Les billets en Francs français #12

Suite de la nouvelle saga exclusive de PHILAPOSTEL Bretagne sur les billets français libellés en francs. Merci à l’avance de vos commentaires, compléments d’information etc …

Les billets du XXè siècle

Nous voici désormais au début des années 1900, et de nombreux billets ont été également émis. En voici un panorama exhaustif :

1908 : le 100 francs Merson

Le 100 francs Luc Olivier Merson (ou simplement Merson) est un billet de banque français créé le 2 janvier 1908, mis en circulation à partir du 3 janvier 1910 par la Banque de France à la place du 100 francs bleu et rose.
100_Francs_Merson_1908_R

Histoire

Ce billet appartient à la série des billets polychromes initiés, non sans difficultés, par la Banque de France dès la fin du XIXe siècle afin de déjouer les nombreuses tentatives de contrefaçons. L’Institut monétaire commanda d’abord un premier projet en 1891 aux peintres Daniel Dupuis et Georges Duval, créée en 1892 mais qui ne fut pas accepté (cf. ci-dessous). Un autre projet fut ensuite commandé à une imprimerie américaine mais fut également refusé.

En définitive, et avec retard, le « 100 francs Merson » est le premier billet polychrome à réellement circuler en France. Il fut sévèrement critiqué par une partie de l’opinion mais fit « une éblouissante carrière » avec 1 689 725 000 exemplaires.

Les millésimes vont de janvier 1908 à septembre 1939 et le billet est retiré de la circulation ainsi que privé de son cours légal le 4 juin 1945.

Description

 

Merson_3F

un des timbres Merson

C’est le peintre Luc-Olivier Merson, bien connu des philatélistes, qui exécute les dessins tandis que la gravure est signée Romagnol et que le filigrane est de Frédéric Florian (1858-1926). Le style de ce billet français se rattache au courant Art nouveau finissant. 

Les tons dominants sont le bleu, le jaune-orangé et le gris.

Au recto, tous les éléments du décor sont reliés à une stèle centrale où sont répertoriées toutes les informations propres au billet. Deux femmes sont représentées : l’une symbolisant l’Agriculture, et l’autre symbolisant le Commerce. Chaque femme a un enfant nu près d’elle.

Au verso, on peut voir trois personnages : à gauche, un forgeron assis représentant le Travail, et à droite une femme symbolisant la Fortune et portant une corne d’abondance remplie de fruits, avec, à côté d’elle, un enfant couvrant sa nudité par une couronne de feuilles tressées.

Le filigrane représente chacun un couple de tête, en premier Mercure puis Cérès, de profil. Ses dimensions sont de 182 mm x 112 mm.

100_Francs_Merson_1908_V

Remarques

  • Le choix du graveur d’origine italienne, Cesare Romagnoli (1865-1918), dit Romagnol, pourtant recruté sur concours, heurta le chauvinisme français. En 1913, l’Institut monétaire contacta pourtant l’American Bank Note Company pour un projet de billet de 100 francs qui ne fut pas émis.
  • L’aspect relativement novateur du billet surprend et le choix des motifs est critiqué par la presse. Tout est bon pour déconsidérer la composition : pour les uns, l’enfant a une jambe trop courte (à gauche au recto) ; pour d’autres, la Fortune (au verso) a une jambe trop longue ; quant à la paysanne portant sa pelle (au recto), la position de son bras droit « révèlerait d’une paralysie du coude ». On remarque aussi le forgeron (au verso) qui affiche une étrange tristesse et qui tient sa main gauche de façon énigmatique. Un certain docteur Durante fait lecture de ses remarques à la Société médico-historique le 8 mars 1910 et termine ainsi sans appel son réquisitoire contre ce billet : « Monoplégie ou paralysie cubitale de l’ouvrier, paralysie radiale de la paysanne, affection épilante du mouton, et surtout micromélie partielle considérable de l’enfant, telles sont les tares pathologiques que nous montre le nouveau billet de la Banque de France. Il mérite donc de figurer dans la galerie de la chronique médicale, à laquelle je souhaite d’en réunir de nombreux exemplaires, afin de pouvoir en établir une étude abondamment documentée »

1916 : le 10 francs Minerve

Le 10 francs Minerve est un billet de banque français, émis à partir du 22 mai 1916 par la Banque de France, dans un premier temps jusqu’au 27 mars 1933 puis, entre 1939 et 1941. Il est le premier billet de 10 francs.
10_Francs_1916

Historique

Né dans le contexte économique de la Grande Guerre, le Gouvernement décide en 1915 la création d’un billet de 10 francs afin de pallier les effets de thésaurisation des espèces métalliques en argent et surtout en or.

Un premier projet est lancé, dessiné par Clément Serveau mais n’est pas retenu (il deviendra le billet de réserve de 300 francs en 1938). Le type 1916 est privé de cours légal le 31 décembre 1933. Ce billet est réémis à l’identique en 1939 jusqu’en 1941, avant d’être retiré de la circulation à compter du 5 juin 1951 puis d’être privé de cours légal le 1er janvier 1963. Il y a eu 2 151 200 000 de billets émis.

10_Francs_1916_V

Description

Recto et verso ont été peints par Georges Duval (mort en 1915) également l’auteur du verso du 5 francs Zodiaque et du recto du 5 francs violet. La gravure est de Romagnol.

Les motifs sont au recto une tête de Minerve en médaillon, supportée par un bouquet d’acanthes ; au verso une jeune paysanne assise de profil dans un champ, tenant une faucille, appuyée sur un boisseau et entourée d’une guirlande de feuilles de vigne et de grappes de raisin. Le chiffre « 10 » apparaît à gauche, en un bleu à peine plus contrasté, ce qui le rend parfois difficilement lisible.

Le filigrane blanc représente une tête de Mercure de profil. La couleur est polychrome bleu deux tons et les dimensions sont de 138 mm x 88 mm.

1916 : le 20 francs Bayard

Le 20 francs Bayard est un billet de banque français créé le 1er juillet 1916, émis à partir du 1er octobre 1917 par la Banque de France. Il fait suite au 20 francs bleu-bistre.

C’est la première coupure française à représenter un personnage historique, à savoir le chevalier Pierre Terrail de Bayard.

20_francs_Bayard_1916_R

Historique

Bayard_1943Le personnage historique d’abord pressenti fut Sully, le fameux ministre d’Henri IV, mais l’entrée en guerre en août 1914 précipite le choix du Gouvernement vers le Chevalier « sans peur et sans reproche » Bayard, lequel était auprès des Français réputé pour sa bravoure et son courage.

Trop semblable au 10 francs Minerve, sa fabrication fut interrompue en 1919, le billet est retiré de la circulation en juin 1930 et privé du cours légal le 31 décembre 1933 pour un tirage total de 165 000 000 d’exemplaires.

20_francs_Bayard_1916_V

 

Description

Recto et verso ont été dessinés par Georges Duval (décédé en 1915), également l’auteur du verso du 5 francs Zodiaque et du 5 francs violet, et qui s’inspire pour le portrait de Bayard d’un médaillon conservé à la Bibliothèque nationale. Au verso, l’on voit un paysan en pied affutant une faux.

Le billet est gravé par Romagnol. Le papier provient des papeteries du Marais. Le filigrane blanc représente la tête de Bayard de profil. La couleur est polychrome vert-bleu deux tons et les dimensions sont de 161 mm x 96 mm.

 

A suivre …

Votre commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.