Au premier jour de 1849 est le timbre-poste français avec l’effigie de Cérès (Barre). La déesse romaine des moissons et de l’agriculture est vite détrônée par Louis-Napoléon-Bonaparte Paix et Commerce s’unissent et règnent sur le monde à partir de 1876.
S’impose l’image de la République assise « tenant la main de la justice et la table des Droits de l’Homme » dès 1900. Porteur de symboles et vecteur de mémoire, le timbre-poste est aussi un outil de pouvoir, un enjeu financier et de propagande pendant les conflits. L’après-guerre donne naissance à une thématique : le timbre Résistance. Sept dessinateurs, parmi les plus célèbres, taillent leurs crayons pour la poste : Lemagny, Serres, Decaris, Mazelin, Barlangue, Hertenberger.
Des enveloppes illustrées retracent aussi l’histoire de Robert Keller et de la source K ainsi que le parcours d’une Juste parmi les Nations : mère Marie Elisabeth de l’Eucharistie, de son vrai nom Elise Rivet. La religieuse aide réfugiés et juifs à échapper à la Gestapo, cache des armes et du matériel appartenant à la Résistance. Arrêtée en mars 1944 sur dénonciation, la mère supérieure du couvent Notre-Dame de la Compassion à Lyon (France) est déportée à Ravensbrück (Allemagne). Elle y devient un « pôle de sérénité et d’espérance ». Le Vendredi-Saint 30 mars 1945, l’héroïne prend la place d’une mère de famille dans une chambre à gaz. Son effigie sur des enveloppes est obtenue grâce à la présidente de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (Adir) : Geneviève de Gaulle Anthonioz. Le fort du Mont-Valérien, le massif du Vercors, l’île de Sein honorent « au-delà des personnes, l’idéal commun qui a uni tous ceux de la Résistance. »
Pour le 20e anniversaire du message passé par le général de Gaulle sur la B.B.C. et de l’ordre de la Libération s’élève « une croix de Lorraine qui brille au-delà d’une terre séparée par un bras de mer, un couple les bras en forme de V ». Le général n’apparaît -pour la 1ère fois- qu’en 1971, une pratique républicaine interdisant de reproduire un personnage de son vivant sur un timbre-poste. Pour le 10e anniversaire de la Libération des camps de concentration nazi, Albert Decaris dessine le lieu plutôt que les victimes du gouvernement de Vichy. Si la ville natale d’Albert Londres (1884-1932) est choisie pour être le siège du gouvernement de Pétain, c’est notamment à cause de sa centrale de communication ultra moderne. En 2007, le « prince des reporters » apparait, timbré, pour avoir porté sa plume dans la plaie du bagne de Cayenne en Guyane française. Entre l’île du Diable et l’île du Salut..
Pour aller plus loin :
j’en ai plein, si ça vous intéresse l’histoire de notre pays ? …
J’aimeJ’aime