Suite de la nouvelle saga exclusive de PHILAPOSTEL Bretagne sur les billets français libellés en francs. Merci à l’avance de vos commentaires, compléments d’information etc …
Les billets « bleu et rose »
1888 : le 100 francs bleu et rose
Historique
Après bien des difficultés, l’Institut monétaire finit par progressivement le remplacer à partir de 1910 par la mise en circulation du 100 francs Merson, premier billet polychrome français à circuler. Il fut définitivement privé de son cours légal le 4 juin 1945 après un tirage de 131 675 000 exemplaires.
Il est imprimé de 1888 à 1909, comme en attestent les millésimes répertoriés : certains sont rares (1892, 1898 et 1899).
Description
La nouvelle trame rose appelée « fond de sécurité » a été dessinée par Daniel Dupuis et Georges Duval, gravée par Jules Robert par-dessus le modèle imaginé initialement par Paul Baudry. Le motif représente au milieu d’arabesques quatre médaillons de femmes.
Pour le reste, le billet est identique au 100 francs bleu 1882.
Le 100 Francs de réserve
Ci-dessous, le billet de cent francs créé le 12 mai 1892 sur des dessins de Daniel Dupuis et Georges Duval, gravé par Auguste-Hilaire Léveillé (R°) et Léon Rousseau (V°), imprimé à 25 000 exemplaires jusqu’en 1894. Il servit de « billet de réserve » en prévision de contrefaçons trop abondantes du 100 francs bleu et rose. Ce type servit à la Banque de Madagascar en 1926 et à la Banque de l’Algérie [et de la Tunisie, occupation allemande], surchargé 1 000 francs, en 1942 et 1943.
1888 : le 500 francs bleu et rose
Historique
En 1888, des contrefacteurs produisent une inquiétante imitation de la coupure de 500 francs, type 1863, laquelle conduit la Banque de France à ne plus en imprimer à compter du 24 mai. Ce billet sera donc le premier à recevoir l’adjonction d’un motif exprimé en une deuxième couleur dite « de sécurité ». On choisit le rose au détriment du bistre, déjà employé pour le 20 francs bleu-bistre : l’ensemble forme une teinte violette. Ce billet était réputé infalsifiable, ce qui explique sans doute qu’il ait été si longtemps en circulation.
Il commence à être retiré de la circulation le 16 décembre 1943 avant d’être privé de son cours légal le 4 juin 1945. Il a été émis à 99 975 000 exemplaires.
Description
Ce billet de 500 franc reprend la vignette bleu de 1863 qui reprenait elle-même le type créé le 25 juin 1842 par Jacques-Jean Barre pour le 500 francs noir.
Au recto seulement, on surimprime par-dessus un « fonds de sureté » de couleur rose formé d’ornements et portant, en médaillon, les effigies de la Force et de Mercure, conçu par Daniel Dupuis, gravé par Georges Duval et Dujardin.
La vignette du recto subit en outre des modifications importantes, notamment les deux figures mythologiques aux extrémités sont remplacées par deux médaillons contenant l’article 139 du Code pénal. Le cartouche entouré de deux amours situé en haut disparaît au profit d’un grand cadre entourant les mots « Banque de France ».
Le talon à gauche mentionne en capitales imitant la calligraphie les mots « Banque de France », en partie tronqués : le bord extérieur du billet est découpé de façon non rectiligne.
Le verso, imprimé sur un fond gris légèrement rose et regravée par Jules Robert, est conservé sans modification (dessin de Cabasson, gravure de Pannemaker). Le filigrane blanc, lisible côté verso, indique la somme en chiffres et en lettres, puis les mot « Banque de France », en capitales. Les dimensions sont de 242 × 140 mm.
Remarques
- Il est le plus grand billet français en termes de surface imprimée. Le plus long billet étant le 5000 francs Flameng (1918, émis en 1938) mais pour une surface moindre.
- Ce billet sera imprimé de 1882 à 1940, soit pendant près de 60 ans, ce qui constitue un record pour un billet français, sachant que le motif originel s’inspirait déjà du 500 francs noir créé… en 1842 !
A suivre …