Créée en 864 par l’Edit de Pîtres, la Monnaie de Paris participe à l’entreprise d’unification du Royaume initiée par le roi Charles le Chauve, héritier de l’Empire morcelé de Charlemagne. C’est aujourd’hui la plus vieille entreprise du monde qui continue de battre médailles et monnaie.
Créée il y a plus de 1150 ans par le roi Charles le Chauve, la Monnaie de Paris est bien la plus ancienne institution de France et la plus vieille entreprise du monde. A l’époque, l’Empire carolingien est en mauvaise passe, divisé entre les trois petits fils de Charlemagne. Et c’est Charles II, détenteur de la Francie occidentale, qui décide de la réorganisation de la frappe de la monnaie.
Avec l’édit de Pîtres, en 864, il institue ainsi l’atelier parisien de création monétaire et affermit son pouvoir en instaurant une refonte des monnaies et en établissant des peines sévères contre les faux monnayeurs.
Une pièce de l’unification royale
Cette décision de Charles lI illustre l’importance de la monnaie dans le processus de reprise en main du pouvoir royal sur les seigneurs féodaux. En réaffirmant l’unité monétaire du Royaume, le Roi assoit sa souveraineté sur l’ensemble du territoire, alors extrêmement fragmenté entre les petits potentats locaux.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’atelier principal, fixé à Paris, d’abord de taille modeste, prend de l’ampleur avec l’affirmation de l’autorité et de la centralité du pouvoir royal.
Pas un hasard non plus, si cette manufacture se situe à proximité de la résidence des rois : d’abord installée dans la Conciergerie, ancien château des princes carolingiens puis capétiens, elle se déplace près du Louvre, à l’avènement du nouveau palais, avant de se fixer dans ses atours actuels, sur décision de Louis XV.
Sise Quai de Conti, la manufacture royale intègre les avancées techniques de l’époque pour industrialiser la production monétaire.
La décentralisation monétaire
L’entreprise ne produit aujourd’hui plus de pièces à usage courant. Face aux besoins croissants de production, le Général de Gaulle décide en 1958 de décentraliser la production monétaire. Site historique classé et protégé, le bâtiment du Quai de Conti, impose trop de contraintes pour tenir le rythme de production industrielle.
Une usine est donc construite à Pessac, près de Bordeaux, afin de répondre aux besoins de l’activité monétaire. Aujourd’hui encore, c’est le site girondin qui assure la découpe, la gravure, le monnayage et le conditionnement de l’euro, non seulement pour la France mais aussi pour une série de pays tels que Malte, Chypre, Monaco ou Andorre.
Et la vénérable maison parisienne se concentre pour sa part sur la production plus discrète de pièces et de médailles pour les collectionneurs et les numismates enthousiastes.
L’institution du Quai de Conti se tourne donc vers l’artisanat et la production d’art en proposant des pièces et des médailles, forgées à l’occasion d’anniversaires ou de dates historiques. L’année 2017 aura ainsi mis à l’honneur le sculpteur Auguste Rodin, la Marquise de Pompadour ou encore la bande à Picsou.
Une exploration artistique et monétaire
Rattaché au ministère des Finances depuis les lois de l’an IV, l’institution est transformée en établissement public en janvier 2007 et fonctionne dès lors comme une entreprise autonome. S’ensuivent en 2011 des travaux de réhabilitation et de transformation du site parisien, visant à ouvrir au public non seulement les collections – des artefacts, pièces, médailles choisis parmi les 170 000 objets de la maison – mais aussi les lieux de production, donnant à voir les machines et les métiers ancestraux présidant à la frappe de la monnaie.
Et ce nouveau musée s’amuse depuis à jouer avec les codes de la représentation monétaire, s’ouvrant sur un pastiche chocolaté du plasticien Paul Mc Carthy, l’Institution a depuis invité les artistes Christian Boltanski, Maurizio Cattelan ou encore Subodh Gupta pour des rétrospectives explorant, ou non, les frontières de la production monétaire.
Source : France Culture
» Artefact » ne faisant pas partie de mon « sac à mots » j’ai cherché la définition dans le dictionnaire…eh bien je n’ai rien compris ! ce mot serait un anglicisme venu du latin « faire de l’art » !
« Phénomène ou structure d’origine artificielle dont l’apparition est liée à la méthode utilisée pour l’observation d’un fait naturel » !!! Bigre ! Je comprends mieux « artis factum ». Quant au dernier paragraphe je ne comprends pas non plus. Je vieillis ou le monde de la culture m’échappe un peu.
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Ceci dit, par son aspect historique, l’article est très intéressant et je l’ai bien apprécié. Jean
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Si les plugs en chocolat sont commercialisés, les gourmands en chocolat vont avoir la tentation de les déguster.
Il faudra alors choisir entre 2 passions, la collection ou la gourmandise.
Bon courage alors.
L’article donne envie d’aller visiter cette très vieille institution
Merci Sylvain
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Au fait, pourquoi le chauve pour ce roi ? Il était peut-être un peu dégarni sur le dessus, mais la couronne le cache.
Il ne ressemble pas à Yul Brenner pourtant !
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En effet il n’a pas été toujours chauve … mais seulement à un moment de son règne selon Wikipédia : Dès 867, Charles est devenu abbé laïc de Saint-Denis. Le 5 mai 877, jour de la consécration par le pape Jean VIII de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille à Compiègne, il se serait fait raser le crâne en signe de soumission à l’Église malgré la coutume franque exigeant qu’un roi ait les cheveux longs.
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Donc il n’était pas chauve naturellement
En outre comme ses cheveux repoussaient il était contraint de se faire raser souvent. Le surnom de « raseur » aurait alors été plus approprié.
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