dans les pays inamicaux. De cet état découle la pratique de l’envoi des lettres en port dû c’est-à-dire qu’il est réglé par le destinataire lorsque celles-ci sont distribuées.
À l’entrée en service du timbre-poste, qui facilite le travail des employés de la Poste, le port préalable n’est pas exigé et deux systèmes vont de pair : le port payé réglé par l’expéditeur et le port dû réglé par le destinataire. Aussi, le Directeur a une idée lumineuse, il est institué la prime à l’affranchissement préalable, à titre expérimental dès le 1er juillet 1853 à l’intérieur de la circonscription postale de Paris : le port d’une lettre en port payé est de 10 centimes, en port dû il est de 15 centimes. L’expéditeur qui ne veut pas paraître pingre va éviter que son correspondant paye plus cher. Le succès est au rendez-vous et dès le 1er juillet 1854 cette règle est appliquée à tout le territoire (y compris l’Algérie) et le tarif est fixé à 20 centimes et 30 centimes en port dû. En 1869, le volume des lettres remises en port dû s’élève à 15 % du trafic quand il était de 85 % dix ans plus tôt.
Depuis un certain temps, le tarif est calculé pour une lettre remise en insuffisance d’affranchissement qui comprend depuis le 1er janvier 2015 une taxe composée d’une taxe fixe de 1,25 augmentée de l’insuffisance réglée par le destinataire.
Ainsi, si ces jours prochains vous collez un timbre rouge à la valeur libellée de 0,66 euro, votre correspondant devra régler au facteur 1,35 € (1,25 + 0,10), celui-ci pourra refuser car le port payé n’est pas imposé. La lettre est retournée à l’expéditeur directement ou en passant par le service sis à Libourne qui recherchera l’adresse. L’expéditeur est obligé de prendre le pli retourné et d’acquitter 2,70 € car la lettre a voyagé à l’aller en insuffisance mais aussi en insuffisance au retour.
S’il y a plus de lettres sur-affranchies que de lettres sous-affranchies, la taxation reste un moyen de pression pour que l’affranchissement soit de mise. Gageons qu’avec la recherche de chiffre d’affaires la taxation pour insuffisance reviendra à la mode. Alors faîtes attention et joyeuse nouvelle année sans taxe.
Source : BienPublic.com
Un commentaire de Marcel : qu’en pensez-vous ?
Concernant ton dernier article
si tu affranchis avec un timbre rouge et si tu écris « LETTRE verte’
ou ECOPLI et si avec ce timbre l’affranchissement est valable pour ces deux catégories
je ne vois pas pourquoi la lettre serait taxée
Et avec un timbre rouge « ordinaire » ton courrier risque un acheminement en lettre.
A vérifier.
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Bonjour
Que penser d’un affranchissement à 0.66 euros effectué avec un TP à l’effigie d’Anne de Bretagne ?
Notre duchesse est passée d’un affranchissement en lettre (0.66€ en janvier 2014) à un affranchissement en écopli (0.66€ au 1er janvier 2015)
La Poste n’y avait pas pensé avant de déclasser ainsi l’héroïne de la Bretagne !
Au fait la figurine a t’elle les bandes fluo du tarif lettre ?
Bonne journée
Gérard
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En effet c’est pas très sympa !
Et pour ta dernière question, la réponse est oui (voir http://blog-philatelie-timbrephosphonews.blogspot.fr/2014/02/emissions-de-janvier-2014.html) : notre chère Anne devrait donc continuer à passer comme du courrier prioritaire … mais chut …
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