15ème numéro de « Multicollection » où nous faisons un focus sur une collection particulière, avec son nom quelquefois bizarre, sa description, ses principes de classement ou de référencement, quelques chiffres et liens utiles, … Bien entendu, tous vos commentaires sont les bienvenus, que ce soit pour nous dire que vous êtes un fervent adepte de la collection présentée, ou pour nous donner des compléments d’information : à vos plumes !
Digitabuphilie
Vous ne voyez pas de quoi je veux parler ? Pourtant, pas besoin d’en découdre pendant longtemps pour la première partie du mot, non ? Toujours pas ? Mon petit doigt me dit que vous allez trouver …
Quoi ? Les digitabuphiles (ou encore digiconsuériphiles) sont collectionneurs de … dés à coudre ! Un dé à coudre est un outil de couture de forme cylindrique, qui protège le doigt lors de la poussée de l’aiguille dans un tissu. Un dé est formé d’un anneau, et généralement agrémenté d’un poussoir recouvrant le doigt (sur sa partie supérieure) et de poinçons évitant à l’aiguille de glisser.
Depuis quand ? Si la couture est apparue environ 30 000 ans avant Jésus Christ (date des premières aiguilles en os), l’apparition du dé à coudre est beaucoup plus récente : 5 000 ans avant JC tout au plus. Auparavant l’aiguille était maniée avec des objets naturels, cailloux ou morceaux de bois.
Il semble que les premiers dés à coudre, en forme d’anneaux, soient apparus dans le bassin méditerrannéen, en Egypte, puis dans la Grèce antique et dans l’empire Romain.
Vers le Xème siècle après J.C., le dé s’est vite imposé comme un outil indispensable à la couturière. Généralement en bronze, sa forme est proche de celle des dés contemporains.
Le cuivre, plus malléable et moins cher que le bronze, sera de plus en plus utilisé au moyen âge et pendant la renaissance. Il reste un objet purement utilitaire.
Au XVIIème siècle, le dé devient un objet noble et ostentatoire. C’est à cette époque qu’apparaissent les dés en argent ou en or, dont certains modèles restent de véritables œuvres d’art, très recherchées aujourd’hui.
Au XVIII ème siècle, la porcelaine fait son apparition au détriment des dés métalliques. L’âge d’or du dé à coudre se poursuivra jusqu’à la fin des années 1800, avec le développement de l’industrie textile et la démocratisation de la couture.
Au début du XXème siècle apparaissent les premiers dés à coudre publicitaires, vantant généralement les mérites de produits de couture, puis les produits d’entretien ou de consommation au sens large.
Combien ? Les dés à coudre peuvent être de matière très variée : métalliques ( bronze, argent, or, cuivre, laiton ), en porcelaine, en bakélite, en ivoire, etc…On distingue deux types de collectionneurs de dés à coudre : les amateurs de dés anciens ( notamment en argent ou en bronze), et les collectionneurs de dés à coudre contemporains ( ceux en porcelaine en particulier).
Quelque soit son ancienneté, il n’existe pas d’argus du dé à coudre. La production de cet objet usuel a été si importante qu’il est impossible de les répertorier, en dehors des pièces exceptionnelles naturellement.
Comme pour les monnaies, l’ancienneté, l’état de conservation et le métal qui compose un dé ancien ont une importance fondamentale dans sa valeur :
1 ) Ancienneté d’un dé : Pour les non spécialistes, il est difficile de dater un dé à coudre. Voici quelques conseils pour mieux évaluer son ancienneté et donc sa valeur :
– les contours du dé (formes irrégulières = techniques de fabrication rudimentaires et anciennes)
– l’irrégularité des poinçons (cavités ou se bloque l’aiguille) – auparavant les poinçons étaient martelés un par un sur le dé
– les dés en forme d’anneau (sans poussoir) ou avec un trou central sont en général antérieurs au XVIIIème siècle
– la taille du dé : au moyen âge les femmes avaient de plus petits doigts
– Les dés en porcelaine sont apparus au XVIIIème siècle – seuls les dés métalliques ou en ivoire sont plus anciens
– Le dé à coudre publicitaire est apparu au XXième siècle
2 ) Le métal : C’est une évidence, mais plus le métal est noble, plus sa valeur risque d’être élevée. certains dés en argent ou en or et finement ciselés ont une très grande cote. les dés en ivoire sont également très recherchés.
Comment ? Les dés à coudre trouveront leur place dans des vitrines qui les mettent en valeur.
En savoir + ?
– le site très complet Dés de collection
– D comme Delphine, digitabuphile
– Aux doigts de l’ange bleu