Suite de la nouvelle saga exclusive de PHILAPOSTEL Bretagne sur les billets français libellés en francs. Merci à l’avance de vos commentaires, compléments d’information etc …
Les billets du XXè siècle
1945 : le 500 francs Chateaubriand
Historique
« personnalités et métiers » décidée par le Conseil général de la Banque de France en 1945 (ici, l’écrivain François-René de Chateaubriand) et qui comprend aussi le 100 francs Jeune Paysan et le 50 francs Le Verrier : elle adopte un graphisme inspiré de l’Art déco, ajoutant une pointe de modernité à la ligne des billets de banque français. Il faudra attendre la dernière série, celle de 1992 conçue par Roger Pfund pour retrouver un tel esprit.
Une commande pour un billet de 500 francs figurant Colbert qui avait été dessiné par Lucien Jonas en 1943 et comportant Jeanne d’Arc casquée en filigrane ne fut jamais émis.
Il est à noter qu’à compter du 4 juin 1945, les Français eurent douze jours pour échanger toutes leurs anciennes coupures supérieures à 50 francs : on chercha ainsi à se débarrasser des billets émis pendant l’Occupation mais aussi des billets drapeaux et autres monnaies de nécessité. En attendant que la nouvelle série fut prête, la Banque de France remettait des coupures dites de réserve, le 300 francs Clément Serveau et le 5000 francs Union française. Cette opération permit en fin de compte de liquider les fonds issus du marché noir.
Imprimé de 1945 à juillet 1953, ce billet est progressivement retiré de la circulation à compter du , remplacé par le 500 francs Victor Hugo. Il cesse d’avoir cours légal le après avoir été émis à 365 000 000 exemplaires.
Description
Il fut peint par Robert Poughéon dans des tons polychromes à dominante violet-jaune et fut gravé par André Marliat (recto) et Robert Armanelli (verso).
Au recto : le portrait de Chateaubriand inspiré, appuyé sur une lyre. Dans de petits cartouches verticaux à fond violet sont cités les titres de trois œuvres de l’écrivain : Le dernier des Abencérages, René, et Les Martyrs.
Au verso : pour rappeler l’inspiration du romancier, deux muses méditatives autour d’une stèle sur laquelle est gravé l’article 139. Dans de petits cartouches verticaux à fond violet sont cités les titres de quatre œuvres de l’écrivain : Atala, Le Génie du Christianisme, Mémoires d’outre-tombe et Les Natchez.
Le filigrane blanc représente une tête de femme de profil et regardant vers le haut. Les dimensions sont de 141 × 92 mm.
1945 : le 1.000 francs Minerve et Hercule
Historique
Ce billet polychrome imprimé en taille douce se raccroche au courant allégorique et mythologique d’inspiration nationaliste avec un hommage à la civilisation grecque.
Il fut imprimé d’avril 1945 à juin 1950 puis retiré de la circulation le et privé de son cours légal le . Tirage total : 1 700 000 000 exemplaires.
Description
Ce billet est l’œuvre du peintre Clément Serveau et fut gravé par André Marliat et Ernest-Pierre Deloche. Les tons dominants sont le bleu et le bistre.
Au recto : les bustes allégoriques couplés de Minerve et d’Hercule représentant la protection des artisans et du commerce sur fond de fleurs, de fruits et d’oiseaux.
Au verso : dans un ensemble de décoration sculpturale, un buste de jeune fille qui évoque la Civilisation française héritière de la Civilisation grecque préfigurée au recto. Le fond est décoré d’arabesques.
Le filigrane montre à droite un profil de guerrier gaulois faisant face à gauche à un profil de femme symbolisant Vénus. Les dimensions sont de 172 mm x 95 mm.
1945 : le 10.000 francs Génie Français
Historique
Le 4 juin 1945, les Français ont douze jours pour présenter toutes les coupures d’un montant supérieur à 50 francs aux comptoirs de la Banque de France qu’on leur échange contre des billets dits « de réserve » (ceux de 300 et de 5 000 francs). Il s’agit pour le gouvernement de reprendre le contrôle des espèces en circulation. Retardé à cause de problèmes techniques liés au filigrane, ce premier billet de dix mille francs reprend à son profit la thématique allégorique de la Jeunesse, de la Femme, de la Science et des Arts, autant de déclinaisons d’une France appuyée, de façon assez ténue, sur son génie.
Il fut fabriqué jusqu’en juin 1956 puis retiré de la circulation à partir du et définitivement privé de cours légal le . Tirage 300 600 000 exemplaires.
Description
Ce billet fut imprimé en polychromie d’après les peintures de Sébastien Laurent (1885-1973), également auteur entre autres du 500 francs La Paix, gravé pour l’avers par Jules Piel et pour le revers par Camille Beltrand.
Le recto représente une jeune femme habillée d’un corsage mauve tenant un livre dans la main droite et le bras gauche appuyé sur un globe terrestre ; elle est entourée d’objets symbolisant la recherche scientifique. Au verso, on voit un jeune homme figurant une représentation idéalisée du « compagnon » tailleur de pierre du Moyen Âge affecté à la construction des cathédrales, en appui sur la base d’un chapiteau et entouré d’outils (marteau, ciseaux, compas).
Le filigrane représente un profil d’homme à la tête laurée façon antique, tenant un flambeau. Les dimensions sont de 221 mm × 120 mm.
A suivre …