14-18 : les prisonniers de guerre allemands en Bretagne #2

En cette période de commémoration de la Grande Guerre, les documents philatéliques échangés par les soldats ou prisonniers et leurs familles restent des traces intéressantes à conserver pour la mémoire de cette époque.

Robert Fontaine (consulter son site HistoPhilaBreizh) nous propose en quatre épisodes quelques-uns de ces documents. En voici le deuxième.

LES PRISONNIERS ALLEMANDS EN BRETAGNE

Si le débarquement dans toutes les gares de ces milliers de blessés bouleverse la société, encore mal remise du séisme provoqué par la mobilisation, l’arrivée des premiers convois de prisonniers allemands dès la 3ème semaine d’août de 1914, excite la curiosité plus ou moins teintée d’antipathie.

Courrier d’un soldat chargé de la garde des prisonniers

 pga2_2Montfort-sur-Meu (I-et-V) L’abbaye St-Jacques, où sont enfermés les prisonniers allemands, les fantassins chargés de leur garde

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le 20 août 1916
Chers Parents,
je profite d’un petit moment de repos pour vous écrire. En ce moment, je suis de garde à l’abbaye, nous sommes en train de garder les sales boches. Je pense que je les garde bien car je ne les aime pas du tout, nous en avons 1200 à garder, il y en a de tous les régiments. Je vais les garder cette nuit aussi En venant de Cherbourg, je suis passé au 75e régiment territorial. Nous avons bien du boulot à faire comme garde mais nous ne sommes pas nombreux. Je te dirai que mon estomac va mieux maintenant. J’ai été bien malade en chemin de fer quand je suis arrivé de Rennes cela n’allait pas mais cela est passé. Je vous embrasse bien dure, bien dure. Votre fils

pga2_3Guerre 1914-1918. – Les prisonniers allemands en Bretagne – Au Camp de Coëtquidan
A la gare du camp – La corvée  des planches

Marque de franchise : Dépôt des Prisonniers de Guerre – Camp de Coëtquidan – FRANCHISE POSTALE

Dépôt de prisonniers de guerre de DINAN

Pendant la Grande Guerre, de nombreux prisonniers allemands ont été utilisé dans le programme d’assèchement des marais. Sur l’envoi, le prisonnier a remplacé DINAN par ROZ-LANDRIEUX.

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pga2_5Courrier du 10-10-15
Nom Orlmann    prénom Josef
Cher Pat
J’ai bien reçu aujourd’hui ton colis qui m’a beaucoup réjoui, Je te remercie bien sincèrement. Je suis maintenant rétabli. Je souhaite avoir des nouvelles de tous, Grand Père et Grand-mère. Beaucoup de caresses chaleureusement … ?… (illisible) et de nouvelles amitiés pour Joseph.
En attente de prochaines nouvelles et à bientôt chez nous.

Correspondance d’un prisonnier de guerre détenu à BREST-KERORIOU

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Remarquez le cachet de censure du dépôt des prisonniers : « Service des interprètes »

Brest le 25 mars 1919
Mes chéris !
Aujourd’hui, j’ai reçu deux nouveaux paquets de votre part, du 28/02 et du 5/3 merci beaucoup. Mais n’utilisez pas toutes vos économies pour cela. Maintenant je reçois aussi une petite solde de 3 francs par mois. Pour moi, ça va comme d’habitude, il faut bien se satisfaire de ce que l’on a. Aujourd’hui j’ai lu un article sur l’accord de la Russie et de la Hongrie pour le bolchevisme. J’espère que nous en resterons épargnés. Aujourd’hui j’ai reçu une carte de Hilli, écrit : lettre suit. En voilà un bon vivant ! 1000 baisers à vous tous de Jungen.

A suivre …

8 réflexions au sujet de « 14-18 : les prisonniers de guerre allemands en Bretagne #2 »

  1. Période très difficile a vivre, La fin de l’édito est. En voilà un bon vivant! 1000 baisers a vous tous de Jungen. Et moi je termine C’est aujourd’hui le 1000èmè article

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  2. Ce type d’article, illustré avec des cartes postales, est très intéressant, la jeunesse n’imagine pas ce que pouvait être notre pays avec ces horribles guerres… voilà quand même plus de 70 ans que l’Europe occidentale est en paix… même si tout n’est pas parfait. En fait c’est un peu le « repos du guerrier » avec ce 1000ème numéro de Philapostel Bretagne.

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  3. J’allais oublier…Mais, au fait, il me semble que c’est aujourd’hui le 1000ème article de ce blog.
    Article extrait du blog de notre ami FONTAINE que je découvre. Félicitations à son auteur que je salue bien..

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  4. Malgré les difficultés liées à la situation, c’était le temps ou un fils prenait le temps d’écrire à son père et à sa mère (époque bien révolus aujourd’hui) .Je trouve cette démarche belle et respectueuse.
    Aussi beau que ce 1000ème article

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  5. merçi Sylvain
    merveilleux témoignages de ces temps difficiles qui nous rappellent que les écrits restent!!
    mais 1200 prisonniers, 1000 baisers,
    pas deux sans trois….
    c’est bien aujourd’hui la 1000ème

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